Transport

Transport, un support de développement à rentabiliser

Les Etats Généraux du Transport qui se sont déroulés du 13 au 14 juin 2024 ont passé en revue les défis qui hantent le secteur et proposé des solutions y relatives. Les défis sont notamment, la situation de pénurie du carburant où les transporteurs ne sont pas priorisés, le manque de données fiables sur le parc automobile, l’absence de la signalisation routière, les routes ne répondant pas aux standards…Burundi Eco va consacrer un dossier à ce secteur tout en revenant sur les grandes préoccupations

Parmi les forces du pays dans le secteur du transport figure un mode rail et la route très compétitif en coût.

Les états généraux du transport se sont tenus alors que le pays souffre d’une pénurie récurrente du carburant occasionnant la hausse du coût de transport.  Toutefois, les défis sont d’ordre national et international dans le transport urbain, lacustre et aérien. Ce qui a fait que des solutions ont été proposées.

Dans le premier article, Burundi Eco va parler des faiblesses et des forces dans le secteur du transport.

Faiblesses

Dans la présentation sur les stratégies d’amélioration de la planification de la gestion du secteur des transports-étude diagnostique, Consolateur Nitunga, conseiller à la direction générale du transport revient sur les faiblesses au niveau des infrastructures routières, dans le transport aérien et dans le transport lacustre et maritime…

Pour ce qui est des infrastructures routières, M.Nitunga déplore l’inexistence d’une banque de données routières  opérationnelle et d’une programmation pluriannuelle de l’entretien, la connaissance insuffisante du réseau routier et de son état, la classification ancienne du réseau routier de type administratif et non fonctionnel.

Il pointe également le retard important de l’entretien périodique et de la réhabilitation des routes importantes des corridors, les ressources du Fonds de roulement des entreprises (FRN) insuffisantes au regard des besoins d’entretien, l’inexistence des normes de conception, d’exécution et d’entretien, l’insuffisance du personnel technique et des moyens matériels et la pléthore de personnel administratif, l’absence d’un plan directeur routier.

Quant aux services du transport routier, M.Nitunga constate l’absence des textes d’application réglementaires du code de la route et de la loi sur les transports intérieurs, l’application insuffisante  des  textes législatifs et réglementaires, l’absence d’une politique et d’un programme de prévention et de sécurité routière.

« Eclatement des opérations (immatriculations, permis de conduire, autorisation d’exploitation, contrôle technique) entre plusieurs ministères et manque de coordination entre les services, la connaissance insuffisante du parc automobile et des opérateurs, l’insuffisance des moyens (personnel, matériel, ressources financières) des institutions publiques constituent également un défi », signale-t-il avant de rappeler l’absence d’un système de  régulation pour améliorer la qualité des services et favoriser le professionnalisme, la prise en charge insuffisante des fonctions de réflexion stratégique, de connaissance du marché (offres et demandes), l’encadrement insuffisant des opérateurs, l’insuffisance ou l’absence des sociétés de transport  professionnelles, l’absence d’équipements urbains  (gares routières, parkings) et l’absence d’investissements privés  dans le secteur.

Le transport aérien et maritime peine à convaincre

Le transport aérien souffre à son tour de l’absence des textes réglementaires d’application du code de l’aviation civile, l’insuffisance d’un personnel technique qualifié et en particulier d’inspecteurs certifiés d’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), l’absence d’un plan de formation, l’incompatibilité de certaines missions de l’Autorité de l’Aviation Civile du Burundi (AACB), l’absence de régulation des services d’assistance aux sols et de répartition claire des responsabilités des acteurs sur la plateforme, la compagnie aérienne non opérationnelle et non certifiée par l’Association du Transport Aérien International (IATA) et déficitaire, l’absence d’une politique et d’une stratégie de développement de l’industrie du transport aérien.

Concernant le transport lacustre et maritime, M.Nitunga parle de l’absence de textes d’application du code de la navigation et du décret portant création de l’Autorité Maritime Portuaire et Ferroviaire (AMPF).

« Celle-ci n’est pas encore dotée de moyens humains, matériels et financiers suffisants », explique-t-il avant d’indiquer que les infrastructures et équipements portuaires sont dégradés et insuffisants.

Pour lui, le port de Bujumbura est ensablé et en proie à l’érosion. La sécurité de la navigation est insuffisante et la flotte vétuste est insuffisante et non adaptée aux besoins.

Il signale l’absence d’un centre de réparation navale au port de Bujumbura et l’absence des accords bilatéraux entre le Burundi et les pays du système de transport du lac (Tanzanie, Zambie) pour résoudre des problèmes spécifiques et agir de manière concertée.

Les corridors de désenclavement dans la cadence

Les corridors de désenclavement du pays font face à leur tour au mauvais état des tronçons des routes des corridors sur le territoire burundais, à l’inexistence d’un système national de contrôle des charges, aux faibles capacités des transporteurs routiers nationaux, aux longs délais des formalités de dédouanement au port de Bujumbura, à l’absence d’un cadre de concertation national regroupant l’administration publique et les opérateurs privés – un comité national de facilitation efficace, à l’absence d’accords bilatéraux entre le Burundi et les pays de transit sur les corridors  (Tanzanie, Rwanda, Kenya, Zambie) pour résoudre des problèmes spécifiques et à l’absence de régulation dans la promotion des corridors.

Certes, des forces existent, entre autre, l’existence d’un code de la conduite routière révisé, la libéralisation des services, les faibles distances de transports, l’existence d’un plan de transport urbain pour la ville de Bujumbura et de l’Office du Transport en Commun du Burundi (OTRACO), l’existence d’un code de l’aviation civile révisé, la création de l’AACB, l’existence d’un plan directeur de l’aviation civile et de développement de l’aéroport de Bujumbura, la concession de l’exploitation du port de Bujumbura, un mode rail et la route très compétitif en coût…

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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