Environnement

Station d’épuration de Buterere : Les constructions anarchiques dans le viseur du Sénat

Le Sénat est déterminé à démolir 138 maisons construites illégalement sur le terrain des Services Techniques Municipaux (SETEMU) abritant la station d’épuration des eaux usées de Buterere. C’était dans son assemblée plénière de ce lundi 24 septembre lors de la présentation du rapport d’enquête effectué par des commissions déployées par cette institution sur le terrain

Révérien Ndikuriyo, président du Sénat : « Lors des inondations de Carama, 200 personnes ont péri d’un coup en 30 minutes »

Situé à l’Ouest de la ville de Bujumbura en commune Ntahangwa, dans la zone de Buterere et à proximité de la route nationale numéro 5 (RN5), le terrain en question est visible à la sortie de l’aéroport international de Bujumbura. D’une superficie d’à peu près 64 ha, la chambre haute du Parlement est déterminée à démolir des 138 infrastructures y érigées et à restituer les parcelles en question aux SETEMU pour l’intérêt de la communauté urbaine.

Une occupation étouffante

« Le terrain est subdivisé en un espace de bassins de traitement des eaux usées, un espace de séchage des boues issues du curage de ces bassins et un périmètre de protection. Il est prévu aussi une extension de cette station », a indiqué le sénateur Martin Niteretse, président de la commission permanente chargée des questions institutionnelles, juridiques et des droits et libertés fondamentaux. Selon lui, la commission a constaté qu’autour de la station d’épuration des eaux usées de Buterere, dans le périmètre de 300 m de cette station, plusieurs constructions y ont été érigées. Le fonctionnement de ladite station est perturbé. Elle ne dispose pas d’espace de séchage des boues issues du curage des bassins de traitement des eaux usées. Actuellement, l’extension de cette station est impossible.

Une attribution qui échappe aux procédures

Honorable Niteretse affirme que l’ancien administrateur de la commune urbaine de Buterere d’alors actuellement devenue zone de Buterere a déclaré à la commission sénatoriale avoir assisté impuissamment à l’attribution des terres domaniales situées dans la zone de protection de la station d’épuration malgré ses efforts d’alerter le maire, le directeur général des SETEMU et le commissaire municipal de la police. Selon lui, certains occupants se considèrent propriétaires des parcelles qu’ils ont occupées pendant longtemps sous un titre provisoire « Intizo ».

Dans la même circonscription, du côté de Buterere, aucun occupant ne dispose de documents obligatoires établis par les services de l’urbanisme, tandis que certains d’entre eux installés du côté de Ngagara possèdent quelques documents relatifs à leurs parcelles. Il fustige d’autres personnes (commissionnaires) qui se sont arrogé le droit de vendre et d’attribuer des parcelles qui appartiennent à l’Etat. Il atteste qu’ils bénéficient parfois de la complicité de l’autorité administrative.

La santé de la population avoisinante en danger

Cette commission a trouvé que la construction des maisons d’habitation dans cet espace présence également un danger pour la santé de la population. Les eaux des bassins dégagent une odeur nauséabonde qui rend cette zone trop insalubre si bien que même les employés des SETEMU doivent porter des masques, des salopettes et des gants en plastique pour se protéger contre d’éventuelles pathologies dont les infections cutanées, respiratoires et autres.

Une exécution à tout prix

Réagissant à cette situation, Révérien Ndikuriyo, président du Sénat n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, les 64 ha doivent être restitués en leur totalité aux SETEMU. Un acquéreur disposant de tous les documents des services de l’urbanisme sera indemnisé après l’opération de démolition. Les occupations illégales seront restituées. Ce lieu n’est pas conçu pour des particuliers, mais pour les générations présentes et futures, rassure-t-il.

Les inquiétudes de l’Hon. Ildephonse Ntawunkunda sur l’impact socio-économique lié au budget investi dans la construction et le sort réservé aux acquéreurs ont été comprises, mais avec des réserves de la part du président du Sénat. Lors des inondations de Carama, 200 personnes ont péri d’un coup en 30 minutes. Tu peux ne pas démolir mais, le lendemain 1 million de personnes peuvent être victimes, qu’est-ce que tu auras sauvé», s’interroge-t-il.  Il a rassuré qu’on va considérer seulement l’ancien plan cadastral de cette parcelle des SETEMU et la démolition va débuter par les maisons des autorités pour donner un bon exemple.

La chambre haute du Parlement n’a pas précisé les délais d’exécution des conclusions de la démolition de ces maisons, mais qu’elle va se référer à la période donnée par le conseil national de sécurité lors de sa session ordinaire du 20 juillet 2018. Aussi, ce conseil a recommandé au ministère en charge de l’environnement de tout faire pour mettre en bon état la station d’épuration des eaux usées de Buterere tout en expulsant les personnes qui occupent illégalement les terrains réservés à ce site. Cela devra être accompli endéans trois mois. Ce qui signifie que le délai prendra fin le 20 octobre 2018.

Le directeur général des SETEMU a informé la commission sénatoriale que le projet d’évacuation de la zone pour la station d’épuration des eaux usées de Buterere date de 1991. Il a présenté des documents de cette zone dont un plan délimitant un terrain d’une superficie de 63 ha 4 ares 97 ca, établi en 2008. Les habitants qui étaient propriétaires de ce terrain ont été indemnisés depuis le lancement de ce projet en 1995, lit-on dans le rapport du Sénat.

Une mobilisation de grande envergure

Cinq ministres étaient invités dans cette plénière. Il s’agit du ministre de l’Intérieur, de la Formation Patriotique et du Développement Local, le ministre de la Sécurité Publique et de la Gestion des Catastrophes, le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines ainsi que  le ministre des Transports, des Travaux Publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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