Editorial

Une situation d’urgence climatique !

La saison pluvieuse s’annonce mal. Les pluies torrentielles entrainent d’énormes dégâts. Il y a deux semaines la province de Rumonge a été durement touchée par de fortes pluies. On dénombre plus de 250 maisons détruites en un laps de temps. Nul ne peut stopper la vengeance de la nature. Les activités anthropiques sont à l’origine de ce phénomène. Pour emprunter les propos du président du Conseil de l’Europe, Charles Michel qui disait devant l’assemblée générale des Nations Unies qu’en perpétrant des tortures sur notre environnement, en abusant des ressources naturelles, en maltraitant les forêts et les océans, ce sont des actes de guerre que nous avons déclenchés.  Certes, le Burundi n’est pas responsable de l’émission des gaz à effets de serre, mais les ravages climatiques y sont monnaie courante.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

En 2019, une dizaine de personnes ont péri au Nord de la capitale économique suite aux intempéries qui ont provoqué des inondations monstres et des destructions des habitations. Cette année encore il faudra, s’attendre au pire à en croire le bulletin du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires OCHA. Le monde entier est pris dans une urgence climatique qui affecte des millions de personnes à l’échelle planétaire.Et, plus particulièrement les personnes les plus vulnérables. Le Burundi est l’un des 20 pays au monde les plus vulnérables face aux effets du changement climatique. Ceux-ci ont un impact dévastateur sur les populations vulnérables. La majorité des besoins humanitaires dans le pays sont causés par des catastrophes naturelles récurrentes liées notamment au changement climatique, lit-on dans ce bulletin.

Depuis 2018, rappelle OCHA, on recense 445 désastres naturels qui ont affecté plus de 270 000 personnes au Burundi. Parmi elles, au moins 100 000 ont été forcées de se déplacer pour rechercher un abri et de nouveaux moyens de subsistance. Des pluies torrentielles, des inondations, des glissements de terrain et des vents violents endommagent d’une manière répétitive des maisons, des écoles, des hôpitaux, des routes et d’autres infrastructures. Un excès de pluie dans certaines zones et un déficit pluviométrique dans d’autres, détruisent les cultures et amenuisent les récoltes.

Les conséquences de ces désastres naturels récurrents sont multiples et fragilisent tous les aspects de la vie des personnes affectées : en premier lieu, leur sécurité alimentaire et leur nutrition, souvent déjà précaires, mais également leur protection et leur accès à un abri décent, à la santé, à l’éducation, à l’hygiène et à l’eau.

Aux grands maux, de grands remèdes, dit-on. En plus des efforts consentis pour accroître le développement économique du pays, il serait souhaitable de mobiliser des fonds pour faire face aux changements climatiques. Les catastrophes sont considérées comme «une arme de destruction massive » dans la mesure où ils n’ont pas de cible bien définie. La plateforme nationale de gestion et la prévention des risques de catastrophes et ses démembrements devraient être appuyés pour riposter durablement contre les catastrophes. Et, partant, renforcer la résilience des populations face aux changements climatiques. La cartographie des zones à haut risque est indispensable pour préconiser des déménagements éventuels en cas de survenance d’une catastrophe naturelle. La montée des eaux du lac Tanganyika reste une menace réelle pour les populations riveraines au regard du niveau actuel des eaux. Il faudra s’attendre à de nouvelles inondations entre mars et mai de l’année prochaine.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques