Le ministère des Transports a récemment pris une décision d’exiger aux transporteurs qui se rendent à l’intérieur du pays, surtout ceux qui utilisent la marque « Probox » de mettre une « ceinture noire » sur leurs véhicules pour les distinguer des simples voitures. Une décision qui, pour certains conducteurs, ne vient que leur subtiliser de d’argent pour rien.

La « ceinture noire » qui sert d’identification des voitures de transport en commun en partance vers l’intérieur du pays.
«La mesure tombe comme un couperet » pour quelques conducteurs de voitures de transport en commun rencontrés au marché communément appelé « Cotebu » sur le parking des voitures en partance vers l’intérieur du pays. Ils affirment que, chaque fois, l’Etat cherche toujours à mettre en place des mesures pour leur soutirer de l’argent. « Moi j’exerce le transport vers l’intérieur du pays depuis près de sept ans. Chaque fois il y a des mesures qui tombent soi-disant pour notre bien, mais sans nous associer dans la prise de décision », déplore Shabani, un chauffeur de voiture « Probox » assurant la ligne Bujumbura‐Gitega.
Anicet Nsabimana, un chauffeur de l’agence Tigre Express dit ne pas comprendre pourquoi il doit mettre une couleur supplémentaire sur sa voiture alors que la police leur avait exigé de mettre des autocollants. « Nous avons mis les autocollants, car la police disait qu’il y a des conducteurs mal intentionnés qui ont l’autorisation de faire le transport en commun à l’intérieur du pays, mais qui contourne cette règle en exerçant également le transport comme taxi dans la ville de Bujumbura », précise M. Nsabimana
Une mesure arbitraire et hâtive selon les conducteurs
« Nous sommes obligés d’obtempérer, car nous ne pouvons pas arrêter de travailler », se lamentent ces conducteurs. Ils déplorent que cette mesure soit tombée sur eux sans qu’ils soient consultés pour discuter sur sa mise en application. Ils racontent qu’ils sont victimes de contrôles routiers incessants et ceux qui n’ont pas encore mis la couleur noire sont passibles d’une amende de 50.000 FBu. Une victime de cette mesure témoigne sous anonymat : «Je venais de Gitega et arrivée au niveau de Bugarama, la police de roulage m’a arrêté en me demandant les documents. Tous mes papiers étaient en règle. J’ai été surpris quand ils m’ont demandé la fameuse ceinture noire alors que je ne savais même pas de quoi il s’agissait. On m’a sommé de payer une amende sur une faute que je ne connais pas », s’indigne ce conducteur.
La police met en garde
Le commandant de la police de sécurité routière, OPC1 Roger Bankibirwira met en garde toute personne en possession de voiture marque « Probox » qui se fait passer pour un chauffeur de taxi alors qu’elle n’en a pas les prérogatives, que des mesures sévères seront appliquées à leur égard. « Nous recherchons des véhicules qui exercent le métier de conducteurs de taxi alors qu’ils n’ont pas les autorisations requises pour le faire. Il y a des gens qui, pour des raisons diverses, pensent qu’ils pourraient gagner de l’argent en utilisant leurs voitures de promenade comme taxi alors qu’ils n’ont pas pris le temps de venir à la police de sécurité routière afin de remplir les conditions de travailler », explique M. Bankibirwira.
Il lance un appel à ces conducteurs pour qu’ils se conforment à la loi qui régit la circulation routière car elle est claire sur les conditions exigées parmi lesquelles les couleurs distinctives pour montrer que tel véhicule fait le transport soit à Bujumbura soit à l’intérieur du pays. A cela s’ajoute l’autorisation de transport qui atteste que le véhicule a le droit de faire le transport des personnes et des biens. « La police de sécurité routière ne fait qu’appliquer la loi et nous sommes stricts pour le bien de tous », conclut M. Bankibirwira.
Même si les conducteurs de ces voitures de transport en commun se lamentent, certains usagers de ces voitures trouvés sur place affirment que cette mesure vient corriger certaines lacunes constatées dans les parkings, notamment la désorientation des clients qui ne parvenaient plus à distinguer les voitures des agences de voyage de celles des particuliers qui sont toujours garées tout près du parking.
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