Transport

Stratégie Nationale dans le secteur du transport : Une réponse aux maux qui le caractérisent

La stratégie nationale en matière de planification et de gestion du secteur du transport et son plan d’actions 2018-2027 a  vu le jour. Elle signale les défis qui handicapent le secteur du transport et propose des solutions pour sa redynamisation. Le coût total de cette stratégie est estimé à 4 789 millions d’euros

Le gouvernement du Burundi a validé vendredi le 31 mai 2019 le document de stratégie nationale en  matière de planification et de gestion du secteur du transport et son plan d’actions 2018-2027. Cette stratégie a pour objectif de donner au gouvernement une vision nationale du développement du secteur du transport. Elle  porte sur le transport routier, maritime, aérien et ferroviaire. 

Un secteur émaillé de beaucoup d’embûches

Elle a vu le jour au moment où il s’observe de longues files d’attente sur le parking situé au centre-ville de Bujumbura pendant les heures de pointe qui découlent de l’insuffisance et de la vétusté du parc automobile. De plus, il s’observe une forte atomicité des opérateurs et une faible utilisation des méthodes de gestion moderne, une carence des données statistiques fiables sur l’effectif des opérateurs dans le secteur du transport et l’accès difficile aux sources de financement pour le renouvellement du parc automobile. Et d’ajouter la forte pression sur les tarifs de transport des marchandises et le faible mouvement de la taxe municipale (Mairie de Bujumbura), l’insuffisance du mobilier public, l’absence de pôles d’échanges, les faibles dotations techniques et financières et l’absence d’un plan de circulation. 

Le manque criant de bus expose la population aux retards répétitifs au travail, à l’école, à l’hôpital, au marché, à la messe et aux différentes activités et cérémonies organisées dans différents quartiers de Bujumbura

Cette situation expose la population aux retards répétitifs au travail, à l’école, à l’hôpital, au marché, à la messe et aux différentes activités et cérémonies organisées dans différents quartiers de la municipalité de Bujumbura. Pendant les heures de pointe, c’est la loi de la jungle qui est sur le trône. Seul le plus fort a la parole. Parfois, les plus courageux font recours à leur souplesse et entrent par les fenêtres pour ne pas être en retard. 

Les accidents ne cessent d’être enregistrés. Selon le consultant Abdehalk Salhi qui a présenté cette stratégie, il survient 3,6 blessés pour 10 accidents et un décès pour tous les 30 accidents. Selon lui, ces taux sont très élevés si on les compare à ceux des autres capitales du monde. 

Qu’en est-il des causes de cette situation ?

Les causes de ce calvaire sont le non respect du code de la route, le mauvais état des véhicules et l’emplacement du volant  «à droite» pour plusieurs véhicules. Il y a aussi l’insuffisance des signaux de signalisation à proximité des routes et le mauvais aménagement de certains axes hors normes ainsi que la dispersion des compétences en matière de  sécurité routière. Le pire est que cette situation s’observe ainsi au moment où la population burundaise augmente de jour en jour. En 2016, elle était estimée à 10 millions d’habitants. Avec un taux de croissance démographique de 3% enregistré par an aujourd’hui par le Burundi, la population pourra atteindre 15 millions d’habitants en 2030.  En 2016, la densité démographique du Burundi était de 379 habitants au km2 contre 52 habitants au km2 de densité mondiale. Si rien n’est fait dans l’immédiat pour remédier aux défis qui minent le secteur du transport, la situation pourra s’aggraver dans les jours à venir. 

Egide Nijimbere, secrétaire permanent au ministère des Transports, des Travaux Publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire a fait savoir que cette situation découle de l’absence de cette stratégie nationale dans le secteur du transport depuis l’époque coloniale. 

Quelles sont les mesures urgentes envisagées pour inverser la tendance ?

Il ne précise pas les mesures urgentes envisagées par la stratégie pour combattre les longues files d’attente pendant les heures de pointe. Selon lui, ce n’est pas possible de trouver un remède direct et efficace pour une maladie qui a fait souffrir une personne pendant plusieurs années. Seulement, il  indique qu’elle propose beaucoup de solutions pour redorer l’image du secteur du transport. Il affirme que le gouvernement va s’y référer. De surcroît, les parlementaires ont adopté un projet de loi qui octroie une réduction notoire des taxes aux opérateurs qui veulent importer des véhicules de transport rémunéré des personnes.  

La vision 2018-2027 prévoit que le système de transport à l’échelle nationale jouera pleinement son rôle d’important outil de développement économique et social. Au niveau de la sous région, il offrira des services de transport des personnes, des biens et des services de qualité. Les réseaux d’infrastructures de transport et de logistique seront aménagés, entretenus et exploités en conformité avec les règles nationales et internationales. Le coût total de cette stratégie nationale est évalué à 4 789 millions d’euros. Elle accorde au transport interurbain un montant de 2241 millions d’euros, au transport rural un montant de 257 millions d’euros, au transport urbain un montant de 457 millions d’euros, au transport ferroviaire, lacustre, logistique et multimodale un montant de 922 millions d’euros, au transport aérien un montant de 821 millions d’euros, à la sécurité routière un montant de 78 millions d’euros et aux aspects institutionnels et juridiques un montant de 12 millions d’euros.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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