Editorial

La Tanzanie, un cas d’école pour le Burundi ?

La présidente de la République Unie de Tanzanie Mme Samia Suluhu Hassan vient de boucler une visite marathon de deux jours au Burundi. Son agenda était chargé. Une heure après son arrivée au tarmac de l’aéroport international Melchior Ndadaye, elle a été accueillie dans les bureaux de la Présidence. Les deux chefs d’Etat ont eu un tête-à-tête sur des sujets d’intérêts communs. Dans l’après-midi, elle a effectué une visite à la CRD Bank d’origine tanzanienne et à l’entreprise FOMI spécialisée dans la fabrication des fertilisants organo-minéraux qui a récemment placé des capitaux de l’autre côté de la Malagarazi.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

 Une semaine après, nous revenons sur le bilan de cette visite et l’issue des engagements pris par les deux gouvernements. Sur le plan économique, les accords signés visent surtout à perpétuer les flux des échanges entre les deux pays. La Tanzanie souhaite devenir un canal pour tous les produits qui entrent au Burundi. Pour ce faire, les Burundais bénéficient d’un accès privilégié au port de Dar-es-Salaam qui débouche sur l’océan Indien. Un espace est réservé au port sec de Kwala pour les marchandises en transit vers le Burundi. Pour promouvoir le transport, Mme Samia s’engage à relancer le chantier pour remettre en route deux navires dont un spécialisé dans le transport des personnes. Le transport lacustre constitue une priorité pour fructifier les échanges en minimisant les coûts du transport.  Le forum d’affaire Burundi-Tanzanie a été sanctionné par la signature d’accords de partenariat entre la Chambre Fédérale du Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) et la Tanzania Private Sector Foundation (TPSF).

La Tanzanie est perçue aussi comme un cas d’école pour le Burundi dans plusieurs secteurs. Il s’agit d’un modelé économique qui a réussi. Au cours des cinq dernières années, le pays de Nyerere a enregistré des progrès spectaculaires dans les domaines des infrastructures socio-économiques, de la santé, l’économie, etc. Dans le secteur minier, les réformes entreprises avec la révision des contrats conclus avec les sociétés minières portent des fruits. Les recettes minières de la Tanzanie ont bondi de 56% en une année. Le tissu industriel est très riche et diversifié. Pour preuve, de nombreux produits manufacturés en provenance de la Tanzanie inondent le marché local. En ce sens, le Burundi pourra emboîter le pas à la Tanzanie pour équilibrer les échanges avec ses pays voisins. La balle est dans le camp des femmes et hommes d’affaires burundais.

Dans le secteur agricole, les statistiques montrent que la Tanzanie dispose de 44 millions d’hectares de terres arables qui couvrent 50% de la superficie totale du pays, mais que seulement 25% sont cultivés. L’essentiel des exportations tanzaniennes reste dominé par les noix de cajou, les légumes, le café, le sésame et les clous de girofle. Les agriculteurs et les industriels burundais peuvent effectuer des visites-écoles pour acquérir des compétences qui permettront de redynamiser l’ensemble de la chaine de valeur.

Dès son arrivée au pouvoir, le locataire de Ntare Rushatsi House a multiplié les déplacements à l’étranger. Il a visité tour à tour la République Unie de Tanzanie (sa première visite officielle), la Guinée Equatoriale, le Gabon, la République Centrafricaine, l’Ouganda, le Kenya et la République Démocratique du Congo (RDC). 

Mme Samia devient la deuxième présidente à visiter le Burundi après la présidente Ethiopienne, Mme Sahle-Work Zewde, en février 2021.  Il s’agit d’un signe éloquent que le Burundi s’ouvre au monde. Le réchauffement des relations avec les bailleurs traditionnels dont l’Union Européenne et les pays voisins porte à espérer que le Burundi va rattraper le retard accumulé dans le développement socio-économique. D’ailleurs, « aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut vivre seul », a confié le chef de la diplomatie Burundaise à nos confrères de Jeune Afrique.

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Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
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