En pleine récoltes des mangues, les cours retombent au plus bas niveau. Il y a trois mois une seule pièce de mangues de bonne qualité coûtait 5000 FBu. Actuellement, les consommateurs savourent ce fruit à des prix dérisoires. D’où l’urgence d’installer des unités de transformation dans les régions à fort potentiel de production. Reportage.
La saison des mangues bat son plein. Les mangues sont en abondance, surtout dans les quartiers périphériques. Sous un soleil de plomb, nous avons escaladé le mercredi le 4 décembre 2024 les montagnes surplombant la ville de Bujumbura pour suivre la piste de ces fruits très brisées. Sans surprises, il n’y a pas de vastes vergers de manguiers, mais plutôt des arbres fruitiers éparpillés sur les collines. Les champs installés sur de fortes pentes forment un beau paysage. Plus on escalade plus on croise des vendeurs de mangues avec des paniers bien garnis. Sept pièces de mangues coûtent mille francs.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
C’est la fête au village. La saison des mangues profitent aux enfants qui consomment sans modération des fruits très juteux. De part et d’autres des sentiers qui serpentent les Mirwa, il y a des noix et des restes des mangues un peu partout. Cela prouve à suffisance que nous sommes en pleine saison des récoltes.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Cette culture est très répendue dans cette région. Cependant, le relief ne permet pas d’accéder aux marches d’écoulement. Il faut avoir des reins suffisamment solides pour dévaler les routes dangereuses vers la capitale économique. Bravo aux femmes courageuse qui gravissent le danger pour atteindre la ville chaque jour et rentrent avec des provisions. Une jeune femme rencontrée à Nyamutenderi témoigne qu’elle vient d’écouler toutes ses marchandises aux quartiers de la zone Musaga. Après la cueillette, elle se rend directement en ville pour revenir travailler dans les champs après. Elle tire de ce business des revenus supplémentaires. Parfois, l’argent qu’elle gagne est épargé pour subvenir aux besoins de la famille.
Une politique de valorisation des cultures
La région des Mirwa est très fertile pour la culture des fruits. Le secteur horticole y est très développé. Il est indispensable de favoriser l’installation des usines de transformation des fruits pour valoriser les efforts des producteurs qui travaillent à pertes. Durant notre descente, nous avons constaté que les mangues tombent à même le sol et y pourrissent par manque de débouchés. Ce sont des fruits qui ne supportent pas la chaleur. Le conditionnement de ces fruits est d’une impérieuse nécessité pour minimiser les pertes post récoltes et conquérir le marché extérieur.
Dans certaines localités du pays, il y a des usines qui valorisent les fruits locaux pour conquérir le marché extérieur. C’est le cas de Barka entreprises basée a Muyinga, qui, depuis 2018, s’est lancé dans la transformation des fruits séchés. L’entreprise tente de simplifier les procédures de conservation qui posent souvent problème durant les saisons de récolte. L’entreprise transforme les fruits locaux comme les mangues, ifenesi, les ananas et les petites bananes mûres en des chips à l’aide d’un séchoir électrique.
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