Editorial

Télécommunications : le fisc risque de désorienter le destin des opérateurs

On investit pour obtenir un meilleur rendement. Et quand l’investissement réussit, celui-ci dévient la clé de la croissance économique. Au Burundi, le secteur des télécommunications est un des secteurs qui devraient être prometteurs pour augmenter la croissance économique. Il facilite le travail humain en rendant même efficace l’accès aux coins les plus reculés.

Cependant, investir dans ce secteur constitue aujourd’hui un casse-tête et le rendement est douteux. Quatre compagnies de télécommunications se disputent déjà un marché d’à peu près 5, 5 millions d’abonnés. Disons, la moitié de la population du Burundi qui est d’environ 11 millions d’habitants.

Mélance Maniragaba, journaliste.

Il s’agit de l’Office National des Télécommunications (ONATEL), ECONET-LEO, VIETTEL et LACELL sous les marques respectives Lumitel et Smart.

Apparemment, les compagnies de télécommunications sont très nombreuses sur un petit marché. Toutefois, elles recourent à la promotion pour attirer le plus de clients possibles. Ce qui n’exclut pas des échecs. En témoigne la diminution des usagers de la téléphonie fixe chez les abonnés d’ONATEL et l’abandon définitif de l’usage des Telema par la compagnie LEO devenue ECONET-LEO.

Pire encore, le revenu moyen par utilisateur reste faible, soit une moyenne inférieure à 3 USD par mois et par abonné.

Cette situation est aggravée par l’augmentation de la tarification internationale, la cherté des licences d’exploitation, les redevances annuelles exorbitantes, la somme exigée pour l’étude du dossier par l’opérateur exploitant le réseau cellulaire, la taxe spécifique de la téléphonie mobile sur le trafic national…

Bref, plus la taxe appliquée à ces compagnies est élevée, plus celles-ci augmentent les coûts des appels. Les abonnés qui n’acceptent pas d’en pâtir cherchent à contourner l’affaire pour se réfugier vers l’usage des réseaux sociaux souvent incontrôlés.

Ce qui occasionne non seulement des pertes chez les compagnies de télécommunications, mais aussi au niveau de la collecte de la taxe.

Ainsi donc ces compagnies dont l’investissement vise un rendement meilleur pourraient d’un moment à l’autre tomber en faillite. Voilà le résultat de la surfiscalité leur appliqué. Trop d’impôts tuent l’impôt, a-t-on l’habitude de dire.

Mieux vaudrait alors diminuer la taxe pour rentabiliser l’investissement dans le secteur des télécommunications.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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    Sans transparence, pas de confiance

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