Développement

Une partie importante de la population non couverte par l’assurance

La population burundaise ne souscrit pas aux assurances par son ignorance et par la méfiance des assureurs. Toutefois, le secteur prospère financièrement avec un chiffre d’affaires qui est passé de 36, 1 milliards de FBu en 2014 à 78 milliards de FBu en 2021. Cela, malgré qu’il est accusé de ne pas régler les sinistres dans les délais   

« Depuis 2017, l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA) instruit des dossiers de plaintes et litiges des victimes, assurés ou bénéficiaires d’assurances contre les compagnies d’assurances pour non-paiement des indemnisations, des plaintes des courtiers contre les compagnies d’assurances pour non-paiement des commissions et des plaintes des assureurs contre d’autres pour non-remboursement des dossiers recours », déclare Alain-Guillaume Bunyoni, 1er ministre de la République du Burundi.

Pour lui, le souhait de la population est de décentraliser les services des sociétés d’assurances, de l’informer sur les différents produits d’assurance disponibles, l’implantation des agences des sociétés d’assurance dans les communes et les provinces…

Rédempteur Ntawiratsa, professeur associé à l’Université du Burundi fait remarquer que la culture de l’assurance est peu développée dans notre pays. Il indique que la pauvreté de la population la pousse à ne pas souscrire à l’assurance.

« L’insuffisance qualitative et quantitative des intermédiaires, l’inadéquation des produits d’assurance et les spécificités des besoins locaux, la mauvaise réputation du secteur vis-à-vis de la clientèle, la méfiance des réassureurs (priorité trop élevée et plafond trop bas fixés par les réassureurs), la transhumance des clients trop risqués (hasard moral), l’absence d’actuaires hantent le secteur des assurances », déplore M.Ntawiratsa.

Certaines compagnies d’assurance ne parviennent pas à honorer leurs engagements dans les délais. Celles qui ne parviennent pas à indemniser les victimes mettent en péril l’entreprise et font une mauvaise publicité pour d’autres compagnies d’assurance.

Une prospérité financière

Selon Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique, le chiffre d’affaires du secteur des assurances est passé de 36,1 milliards de FBu en 2014 à 78 milliards de FBu en 2021, soit un accroissement de 42 milliards de FBu.

Et de renchérir : « L’évolution annuelle moyenne est estimée à 12% ».

M.Ndihokubwayo informe que le taux de pénétration du secteur a augmenté passant de 0,77% en 2016 à 1,04% en 2021.

Le ministre en charge des finances avoue que les prestations des compagnies d’assurance ont augmenté passant de 15 milliards de FBu en 2016 à 31 milliards de FBu en 2020.

Par ailleurs, il annonce que l’actif du secteur des assurances valait 226 milliards de FBu à la fin de l’exercice 2020 contre 120 milliards de FBu en 2016.

Et de marteler : « Cette hausse de l’actif est tirée par la croissance des immobilisations qui représentent plus de la moitié de l’actif du secteur. Elles sont passées de 54 milliards de FBu en 2016 à 121 milliards de FBu en 2020 dont 45 milliards des droits réels immobiliers et 75 milliards des immobilisations financières constituées essentiellement par des obligations et des titres de participations ».

Les dépôts bancaires des compagnies d’assurances dans les banques commerciales de droit burundais représentaient 16 milliards de FBu en 2020.

Une densité de l’assurance faible au niveau de l’EAC

«La densité de l’assurance (dépense annuelle moyenne par habitant en produits d’assurance est passée de 3 652 FBu en 2016 à 5 049 FBu en 2020», signale M.Ndihokubwayo.

Au niveau de la Communauté Est Africaine (CEA), Pr. Ntawiratsa annonce que la densité de l’assurance du Burundi était de 2,5 USD en 2020, celle du Kenya en 2020 était de 39 USD, celle de l’Ouganda en 2020 était de 5,8 USD, celle du Rwanda en 2020 était de 7,6 USD tandis que celle de la Tanzanie en 2018 était de 5,28 USD.

Rénovat Gahungu, président de l’Association des Assureurs du Burundi (ASSUR) reconnait que les compagnies d’assurance sont là pour indemniser les victimes, pour payer les sinistres, pour remettre en état les biens ayant subi les dommages…

Certes, continue-t-il, certaines compagnies d’assurance ne parviennent pas à honorer leurs engagements dans les délais. Celles qui ne parviennent pas à indemniser les victimes mettent en péril l’entreprise et font une mauvaise publicité pour d’autres compagnies d’assurance. L’ignorance des bénéficiaires peut être la cause du retard des indemnisations. Cela à cause des situations qui nécessitent de longs processus et dont l’indemnisation est payée après une décision quelconque par exemple celle du parquet.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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