
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
C’est par décret présidentiel lu à la télévision nationale que les ministres en charge de la santé, de l’agriculture, de la jeunesse et sport et celui de la fonction publique ont été éjectés de leurs fauteuils. Le lendemain, les nouveaux ministres ont prêté serment jurant fidélité à la Charte de l’Unité Nationale, à la Constitution de la République et à la loi.
Sans surprises, quatre ministres viennent de perdre leurs postes. Le remaniement était ressenti au niveau de l’opinion. Ces dernières semaines ont été très chargées pour les élus députés. Les membres des commissions parlementaires ont examiné de fond en comble les dysfonctionnements qui minent les institutions publiques. Des séances de questions orales ont été organisées par les deux chambres du parlement cours desquelles les députés ont posé sans faux fuyants des questions qui reflètent les préoccupations des citoyens. Le président du Sénat s’est même interrogé pourquoi dans notre pays la culture de démission a disparu.
En date du 19 septembre 2023, la ministre de la santé déchue, Sylvie Nzeyimana n’a pas rassuré devant le parlement. Elle n’a pas pu convaincre les députés sur l’exode massif des médecins, les mauvaises prestations dans les structures de soins, l’état des lieux du projet de création d’une unité de soins sur chaque colline ou encore la réglementation des pharmacies. Le président de l’Assemblée Nationale lui a proposé de limoger immédiatement son inspecteur de la santé pour incompétence.
Il s’agit d’une nouvelle donne dans la gouvernance du pays. L’heure des abus d’autorité est-elle révolue ? En tout cas, il y a lieu d’espérer un changement positif allant dans le sens de renforcer la culture de la redevabilité, un des piliers de la bonne gouvernance.
La transparence, la responsabilité, l’obligation de rendre compte de ses actes, la participation et la capacité de répondre aux besoins de la population constituent les fondements d’une démocratie réussie. Ceux qui occupent les postes de responsabilité doivent toujours avoir à l’esprit qu’ils ont des comptes à rendre à ceux qui les ont mandatés (les citoyens). Ainsi, ils doivent travailler pour l’intérêt général dans la transparence absolue et faire participer les citoyens.
Cela nous renvoi à la notion de gouvernance économique. Celle-ci implique la gestion des politiques économiques telles que la fiscalité, la réglementation, la politique monétaire, la politique commerciale, la politique d’investissement… Bref, le public a besoin d’être informé sur l’allocation des ressources budgétaires et leur utilisation efficiente. Aujourd’hui plus qu’hier, la population a besoin des programmes à résultats concrets. L’action gouvernementale doit s’inspirer des problèmes réels pour apporter des solutions durables sur l’extrême pauvreté, l’accès aux soins de santé, la malnutrition, le chômage, pour ne citer que ceux-là.
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