Le week-end dernier, le marché de Kamenge a été victime d’un violent incendie. Le feu s’est déclenché aux alentours de 3h du matin. Les riverains ont été réveillés par les sirènes des camions anti-incendie et un peu plus tard, des crépitements d’armes se sont fait attendre. C’est la police qui a tenté de dissuader les pilleurs qui essayaient de s’emparer des produits entreposés de ce marché en feu. De loin, de nuages de fumées épaisses se dégagent. La désolation se lisait sur les visages des commerçants qui assistaient impuissamment aux feux qui calcinaient leurs biens.

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Les dégâts sont énormes : les échoppes métalliques n’ont pas résisté aux flammes, des articles réduits en cendre …, mais aucune perte humaine n’est à déplorer. Le marché de Kamenge était jusque-là le lieu d’approvisionnement en vivres et autres produits de première nécessité pour les habitants du Nord de la ville de Bujumbura. Il était un des rares marchés très animés de la capitale économique. L’origine de l’incendie reste pour le moment inconnue. Les enquêtes sont en cours pour déterminer les causes réelles de l’incendie. Les conséquences économiques se manifestent déjà.
Cette catastrophe rappelle les souvenirs de l’incendie du marché central de Bujumbura en janvier 2013. Le poumon de l’économie a été carbonisé par des feux d’une violence inégalée. Les incendies à répétition alimentent de nouveau les débats sur la riposte contre ce genre d’incident. Des maisons d’habitation, des marchés, des kiosques sont dans le viseur des flammes. Cependant, les mesures prises n’arrivent pas endiguer ce phénomène.
Les autorités manifestent toujours un geste de solidarité envers les victimes. Au lendemain de l’incendie, le chef de l’Etat a lancé une campagne de collecte de fonds pour la reconstruction de ce marché. Les opérateurs économiques ont réagi favorablement à l’appel Chef de l’Etat. Ainsi, une cagnotte de plus 2 milliards de FBu a été mobilisée en moins de deux heures.
Ce drame qui s’est abattu sur le marché de Kamenge rappelle les autres marchés qui ont connu le même sort. Il s’agit d’un incendie de trop si on inventorie les marchés déjà calcinés. Ce sont les marchés de Jabe, de Ngozi, Gitega, Kayanza, la liste n’est pas exhaustive. La gestion des espaces aménagés laisse à désirer. L’occupation des allées réservées au passage des camions anti-incendie ne facilitent pas la tâche aux sapeurs-pompiers, les dispositifs anti-incendie ne sont pas entretenus régulièrement. Ce qui accroit les risques de propagation des flammes en cas d’incendie.
Les autorités doivent redoubler de vigilance pour éviter le pire. La culture de l’assurance n’est pas ancrée dans la mémoire des commerçants Burundais. Il est grand temps que l’assurance-incendie soit obligatoire à l’image de l’assurance responsabilité civile qui l’est déjà pour les automobilistes. De cette manière, les assureurs interviendront pour indemniser les victimes. Toutes les parties prenantes devraient conjuguer leurs efforts pour réduire les risques de ce genre de catastrophes. D’ailleurs, vaut mieux prévenir que guérir.
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