Les consommateurs indiquent qu’il s’observe depuis quelque temps une pénurie du ciment BUCECO dans différents endroits du pays. Cette situation engendre la spéculation autour du prix de ce produit. La société BUCECO affirme que la production du ciment est satisfaisante. Le gouvernement demande à tout le monde de s’impliquer dans la lutte contre ce fléau qui ronge à petit feu le consommateur

Pierre Nduwayo, président de l’ABUCO-TI Burundi : «Il y a une certaine période où la spéculation autour du prix du ciment BUCECO était criante»
Les radios Isanganiro, Rema FM et Izere FM ainsi que le journal Burundi Eco, le groupe de presse Iwacu et le collectif des blogueurs Yaga ont organisé une synergie des médias sur la spéculation autour du prix du ciment BUCECO jeudi le 30 janvier 2020. Depuis quelque temps, il s’observe une pénurie du ciment BUCECO fabriqué dans la province de Cibitoke. A cet effet, certains commerçants ont profité de ce calvaire et se sont arrogés le droit de revoir à la hausse le prix de ce produit par rapport à celui fixé par la société BUCECO. De plus, les consommateurs s’inquiètent du fait que certains commerçants cachent ce produit pour le revendre à un prix exorbitant.
Quid de la situation à Muyinga ?
Au marché de la province de Muyinga, le prix du ciment change tout le temps. Tantôt un sac de 50 kg de ciment 32,5 s’achète à 27500 FBu, tantôt à 28000 FBu, tantôt à 30 000 FBu. Cette situation s’observe ainsi au moment où le prix fixé par BUCECO est de 24 500 FBu. Ces commerçants indiquent qu’ils craignent de tomber en faillite car ils s’approvisionnent à un coût exorbitant. L’administration en collaboration avec la police a appréhendé certains de ces derniers pour maîtriser la situation. Certains commerçants ont choisi d’abandonner le commerce du ciment pour ne pas s’attirer des ennuis avec la population et l’administration. Malgré toutes les stratégies prises, la spéculation sur le prix du ciment persiste.
Etat des lieux à Gitega
Dans la province Gitega, il n’est pas facile de trouver où acheter le ciment. On le cache pour créer sa pénurie dans l’optique d’augmenter le prix. On voit les camions de BUCECO en train de décharger le ciment. Mais, on ne leur empêche pas de te dire qu’il n’y en a pas. On te dit qu’il y a beaucoup de commandes comme si les clients achetant à titre individuel ne s’équivalaient pas. Si on accepte de te donner ce produit, tu paies à un prix exorbitant. Les consommateurs lancent un cri d’alarme. Gérard Nibigira, conseiller principal du gouverneur de Gitega confirme cette situation. Et de préciser les stratégies mises en place pour inverser la tendance. Le client qui a besoin de 50 sacs de ciment et plus doit d’abord s’adresser au bureau provincial.
Comment est la situation dans la municipalité de Bujumbura ?
Dans la municipalité de Bujumbura, la situation n’est pas aussi facile que d’aucuns pourraient le croire. Le ciment BUCECO n’est pas disponible tout le temps sur le marché. En cas de disponibilité, il s’achète à un prix exorbitant. Le prix varie d’un endroit à l’autre. Un sac de ciment 32,5 de 50 kg s’achète soit à 27 000 FBu, à 28 000 FBu, à 29 000 FBu et plus. Lorsqu’ on se trouve dans un besoin urgent de ce produit, on est obligé d’acheter le ciment importé en Tanzanie à 35 000 FBu. Ces commerçants se lamentent, car le gouvernement ne cesse d’accorder des avantages à la société BUCECO pour lui permettre de produire une grande quantité en vue de satisfaire la demande en quantité et en qualité. De plus, c’est aussi pour qu’on achète le ciment à un coût abordable

Les radios Isanganiro, Rema FM et Izere FM ainsi que le journal Burundi Eco, le groupe de presse Iwacu et le collectif des blogueurs Yaga ont organisé une synergie des médias sur la spéculation autour du prix du ciment BUCECO jeudi le 30 janvier 2020
Pierre Nduwayo, président de l’Association Burundaise des Consommateurs-Transparency International (ABUCO-TI Burundi) indique qu’il y a une certaine période où la spéculation autour du prix du ciment BUCECO était criante. Elle était pratiquée au vu et su de tout le monde. Il s’inquiète du fait que ce comportement ronge à petit feu les consommateurs. Il est ravi du fait que le gouvernement s’est levé comme un seul homme pour stopper cette mauvaise pratique.
La production du ciment est satisfaisante
Vera Izere, chargée de la communication à la société BUCECO précise que la production du ciment est satisfaisante. Il y en a de deux sortes. Il s’agit du ciment 32,5 dont un sac de 50 kg coûte 24 500 FBu et du ciment 22,5 dont un sac de 50 kg coûte 30 000 FBu. Elle indique que BUCECO approvisionne tous ses abonnés sans difficultés. Et d’ajouter que personne ne se lamente. Tout simplement, les lamentations liées à la spéculation fusent après que BUCECO ait terminé d’approvisionner ses abonnés. Pour Izere, ceux qui spéculent ne sont pas des patriotes.

Il n’est pas facile de trouver où acheter le ciment. On le cache pour créer sa pénurie dans l’optique d’augmenter le prix
Le gouvernement dit non
Tharcisse Niyongabo, assistant du ministre de l’Intérieur, de la Formation Patriotique et Développement Local fait savoir que le gouvernement s’inquiète de la spéculation autour du prix du ciment BUCECO. Depuis qu’on a entendu que certains grossistes manifestent un comportement sylvestre dans la commercialisation du ciment, il a adressé le 19/novembre/2019 une correspondance au maire de la ville de Bujumbura et à tous les gouverneurs des provinces leur demandant de stopper cette mauvaise pratique. A cette période, le prix d’un sac de ciment 32,5 arrivait à plus de 29000 FBu. On s’est décidé à dire non à cette spéculation qui viole les droits des consommateurs. Il se réjouit du fait que les cas de spéculation se sont réduits. Néanmoins, quelques cas s’observent encore, car dès que le gouvernement prend des mesures pour punir les auteurs, ceux- ci adoptent d’autres stratégies pour pouvoir échapper aux sanctions. Il demande aux gouverneurs de les faire appréhender afin de comparaître devant la justice. Il affirme qu’on va redoubler d’efforts pour combattre ce fléau. De plus, la population doit exiger des factures pour voir si on a augmenté le prix ou pas.
L’administration devrait s’impliquer pour respecter les prix
Le Sénateur Martin Ninteretse estime que la spéculation au tour du prix du ciment est à combattre avec la dernière énergie. Selon lui, l’administration devrait s’impliquer beaucoup plus dans la promotion du respect des prix. Le gouvernement a exonéré des taxes de certains produits dont BUCECO a besoin dans l’optique de lui permettre d’augmenter la production pour que personne ne se lamente pas de ne pas pouvoir accéder à ce produit d’une importance capitale. S’il y a alors des abonnes qui ne veulent pas lui emboîter le pas dans cette politique, ils sont à punir. Il demande à BUCECO de les remplacer avec les autres, car il y en a.
Notons que Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi affirme que la spéculation autour du prix du ciment BUCECO est devenue monnaie courante. Cette situation lui déplaît, car son objectif est que la population accède au ciment BUCECO à un prix abordable. C’est la raison pour laquelle il a accordé récemment des avantages à cette société pour la permettre de produire une grande quantité de ciment afin de pouvoir même l’exporter.
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