Depuis presque cinq ans, l’Office du Thé du Burundi (OTB) enregistre une baisse de la production du thé. Les recettes issues de la vente de ce produit ont également diminué, impactant l’économie nationale, étant donné que le thé burundais est la deuxième source de devises la plus importante du pays. L’OTB envisage plusieurs stratégies pour revitaliser cette culture combien essentielle.
Au premier semestre de cette année, l’OTB a enregistré une baisse de plus de 29 % de la production de thé attendue. Selon le Directeur Général de l’OTB, cette perte affecte également les devises générées par le thé pour les caisses de l’Etat. Ce problème n’est pas nouveau pour cette culture, pilier des exportations nationales.
Selon les données de la Banque de la République du Burundi, la quantité de thé exportée est passée de 11 145,2 tonnes en 2015 à 8 832,2 tonnes en 2020, soit une diminution de 20,75 % en cinq ans. Elle est ensuite passée de plus de 51 000 tonnes en 2020 à 47 378 tonnes en 2023-2024.
Comme l’a signalé le directeur général de l’OTB, lorsque la production diminue, les exportations de thé diminuent également, entraînant une baisse des devises générées. Par exemple, avec la baisse de la production, les recettes sont également tombées de 50 068,9 millions de FBu en 2017 à 46 407,2 millions de FBu en 2018 avant d’atteindre 40 192,4 millions de FBu en 2020.
Les facteurs favorisant cette perte sont diversifiés
Selon le directeur général de l’OTB, cette perte est généralement due au dessouchage des théiers par les producteurs. « Selon les rapports reçus de nos collaborateurs, plus de 70 hectares de théiers ont été arrachés depuis 2020. Après avoir reçu ces rapports, nous avons écrit une lettre au ministre ayant l’agriculture dans ses attributions pour lui demander d’intervenir afin d’arrêter cette destruction des théiers, car l’OTB ne peut pas gérer cette situation seule », a-t-il expliqué.
Une autre cause de la baisse de production est la mauvaise disponibilité des engrais. Selon lui, les fertilisants ne sont pas fournis régulièrement et arrivent parfois à des moments inappropriés pour la fertilisation. « Récemment, des problèmes mécaniques dans les usines ont empêché le thé d’atteindre la qualité requise, entraînant une baisse de son prix sur le marché mondial », ajoute-t-il.
L’OTB collecte les récoltes de thé dans les hangars et les transporte vers les usines pour transformation. Ces opérations nécessitent des quantités élevées de carburant, notamment de mazout, qui sont actuellement indisponibles. Pour fonctionner correctement, l’OTB a besoin de 50 mille litres de mazout par mois. Actuellement, la Sopebu lui fournit entre 20 mille et 30 mille litres par mois, soit moins de la moitié des besoins de l’OTB. Cela impacte considérablement la production du thé.
Quid des pistes de solutions ?
En réponse aux préoccupations des producteurs de thé en ce qui concerne la modicité du prix au producteur, ce cadre se veut rassurant. Comme il l’a signalé, le conseil d’administration de l’OTB prévoit augmenter les paiements aux producteurs de thé en 2023 et 2024 jusqu’à un total de plus de 4,5 milliards de FBu. « Les agriculteurs qui ont vendu le thé à l’OTB recevront au cours de la première période un supplément de 70 FBu par kilo, tandis que pour la seconde période ils bénéficieront d’un supplément de 56 FBu par kilo. Cet effort vise à dissuader les agriculteurs d’arracher les théiers », explique-t-il.
Une autre stratégie prévue par l’OTB consiste à regrouper les producteurs de thé en coopératives afin de les soutenir. « Aujourd’hui, l’OTB soutient les coopératives des théiculteurs à hauteur de plus de 250 millions de FBu par an. L’année prochaine, des stratégies seront mises en place pour augmenter cette aide et accroître la production du thé », ajoute-t-il.
Pour pallier au manque de mazout, ce cadre demande aux instances habilitées d’octroyer à l’OTB une autorisation d’importer du carburant suffisant pour faire fonctionner l’office. Quant à la disponibilité des devises pour importer le carburant, il espère qu’il n’y aura pas de problème, car l’office génère des devises.
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