Editorial

Le transport en commun baigne dans un imbroglio inextricable

Dans un contexte d’explosion de la population urbaine, le transport urbain devient un enjeu de taille. Malgré les initiatives publiques et/ou privées prises pour redynamiser ce secteur, les défis restent de taille. L’exonération des droits de douanes pour les opérateurs économiques qui achètent des bus main droite d’au moins 30 places assises a été acclamée. Les voyageurs s’attendaient à de meilleures conditions de transport avec l’arrivée de nouveaux gros bus qui desservaient surtout le Sud de la capitale économique. Malheureusement, cela n’a duré que le temps de la rosée. Les gros bus qui garaient près de l’ex-marché central se sont volatilisés. Le parc automobile se dégrade de plus en plus surtout pour les bus de type «Hiace» d’une capacité de 18 places. Ce qui expliquerait en partie les longues files d’attente qui s’observent pendant les heures de pointe.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

De toutes les façons, la gestion de l’habitat urbain n’écarte pas le secteur des transports étant donné que les habitants nécessitent des moyens facilitant la mobilité.  Pourtant, il existe des zones difficiles d’accès, notamment les quartiers périphériques où les constructions ont été érigées dans un désordre absolu. Il faudra parcourir au moins 1 km pour atteindre le terminus des bus. La construction des maisons anarchiques caractérise la zone périurbaine. Dans ces conditions, chacun veut se doter de son moyen de déplacement. Des motocyclettes, des véhicules et même des vélos circulent à longueur de journées dans la petite voirie de la capitale économique. Il s’agit d’une contrainte, car les services de transport en commun ne fonctionnent pas à merveille. Il n’est pas rare de trouver des véhicules laissés dans les stations-services pendant la journée malgré les interdictions.

Les habitants de la ville doivent se réveiller à l’aube pour échapper au calvaire des embouteillages monstrueux au niveau de la route Rumonge, de l’avenue du Large, ou encore du célèbre rond-point des Nations Unies. L’autre défi est lié au fait que le centre-ville concentre le gros de l’activité économique. Tous les matins, ceux qui ont eu la chance de décrocher un emploi convergent vers le centre-ville où se trouvent les grands ministères, les institutions publiques, les sièges de toutes les banques et institutions financières, les sociétés de télécoms, les assurances, les pharmacies grossistes, les grands commerces, bref c’est l’épicentre de la capitale économique. A la différence des autres agglomérations, l’animation de la ville s’estompe vers 22 h et les arrêts bus sont complètement vides. Tout le monde se presse pour rejoindre son domicile vers 19h du soir. D’où les bus qui se faufilent à travers les embouteillages ne parviennent pas à satisfaire la demande, surtout avec la croissance exponentielle de la population urbaine.

En tout cas, le ministère en charge du transport a du pain sur la planche pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues. Pour faciliter la mobilité urbaine, il faudra probablement installer des échangeurs autoroutiers au niveau des grands rondpoints. Il faudra également réformer l’Office des Transports en Commun (OTRACO) pour révolutionner ce secteur. Pour rappel, en 2010, cet office a reçu 86 bus flambant neufs de la part du gouvernement japonais. C’était une bonne base pour impulser un changement mais, apparemment, la situation ne s’est pas du tout améliorée.

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A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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2 commentaires
  • Ntabariza dit :

    « … Les gros bus qui garaient près de l’ex-marché central se sont volatilisés ».
    Vous nous en direz un peu plus à ce sujet ? Des personnes ont bénéficié des exonérations et puis c’est tout ? Ces gros bus sont où maintenant ?

  • Nduwimana dit :

    C’est toujours l’inattention des chefs qui ne pensent que être dirigent est le moyent de ramasser et entasser l’argent au lieu de voir l’importance de satisfaire le peuple.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
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