Economie

Le taux d’inflation en hausse pour 2021

La hausse des prix des produits alimentaires, des biens et des services continue à peser sur l’économie burundaise. La population perd progressivement le pouvoir d’achat. Le taux d’inflation augmente d’année en année. Les facteurs à l’origine de cette inflation sont nombreux. Une politique globale de relance de l’économie constituerait une solution plausible    

Au cours de l’année 2021, l’inflation annuelle globale s’élevait à +8,3%. Il était de 7,5% l’année précédente. Selon l’Indice de Prix à la Consommation (IPC) de décembre 2021, cette inflation annuelle de +8,3% est due principalement aux prix des produits alimentaires qui enregistrent une hausse de 10,5%. Le taux d’inflation moyen annuel mesuré par l’indice des produits alimentaires (non compris les boissons non alcoolisées et service des restaurations) s’établit à +10,5%.  Le constat est que l’inflation augmente d’année en année. En 2016, le taux d’inflation annuel était de 5,6%. En 2017, ce taux a atteint un point culminant de 16,0%. Selon l’ISTEEBU, le taux était négatif (-2,8) en 2018 pour remonter en 2019 à -0,8%. En 2020, le taux s’établit à 7,5%.

Comprendre l’inflation

L’inflation est une hausse généralisée et persistante des prix des biens et des services. Cela signifie une baisse du pouvoir d’achat de la population. Pour être simple, avec la même somme d’argent, on peut acheter moins de produits qu’auparavant.

Par exemple, en 1973, le ticket du transport Bujumbura-Muramvya était à 60 FBu. Actuellement, il faut 4500 FBu pour effectuer le même trajet. A cette même période, une bouteille de bière (Primus) coûtait 30 FBu alors qu’actuellement la même bière s’achète à 1500 FBu. Il y a 5 ans, un kilo de viande de bœuf s’achetait à 6 mille FBu, mais actuellement il est à 12 mille FBu. Le coût du logement a explosé. V.N qui louait une maisonnette d’une chambre et salon dans le quartier Jabe à 60 mille il y a cinq ans débourse actuellement une somme de 120 mille FBu la même bicoque. La liste n’est pas exhaustive. Il en est de même pour d’autres biens et services.

Quid de l’indice de prix à la consommation (IPC) ?

Il est calculé mensuellement par l’ISTEEBU. Dans la fixation de l’indice de prix à la consommation, on tient compte de trois indicateurs dont le glissement mensuel, le glissement annuel et le taux d’inflation. Cela montre le comportement en général des prix des biens et services, selon Fidèle Iranyibutse, cadre statisticien chargé de la production de l’IPC.

Le glissement mensuel est une variation (le comportement) des prix du mois par rapport au mois précédent. «Là, on essaie de comprendre la variation en pourcentage entre ces deux mois». Le glissement annuel est une variation des prix du mois d’une année par rapport au même mois de l’année précédente.

L’inflation est une variation de la moyenne annuelle des prix d’une année par rapport à la variation de la moyenne de l’année précédente. Selon M. Iranyibutse, on ne peut pas directement comparer les deux années parallèlement, plutôt on conserve les effets des prix d’une année et on cherche le comportement des prix de l’année précédente. Par exemple, si le taux d’inflation de 2021 est positif, il s’ajoute au taux d’inflation de 2020. « Les effets des prix de l’année précédente restent conservés ».

Les produits alimentaires pèsent le plus sur le taux d’inflation

Le panier de la ménagère est constitué par plus de 750 produits échantillons, selon Fidèle Iranyibutse. L’ISTEEBU essaie d’analyser comment ces produits sont pondérés. La pondération est l’allocation des ressources au niveau de la consommation des prix et services par la population.

Fidèle Iranyibutse explique que cet institut se base sur des enquêtes statistiques menées en 2013-2014 sur le comportement des ménages dans leurs consommations.

Les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées viennent en tête. Pour 1000, ils prennent une part de 526. Les produits alimentaires raflent à eux seuls 520. Parmi ceux-ci, les légumes occupent la première place avec 268,5. Les pains et les céréales prennent 114,1. Les huiles et graisses ainsi que les poissons et fruits de mer représentent successivement 43,9 et 32,9.

Si les prix des produits alimentaires augmentent, cela a un impact visible sur le taux d’inflation, précise Iranyibutse.

En deuxième lieu viennent les restaurants et hôtels prennent 94,0. Il y a également le logement, l’eau, le gaz, l’électricité et les autres combustibles qui prennent 79,9. Viennent ensuite le transport avec 58,8, les articles d’habillement et les chaussures qui prennent 57,1.  Les meubles, les articles de ménage et l’entretien courant du foyer prennent 55,5, la communication prend 37,3,  la Santé prend 28,0, les loisirs et la culture 13,8 et l’enseignement 13,4. Les biens et services divers prennent 25,6 tandis que les boissons alcoolisées et le tabac prennent 10,7.

Une politique de relance globale de l’économie constituerait une solution plausible

Pour Faustin Ndikumana, président de PARCEM, les facteurs à l’origine de l’inflation sont nombreux. Avec une baisse de la production et surtout des produits de première nécessité, les prix doivent augmenter. Le mauvais état des routes qui complique le transport et qui fait augmenter le temps au niveau de l’approvisionnement en produits en provenant de l’intérieur du pays sont aussi d’autres facteurs qui influent sur la hausse du taux d’inflation.

A cela s’ajoute la surtaxation liée au problème budgétaire. « Une grande partie des recettes budgétaires proviennent de la taxation indirecte. Les problèmes budgétaires font que le gouvernement ne peut pas se passer de certaines taxes pour alléger le coût des produits ». Le coût élevé des produits importés, la pénurie des devises font que le BIF soit déprécié en permanence et, en conséquence, les prix des produits augmentent

M. Ndikumana propose une politique globale de relance de l’économie qui viendrait trouver des remèdes à ces défis. Cela pourrait permettre au gouvernement de résister aux chocs extérieurs comme la perturbation des prix sur le marché international.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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