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Site des déplacés de Mutambara : Un malheur ne vient jamais seul

La vie des déplacés résidant dans le site de Mutambara est loin d’être facile. Vivant dans des conditions précaires, délocalisés dans un site qui est facilement inondé par l’eau de pluie pendant la saison pluvieuse, ils craignent de se retrouver toujours dans la même situation.

 Evelyne Ntirampeba : « Parfois on se demande si on est prédestiné à vivre dehors toute notre vie »

Nous partons du chef-lieu de la province Rumonge. Destination׃ le site des déplacés de Mutambara. Au total, un trajet de plus de 6 km. Ce ne sont ni les difficultés liées au déplacement, ni les routes menant vers ce site qui sont endommagées par la pluie qui vont nous décourager d’y aller. Plus on s’en approchait, plus on pouvait apercevoir de loin ce site constitué de 185 maisons. À regarder les enfants regroupés dans une allée passant entre les maisons en train de jouer et de chanter, on croirait qu’ils sont les plus heureux de la planète. Mais chez leurs parents, le chagrin est grand. Ils ont été délocalisés dans cet endroit au mois d’avril dernier. Auparavant, la plupart d’entre eux vivaient au chef-lieu de la province Rumonge dans un centre communément appelé semina. Mais au départ, ils ont été victimes des inondations qui ont emporté avec elles tous leurs biens.

Un avenir obscur

Les maisons leur offertes par le gouvernement du Burundi en partenariat avec l’OIM sont construites en tentes et sont couvertes de tôles. Audacienne Hakizimana, est représentant adjoint de ce site. Selon elle, cette délocalisation est d’une importance capitale par rapport à l’endroit où ils résidaient avant. Néanmoins, cette mère de 6 enfants a quelques inquiétudes vis-à-vis de ce nouvel emplacement. Surtout que ces maisons sont dotées de trois petites chambres et d’un salon chacun. Cela constitue une entrave à l’intimité surtout pour les familles nombreuses. « Certains parents préfèrent chercher un asile pour leurs enfants à Rumonge. Ils passent les journées dans le site, mais vont dormir à Rumonge suite à l’exiguïté de ces maisons », nous confie Evelyne Ntirampeba âgée de 27 ans.

L’autre problème   est que ces maisons en tentes sont déjà prédestinées à ne pas durer longtemps. « Si vous regardez bien, vous pouvez vous même constater que certaines tentes sont déjà déchirées. Pendant la saison sèche, ces maisons sont tellement chaudes qu’on a peur d’y entrer. On passe une bonne partie de son temps dehors. Pendant la saison pluvieuse, c’est pire. L’eau de pluie inonde les maisons construites dans un endroit affaissé et de nouveau on est obligé d’aller demander asile chez les voisins », nous fait savoir Gertrude Niyogusenga, 50 ans. « Parfois on se demande si on est prédestiné à vivre dehors toute notre vie », se lamente Mme Ntirampeba. Suite aux étangs d’eau provenant de la non infiltration des eaux de pluie, les moustiques y sont en abondance et les habitants de ce site attrapent facilement la malaria. Même si les maladies y sont fréquentes, ce site n’abrite aucune structure de santé. La plus proche se trouve à environ 5 km de ce site comme l’ont signalé nos interlocuteurs.

Un autre problème qui hante les habitants de ce site est liée à la sécurité. Pendant la nuit, ce site baigne dans l’obscurité, une occasion pour les voleurs de s’emparer de tout ce qu’ils peuvent dérober. Ce site ne compte que quelques lampadaires à système solaire. Nos interlocuteurs demandent le renforcement du système d’éclairage.

Selon Mme Béatrice Ndayisenga, conseillère socio-culturelle du gouverneur de la province de Rumonge, l’administration locale a déjà plaidé pour ces déplacés pour que leurs maisons soient construites en dur. Un autre plaidoyer, selon toujours cet administratif est que les 85 maisons construites dans un espace susceptible d’être inondé soient délocalisées. Mais en attendant, Mme Ndayisenga appelle les différents partenaires au développement à venir en aide à ces déplacés.

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Florence Inyabuntu.

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