Société

Le stress post-traumatique, un frein au processus de paix

Le stress post-traumatique résulte des moments douloureux vécus dans le passé. Cela freine le processus de réconciliation dans un contexte où la victime ressent la colère et exprime le désir de vengeance envers les membres des autres groupes. Les gens doivent approcher les experts en psychologie, en résolution des conflits pour faciliter la prise en charge   

Le stress post-traumatique est l’ensemble des troubles résultant des événements traumatiques du passé relevant des perturbations psychiques ressenties au fil du temps même longtemps après les évènements. Alexis Nibigira, expert en prise en charge psycho-sociale, indique que certains symptômes caractérisant cet état comme un manque de confiance à l’égard des membres des autres groupes, la difficulté de cohabiter avec les autres.

Alexis Nibigira, expert en prise en charge psychosociale : « Les gens doivent savoir que l’état post-traumatique est un problème social qui boque le processus de réconciliation voire le processus de développement ».

L’insensibilité à l’entourage, l’un des symptômes

Les souvenirs et les rappels de l’événement traumatique sont très désagréables et engendrent généralement une détresse immense. C’est pourquoi les sujets ont tendance à éviter les situations, les gens ou les événements qui éveillent le souvenir du traumatisme. Souvent, ils s’efforcent de ne pas penser à l’événement, ou de ne pas en parler, et cherchent à se défaire des émotions pénibles associées aux souvenirs. Ce faisant, ils se détachent de leur famille, de leurs amis et de la société, et deviennent de moins en moins actifs. 

Ainsi, la personne devient « insensible » à son entourage et n’éprouve plus les émotions normales telles que l’amour et la joie, même à l’égard de ses proches. Ces réactions peuvent engendrer la dépression, un sentiment d’isolement et des problèmes familiaux. La personne peut éprouver du mal à faire l’effort voulu pour s’aider elle-même ou même pour entreprendre une activité qu’elle aurait auparavant jugée agréable ou facile. 

L’état de stress post-traumatique limite le processus de réconciliation

Le sujet qui se trouve dans un état de stress post-traumatique se sent irascible et est prompt à s’emporter contre lui-même, contre son entourage et contre le monde en général.  « Les gens doivent savoir que l’état post-traumatique est un problème social qui boque le processus de réconciliation voire le processus de développement », fait savoir le psychologue. Il explique que cela va créer des dissociations suivies par le recours aux messages de haine. «La personne continue à ressentir la colère, la culpabilité, la frustration voire même la perte de confiance en soi. Tout cela peut affecter la relation interhumaine». L’expert explique que la personne qui est dans un état de stress post-traumatique exprime le désir de vengeance et continue à véhiculer ce sentiment de haine en elle et arrive même à déshumaniser l’autre.

Pour l’expert, la première étape pour l’expert est de pouvoir comprendre que c’est un problème de société. «Les gens doivent se faire aider par les experts pour comprendre ce problème». Pour aider à endiguer ce flot constant de pensées qui suscitent la peur et la colère, le soutien psychosocial est incontournable.

L’expert ajoute qu’aucune réconciliation n’est possible sans une guérison efficace de ces traumatismes.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques