Les femmes commerçantes font face à beaucoup d’obstacles pour pouvoir exporter leurs produits. Le manque d’informations relatives aux échanges commerciaux constitue un obstacle majeur à leur business. Davantage de détails dans ce numéro
L’organisation TradeMark East Africa a organisé du 13 au 15 novembre 2019 un atelier sur l’identification des besoins en information à l’endroit des femmes commerçantes de la Communauté Est Africaine. A cette occasion, les commerçantes réunies au sein des associations AFAB, ACOBU et AFRABU ont fait savoir qu’elles sont confrontées à pas mal de défis. La plupart d’entre elles ne sont pas informées sur les documents exigés pour exercer leurs activités dans les pays membres de la CEA. De plus, elles ne connaissent pas les produits exportables ou non dans cette communauté. Cette situation les expose à plusieurs déconvenues sur les postes frontaliers. «La police nous considère comme de simples trafiquantes de produits prohibés. On ne nous écoute pas pour connaître le nœud du problème. Par contre, on ne fait que nous intimider», se lamentent- elles. De surcroît, Ces femmes commerçantes font savoir que l’exigence des normes de qualité empire la situation. Elles commercialisent des produits qui ne répondent pas aux normes de qualité.

La plupart des femmes commerçantes ne sont pas informées sur les documents exigés pour exercer leurs activités dans les pays membres de la CEA. De plus, elles ne connaissent pas les produits exportables ou non dans cette communauté
Les pays membres de la CEA trop exigeants à propos des normes de qualité
Nonobstant, Médiatrice Nizeyimana, commerçante de produits fabriqués à base du Soja informe que les pays comme la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda sont trop exigeants à propos des normes de qualité. Le contrôle est rigoureux. On ne se hasarde pas à y exporter des produits qui ne remplissent pas ces normes. Cette situation fait qu’un effectif non négligeable de femmes commerçantes a tendance à exporter ses produits plutôt en République Démocratique du Congo (RDC) que dans les pays membres de la CEA. Seulement, au poste frontalier de la RDC (Côté Gatumba), des barrières non tarifaires s’observent. A titre illustratif, la police leur demande des frais fixés à 5000 FBu pour dévierger la CEPGL. Une autre raison d’écouler les produits en RDC est que les Congolais sont les mieux offrants. Ils achètent en devises. «Si nous arrivons à Uvira ou à Bukavu, nous trouvons facilement des clients», se réjouissent-elles. Une fois que la requête de la RDC d’adhérer à la CEA serait exaucée, ces femmes commerçantes font savoir qu’elles vont en profiter. Le flux des exportations va augmenter. Ce qui sera bénéfique pour le pays. Selon toujours elles, la non maîtrise des langues utilisées dans les pays membres de la CEA (Anglais et Kiswahili) constitue un obstacle à leur compétitivité. Il n’est pas facile de négocier les prix.
La monnaie burundaise inchangeable dans la CEA
Et d’ajouter le défi lié au change de la monnaie. Si un commerçant dispose de la monnaie burundaise, les bureaux de change ou les banques commerciales des pays membres de la CEA ne changent pas cette monnaie. Par contre, ils changent les monnaies des autres pays membres de cette communauté. Selon ces commerçantes, cette situation perturbe leur business.
Eviter le commerce informel
Agathe Nsengiyumva, expert en leadership les invite à travailler dans la transparence pour se protéger contre les intimidations des agents de la police et de l’OBR. Avoir un registre de commerce et un Numéro d’Identification Fiscale (NIF) est une condition sine qua none. Néanmoins, elle demande à ces institutions de mettre à la connaissance du public les documents exigés pour exporter les marchandises dans la légalité. Selon elle, la création d’un portail d’informations sur les échanges commerciaux s’avère nécessaire. Sinon, elle révèle qu’il y a des femmes qui travaillent dans l’informel parce qu’elles ne sont pas au courant de ce qui est nécessaire pour passer dans le formel. De plus, l’OBR devrait mettre en place des dépliants qui contiennent toutes les procédures douanières applicables à chaque produit. L’harmonisation des procédures au niveau du paiement des impôts et taxes s’avère nécessaire, ajoute t- elle. Selon toujours Nsengiyumva, les femmes commerçantes doivent comprendre la nécessité de chercher les informations relatives à leur business. Ce sont entre autres celles liées aux tarifs douaniers, aux opportunités du marché, aux matières premières, aux emballages et à la conservation des produits pour éviter la pourriture. Et de les appeler à travailler en réseau avec ceux des autres pays pour partager les expériences.
La question des barrières non tarifaires dans les mains de l’Etat
Selon Emile Ndigiriye du Bureau de la 2ème Vice-Présidence, le gouvernement a entendu la voix des commerçants qui ont fait remarquer que les barrières non tarifaires perpétrées dans certains coins du pays constituent une barrière au commerce transfrontalier et intérieur. Il affirme qu’il est à l’œuvre pour combattre ce fléau. Concernant le montant de 5000 FBu exigé au poste frontalier de la RDC pour dévierger la CEPGL, Ndigiriye invite tous les commerçants à refuser l’octroi de ces frais, car il s’agit d’un vol. En cas de récidive, il leur demande d’appeler les autorités hiérarchiques pour appréhender et punir les auteurs de cet acte ignoble.
S’il s’agit d’un agent de l’OBR qui refuse de leur donner des informations suffisantes concernant le paiement des impôts et des taxes, celui qui a représenté cette institution demande aux commerçants d’appeler au numéro 500 pour être suffisamment informé sur cette situation.
Quant aux documents offerts par la Police de l’Air, des Frontières et des Etrangers (PAFE), ils sont diversifiés. Le laissez-passer coûte 30 000 FBu, le passeport 235 000 FBu et la CEPGL 18 000 FBu. La carte jaune délivrée pour attester la bonne sante du voyageur en relation avec la fièvre jaune coûte 35 000 FBu.
Christian Nibasumba, représentant pays de TradeMark East Africa a remercié vivement les femmes qui ont participé à cet atelier. Il a affirmé que cette organisation va redoubler d’efforts pour leur permettre d’augmenter leur rendement.
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