Les jeunes burundais continuent à innover tout en valorisant les produits locaux. La curiosité de Willy Tuyisenge a abouti à découvrir qu’à partir de la banane on peut produire pas mal de dérivés comme la farine, les paniers et les mèches. Toutefois, l’appui technique et financier à ce genre d’innovations pourrait aboutir à l’augmentation qualitative et quantitative de ces produits et ainsi réduire les importations.
Qui aurait cru qu’on peut produire des mèches au Burundi ? Encore à base de banane ? SOVAB (Société pour la Valorisation de la Banane) en est la preuve vivante. Depuis le mois d’avril 2022, cette société qui a son siège au quartier Birongozi (centre urbain de Rutana) produit des mèches à base de fibres provenant de la banane. Une innovation au Burundi. Comme le témoigne Willy Tuyisenge, 28 ans, patron de SOVAB, ces mèches sont préférées par ses clients. En plus des clients de cette localité, un partenariat a vu le jour entre un salon de beauté œuvrant dans la province de Bururi et cette société.
Contrairement à la plupart des mèches importées de l’étranger, cette mèche de marque MITSIRI, made in Burundi est 100 % biodégradable. Comme il valorise la banane, rien n’est à jeter pour cet entrepreneur. Les restes des fibres utilisées dans la fabrication des mèches, sont utilisés dans la fabrication des paniers.
La farine, un autre dérivé de la banane
En plus des mèches et des produits de la vannerie, SOVAB produit de la farine à base de banane. Comme le témoigne M. Tuyisenge, cette innovation est le fruit de la curiosité. « Je me suis demandé si on ne peut pas produire de la farine à base de banane pour remplacer celle à base de blé et j’ai voulu faire un essai », fait-il savoir. C’est ainsi qu’il a demandé un régime de banane à ses parents pour faire une expérience. Et de trouver qu’effectivement on peut produire de la farine à base de banane. Selon lui, cette innovation est rentable car, il peut gagner au tour de 600 mille FBu par mois.
A partir de cette farine, il produit des beignets qu’il vend dans cette localité. Comme il le fait savoir, le revenu mensuel émanant de la vente de ces beignets peut aller jusqu’à 600 mille FBu.
La qualité et la quantité hypothéquées
Comme tant d’autres entrepreneurs Burundais, la SOVAB fait face à pas mal défis de taille. M. Tuyisenge évoque notamment l’insuffisance d’équipements. Ce manque criant d’équipements, remet en cause la qualité et la quantité des produits fabriqués par cette société. Comme il le raconte, bien que les mèches produites par cette société soient appréciées par les usagers, cette société ne produit que des quantités insignifiantes. « Les marchés d’écoulement, il y en a beaucoup, mais puisque nous produisons d’une manière archaïque, nous ne pouvons produire que de très petites quantités », nous confie-t-il.
Cet entrepreneur demande aux investisseurs d’appuyer les innovations des jeunes burundais. Une fois appuyé, M. Tuyisenge ne doute pas qu’il pourra produire des produits de bonne qualité et en quantités suffisantes et ainsi réduire les sommes exorbitantes de devises dépensées dans l’importation de ces produits.
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