Editorial

Une démotivation qui tend à se généraliser

La filière thé est en turbulence. Les théiculteurs démotivés par des prix au producteur dérisoires déracinent leurs plantations en grand nombre.  En l’espace d’une semaine, plus de 79 000 théiers ont été arrachés dans divers secteurs théicoles de la province de Kayanza. La pénurie criante du carburant paralyse le système de collecte des feuilles de thé dans les zones théicoles. A cela s’ajoutent les arrières d’impayés aux producteurs du thé qui s’accumulent d’année en en année. Les responsables de l’Office du thé du Burundi alertent sur un tarissement imminent de cette source de devises.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

En ce qui concerne le décaissement des montants dus, le ministre en charge de l’agriculture promet de débloquer ce paiement avant la fin de cette année.  Le gouvernement compte mobiliser une somme de plus de 4 milliards de FBu au profit des producteurs de thé. Par rapport à la question épineuse de revoir à la hausse le prix au producteur, des stratégies pour augmenter la qualité du thé et le prix applicable aux théiculteurs seront arrêtées.

Sur le plan économique, l’économie nationale reste fragilisée par des facteurs exogènes, surtout le déficit chronique de la balance commerciale. Par conséquent, les réformes macro-économiques restent limitées. Dans un contexte de tarissement des sources de devises, le marché de change reste indomptable.

La pénurie chronique des devises fragilise davantage le tissu industriel et fait exploser les coûts de production. La compétitivité des industries locales est remise en cause. Les industriels devraient faire recours aux énergies de secours (groupes électrogènes) pour contourner le problème de déficit énergétique. Or, dans un contexte de pénurie de carburant, la production chute drastiquement.

Parallèlement, les coûts de logistique sont en nette augmentation. Comme les industriels s’approvisionnent sur le marché extérieur, la cherté des devises influe sur les coûts de production dans la mesure où les matières premières deviennent de plus en plus chères. Raison pour laquelle, les industries locales sont dans l’obligation de réajuster les prix.

La promotion des exportations pour rééquilibrer la balance commerciale est indispensable pour rééquilibrer la balance commerciale. La reprise imminente des travaux d’extraction minière est une lueur d’espoir pour l’économie burundaise asphyxiée par la pénurie généralisée. Le pays devra profiter de la transition énergétique pour exploiter ses gisements de nickel et de terres rares ainsi que les sites aurifères.

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Benjamin Kuriyo.

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Une démotivation qui tend à se généraliser

Une démotivation qui tend à se généraliser

La filière thé est en turbulence. Les théiculteurs démotivés par des prix au producteur dérisoires déracinent leurs plantations en grand nombre. En l’espace d’une semaine, plus de 79 000 théiers ont été arrachés dans divers secteurs théicoles de la province de Kayanza. La pénurie criante du carburant paralyse le système de collecte des feuilles de thé dans les zones théicoles. A cela s’ajoutent les arrières d’impayés aux producteurs du thé qui s’accumulent d’année en en année. Les responsables de l’Office du thé du Burundi alertent sur un tarissement imminent de cette source de devises.
  • Journal n° 641

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