Après plusieurs tentatives de revoir les prix de leurs produits à la hausse, la Brarudi et la cimenterie BUCECO obtiennent gain de cause. La récente hausse des prix des boissons, des limonades et du ciment intervient dans un contexte de flambée des prix, surtout des denrées alimentaires. Malgré la timide reprise de l’activité économique, les conditions de vie de la population sont de loin de s’améliorer. A en croire les projections de l’ISTEEBU, le taux d’inflation frôle les 15% alors que le gouvernement avait tablé sur un taux de 8% au cours de cette année budgétaire.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Que cela plaise ou non, la croissance économique à deux chiffres attendue se métamorphose en une hyperinflation. A la place, le pays souffre d’une grave hémorragie économique. D’une part, la spéculation bat son plein avec les saisies record de milliers de tonnes de sucre, de ciment ou encore des milliers de litres de carburant. D’autre part, le citoyen lambda croupit dans une pauvreté inouïe ponctuée par une pression fiscale accrue. Les programmes d’autonomisation des jeunes n’arrivent pas du tout à endiguer le chômage. Le ralentissement de l’activité économique érode en partie le pouvoir d’’achat de la population. La migration clandestine s’offre comme une alternative malgré les dangers.
La hausse généralisée des prix met à nu la vulnérabilité de notre économie aux chocs extérieurs. Les entreprises locales évoquent les difficultés d’approvisionnement en matières premières. Ce qui fait exploser les coûts de production. En outre, les mesures de libéralisation du commerce de certains produits n’ont pas produit l’effet escompté. Le conseil des ministres s’est penché sur la question. « …même si l’importation du ciment et du sucre est libéralisée depuis le 06 septembre 2022, ces produits restent rares sur le marché », peut-on lire dans le communiqué sanctionnant le conseil des ministres du 7 octobre 2022. Le gouvernement accorde son feu vert aux entreprises SOSUMO, BUCECO et BRARUDI de réviser les prix pour casser le différentiel entre les prix officiels et les prix du marché.
Le gouvernement reconnait que le coût des matières premières et celui du transport ont augmenté. Ce qui a eu un impact sur le coût de production. Et l’une des raisons de la hausse généralise des prix serait liée à la contrebande. Les fraudeurs profitent de la porosité des frontières pour écouler les produits domestiques dans la sous-région.
Le conseil des ministres a émis des inquiétudes sur la faible affluence des investisseurs étrangers. « Il faut étudier les facteurs qui font que les investisseurs n’affluent pas dans notre pays », précise le communiqué. Cela étant, des mesures d’incitation ont été mises en place, mais leur effet sur la stimulation des investissements étrangers reste faible, décrit Antoine Niyungeko, consultant et auteur de l’ouvrage sur la stimulation des investissements en Afrique
L’octroi des exonérations comme incitation fiscale ne fait pas l’unanimité. Le patron du cabinet ELAN CONSULT n’y va pas par quatre chemins. Le Burundi a besoin de stimuler les investisseurs étrangers. Ces derniers apportent non seulement les capitaux nécessaires à l’exploitation des opportunités existantes, mais également le transfert des technologies et des compétences. «La faiblesse de l’épargne intérieure oblige le pays à recourir à l’endettement intérieur et extérieur pour investir», conclut-il.
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