Malgré l’introduction de nouveaux bus en Mairie de Bujumbura d’une capacité de 60 à 100 passagers, le problème des « files » indiennes ne s’écourtent pas. Les passagers s’en alarment. Le ministère tranquillise
Six bus Volvo introduits par le « Service et Visite Technique au Burundi » (Seviteb) d’une capacité de 72 places, 15 bus de la société Memento Transport de 66 places chacun, plus de 20 nouveaux bus d’une capacité de transport de 60 à 100 personnes sont parmi les nouveaux bus qui font le transport en commun dans la Mairie de Bujumbura. Ceux-ci se sont ajoutés à plus de 500 bus plus petits, d’une capacité de 18 à 35 personnes. Pourtant, le problème des longues «files» indiennes persiste.
Mardi le 12 novembre 2019, il est 6h30 du matin aux arrêts bus de certaines rues de la zone Musaga. A la 4ème avenue, tout près du chef-lieu de la zone Musaga, à la 1ère et à la 2ème avenue, pour ne citer que celles-là, sous une pluie matinale, de longues files d’attente de bus commencent à se dessiner petit à petit. Des élèves, des fonctionnaires, etc. Certains avec des parapluies, d’autres pas. Tous attendent à la queue. Aucun bus ne s’observe à l’horizon. Soudainement, certains d’entre eux optent pour la marche. Des grognes fusent de partout. « Tous les matins, c’est la même chose. Je passe plus d’une heure ici en attendant un bus. N’eut été cette pluie, je serai parti à pied pour ne pas être en retard à mon service», se lamente Claude, un fonctionnaire de l’Etat.
A ses côtés, sa femme ne mâche pas les mots. « On a beau se lever très tôt pour être à l’arrêt bus 6h30, c’est la même chose. C’est devenu notre lot quotidien. Même si les bus arrivent par centaines, le problème d’embouteillage n’arrangera pas la situation ».
Une situation préoccupante selon les passagers
Le pire des scénarios s’observe dans les heures de pointe aux parkings des bus du nord et du sud de la capitale. On voit depuis quelque temps des gens agglutinés au parking à 15h, attendant un bus. Quelques heures après 18h30, au parking des bus allant au sud de la capitale, les files vont jusqu’au niveau de la Mutualité d’épargne et de crédit (Mutec).

De longues files d’attente au parking des bus allant au nord de la capitale
Le ras le bol se manifeste sur les visages des passagers « Ça fait presque plus d’une heure que je suis debout ici, dans cette file et je suis sûr de passer ici une autre heure de plus, car aucun bus ne se pointe à l’horizon », blâme un élève, visiblement très fatigué. Il déplore le fait que son quartier n’a pas eu droit aux nouveaux bus. « Peut-être que ça aurait pu changer la donne ». Sur une autre file d’attente de l’autre côté, une mère tient ses 2 enfants dans les bras. Elle habite la zone Kanyosha et ne semble pas satisfaite de l’arrivée des nouveaux bus. Selon elle, rien à changer « Malgré la grande capacité de ces bus, je dois toujours attendre presqu’une heure pour avoir un bus et si j’ai la chance de l’avoir, j’attends encore pour qu’il soit rempli ».
Mwarabu, chauffeur d’un minibus explique que le problème réside dans l’étroitesse des routes et l’augmentation continuelle du nombre de voitures privées qui font le même mouvement et créent des bouchons à ces heures précises. Nos bus passent plus de temps en chemin à cause des embouteillages. Même si on introduit plus de 100 bus et que nos routes restent dans le même état, le problème va demeurer. Il appelle les autorités habilitées à prendre à bras le corps ce problème.
Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU) se dit satisfait de l’introduction des nouveaux bus. Selon lui, les files d’attente disparaissent entre 20h et 21h. Néanmoins, il y a un hic. Les bus sont disponibles font un tour mais passent beaucoup de temps avant de revenir. S’ils pouvaient être de retour en un temps plus court, les files disparaitraient vite. Par conséquent, les files d’attente et les embouteillages ne manqueront jamais aux heures de pointe. Les routes sont étroites et les bus restent insuffisants pour satisfaire un grand nombre de personnes qui rentrent au même moment.
Cependant, il reconnait que les infrastructures routières ne sont pas en bon état. Et d’insister sur le fait que l’introduction de nouveaux bus devrait s’accompagner d’autres mesures d’amélioration des infrastructures routières, de réhabilitation des routes en piteux état et de régulation de la circulation.
Le ministère se veut rassurant
Consolateur Nitunga, directeur général des transports précise que pour pallier à ces problèmes, le gouvernement du Burundi ne cesse d’apporter de nouveaux investissements dans le secteur du transport. Il loue le fait que depuis que le gouvernement a incité les opérateurs économiques à investir dans le domaine du transport, ceux-ci ont répondu positivement à l’appel. Il cite entre autres les bus de la société Memento Transport, ceux de la société Service et Visite Technique au Burundi (SEVITEB), les nouveaux autres bus de la Mutualité d’Epargne et de Crédit (Mutec), etc. « D’autres investisseurs sont en route ». Et d’inviter les autres opérateurs économiques à suivre l’exemple.
Toutefois, Nitunga reconnait que l’état de vétusté et d’étroitesse des routes ne facilite pas le transport et constitue la cause principale des retards et des embouteillages. A cela, il rassure. Le ministère ne ménagera aucun effort pour que la réhabilitation et la construction de ces infrastructures soient pour bientôt. A ces mêmes fins, d’autres arrêts bus vont être construits.
Le directeur général des transports informe que d’ici deux ans, le transport en commun se fera avec de grands bus seulement. De plus, il estime qu’une régulation de la circulation s’avère nécessaire. «C’est une affaire de tout un chacun. Les chauffeurs, la police de roulage, les piétons, tout le monde doit jouer son rôle».
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