Société

Site Mutambara : Les résidants réclament l’implantation d’un marché pour diversifier leurs revenus

La situation des personnes relocalisées sur le site de Mutambara est préoccupante. Malgré les efforts de certains pour entreprendre des projets de développement, ils se heurtent à de nombreux obstacles, notamment la clientèle limitée. Ces habitants demandent la création d’un marché pouvant leur permettre d’élargir leurs sources de revenus et ainsi mieux subvenir aux besoins de leurs familles.

Hussein Sirabahenda, résidant du site de Mutambara évoque qu’il est difficile de progresser dans une même boutique, pendant qu’il y trouve tout ce dont il a besoin. Le manque de revenus suffisants rend impossible la scolarisation de tous ses enfants.

Les habitants du site de Mutambara sur la colline de Mutambara, dans la zone de Gatete, en commune et province de Rumonge revendiquent la création d’un marché. Ce dernier pourrait leur offrir un lieu pour se procurer des produits de première nécessité.

Le quotidien des habitants de ce site est difficile. Alors que certains peinent à trouver des activités, d’autres se livrent à des tâches journalières, rendant l’accès aux ressources vitales encore plus complexe. La rareté des opportunités les empêche souvent de subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles.

Julias Juma Ruhuzo, chef de colline de Mutambara, souligne la nécessité de l’implantation d’un marché. Récemment, les habitants de ladite colline ont bénéficié d’un abattoir moderne. Pour lui, cet abattoir, associé à l’implantation d’un marché, pourrait transformer la vie de ces habitants. De plus, un marché serait un atout majeur, non seulement pour les citoyens de cette colline, mais aussi pour ceux des localités environnantes.

En outre, l’accès à l’électricité est également une nécessité pressante pour ce site. Cela permettrait de réaliser des travaux dépendant de cette ressource et d’assurer un éclairage nocturne, car les lampes installées ne fonctionnent pas correctement.

Certains s’efforcent de surmonter les obstacles

Au sein du site de Mutambara, certains habitants s’efforcent de trouver des solutions pour améliorer leurs conditions de vie et générer des revenus suffisants pour subvenir aux besoins de leurs familles. Cependant, ils se heurtent à des obstacles, notamment le manque de clients.

« Quand nous sommes arrivés ici, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) nous a aidés en nous fournissant 100 kilos de riz. J’en ai conservé 50 kilos pour ouvrir une boutique et les autres ont servi à nourrir ma famille. C’est ici que je trouve tout ce dont j’ai besoin, car je cherche parfois du travail et je n’en trouve pas » à indique Hussein Sirabahenda, résidant de ce site.

Selon Sirabahenda, père de neuf enfants et propriétaire d’une boutique localisée sur place, il est difficile de progresser dans cette même boutique, pendant qu’il y trouve tout ce dont il a besoin. Le manque de revenus suffisants rend impossible la scolarisation de tous ses enfants, ajoute-t-il.

Son témoignage met en lumière les défis quotidiens auxquels ces familles font face, tout en illustrant leurs efforts pour s’en sortir malgré le contexte difficile de vie.

Une éducation au développement personnel s’avère nécessaire


La distribution de lapins aux habitants du site de Mutambara s’est révélée peu fructueuse, la plupart des animaux étant décédés depuis leur arrivée. Mme Aïsha témoigne : « Chaque famille a reçu deux lapins. Certains d’entre eux ont même eu trois ou quatre petits, mais finalement, il n’en reste qu’un ou tous sont morts. »

Pour M. Ruhuzo, la situation souligne la nécessité d’offrir une éducation aux citoyens afin de leur enseigner les bases du développement personnel. Il évoque en particulier l’exemple des lapins, dont la mort prématurée met en lumière un manque de compétences en matière d’élevage. « Il est clair que beaucoup d’entre eux ne possèdent pas les connaissances nécessaires pour prendre soin de ces animaux et assurer leur survie », explique-t-il.

Ces témoignages soulignent l’importance d’un soutient éducatif pour améliorer l’autonomie et la résilience des habitants dans la réalisation de leurs projets de développement.

Diverses sources de revenus assurent le bien-être familial

A 37 ans, Aïsha, brodeuse de profession, a commencé son activité à l’âge de 12 ans. Elle témoigne que son travail est essentiel pour subvenir aux besoins de ses six enfants, lui permettant d’acheter la nourriture et les vêtements. Dans un mois, elle parvient à confectionner deux petits draps ou un grand drap générant un revenu compris entre 90 000 et 100 000 FBu.

Parallèlement, Mme. Alice, mère d’un enfant, tire également des revenus de la broderie ainsi que de la vente de chips de patate douce et de légumineuses. Pour elle, cette activité est d’autant plus importante car, son mari éprouve parfois des difficultés à trouver un emploi. Dans ces circonstances, le revenu d’Alice constitue souvent le principal soutien financier du foyer. Cependant, elle fait face à des défis, notamment la perte due à une clientèle limitée. Cette situation l’oblige à attendre des occasions propices pour obtenir d’autres financements, un processus qui peut prendre plusieurs jours. Dans ce contexte, elle lance un appel au gouvernement et aux partenaires au développement, sollicitant leur aide pour améliorer la situation et favoriser l’épanouissement des habitants de ce site.

Par ailleurs, Alice encourage les autres mères de cette communauté à s’unir. Selon elle, dans le monde actuel, il est indispensable de retrousser les manches et de travailler pour la survie de la famille, car un homme peut parfois partir à la recherche du travail sans succès.

Rappelons que ces personnes déplacées ont quitté leur domicile en raison d’inondations. Actuellement, 185 familles habitent sur ce site depuis un an et quatre mois, vivant dans des maisons construites en tentes et couvertes de tôles dotées de trois chambres et d’un salon.

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A propos de l'auteur

Jonathan Nzoyibonera.

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