Les conducteurs de vélos et de motos paient beaucoup d’argent pour être autorisés à fonctionner. Néanmoins, ils se lamentent du fait que ces associations ne font rien pour faire honorer leur métier qui fait vivre des milliers de familles et qui ne cessent de contribuer au développement du pays. Ils se demandent à quoi servent les frais qu’elles collectent chaque jour
Dans une descente effectuée lundi le 26 août 2019 par Burundi Eco dans les zones de la commune Ntahangwa, les motards et les conducteurs de vélos s’inquiètent qu’ils paient beaucoup d’argent aux associations SOTAVEBU, SOTAVEDEBU et AMOTABU. Chaque taxi vélo paie 100 FBu par jour, soit 3000 FBu par mois. Ce montant est récupéré par leurs associations SOTAVEBU et SOTAVEDEBU. De plus, chaque taxi vélo paie des frais de stationnement fixés à 2000 FBu par mois récupérés par la Mairie de Bujumbura.

Les motards et les conducteurs de vélos se demandent à quoi sert l’argent que les associations SOTAVEBU, SOTAVEDEBU et AMOTABU collectent chaque jour
Malgré ces montants, ils se lamentent que ces associations ne font que remplir leurs poches. Elles n’interviennent jamais en cas d’accident ou en cas de mauvaise santé liée aux différentes pathologies. «S’il survient un décès d’un de nos membres, c’est sa famille qui s’en charge. Si sa famille ne vient pas, nous cotisons pour faire son enterrement», indiquent les taxis vélos. Ils précisent qu’ on s’était convenu que 20% des 100 FBu collectés chaque jour seront réservés aux activités de développement des membres de la SOTAVEBU et de la SOTAVEDEBU. Néanmoins, ces associations ne cessent de tout dilapider.
Un métier à ne pas négliger
Cette situation s’observe au moment où le transport par taxi vélo est une activité qui fait vivre ou plutôt « survivre » beaucoup de ménages. En cas de pénurie de carburant, le vélo est largement utilisé comme moyen de transport de substitution. Le taxi-vélo est une activité importante qui est empruntée par beaucoup de citadins. Il rend d’énormes services aux populations au moment où certains taxi voitures et mini bus ne sont pas en service à cause du manque de carburant. Actuellement, le taxi vélo continue à occuper une place de choix, surtout lorsque le carburant se raréfie. Le vélo ne nécessite pas le carburant pour être utilisé. Les usagers et surtout les fonctionnaires font recours à ce moyen de transport pour être ponctuels à leurs activités quotidiennes. Outre que c’est un moyen de déplacement moins cher pour la population des quartiers périphériques de Bujumbura, sa particularité est qu’il accède à des endroits inaccessibles pour les voitures, les bus et même les motos.
Les motards subissent le même sort
Ils paient 700 FBu par jour à l’AMOTABU. Et pour que le motard soit autorisé à fonctionner, ce n’est pas à la portée de toutes les bourses. Chaque motard doit avoir sa carte de service délivrée par l’AMOTABU qui coûte 10 000 FBu. De surcroît, pour qu’un motard commence à travailler, il paie à l’AMOTABU un montant qui varie entre 50 000 FBu et 100 000 FBu. Et d’ajouter un montant de 25 000 FBu destiné au gilet. Ces motards font savoir que l’AMOTABU ne fait rien pour la valorisation du métier de motard malgré leur contribution incontournable au développement du pays.
Les motards et les taxis velos se lamentent du fait que les percepteurs de ces cotisations forcées ne cessent de les malmener. On les accuse de ne pas avoir payé soit les frais de stationnement, soit les frais des associations. Ils ajoutent qu’ils sont quelque fois molestés. Ils demandent à ces associations de leur venir en aide en cas d’accidents ou de maladies. Ils exigent en outre que ces associations cessent de les malmener car, sans eux, elles pourront se volatiliser dans la nature.
Emmanuel Nimbona, représentant légal de SOTAVEBU réfute ces accusations. Il indique que l’association qu’il représente intervient chaque fois qu’un accident ou un décès d’un de ses membres survient. Selon lui, 30% des montants collectés sont destinés au développement de ses membres. Et de préciser que les membres de la SOTAVEVU sont estimés à 18 000 au niveau national.
Arthémon Ndayegamiye, actuel représentant légal de l’AMOTABU fait remarquer que des actions d’entraide mutuelle devraient avoir lieu. Néanmoins, celui qui représentait cette association à l’époque faisait sourde oreille. De plus, il exigeait aux membres de l’AMOTABU le paiement de 700 FBu par jour. Néanmoins, il fait remarquer qu’il est à l’œuvre depuis le mois de juin pour inverser la tendance. Et d’ajouter que les frais de l’association sont désormais fixés à 500 FBu par jour.
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