Editorial

Vaut mieux agir avec force

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

« C’est vraiment urgent ». Sous l’appui financier de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le gouvernement a entamé le processus d’élaboration de la politique nationale de sécurité et de santé au travail. Ce qui est parmi les actions urgentes à mener pour redresser la situation. Malgré cela, la sécurité et la santé en milieu de travail reste moins évoqué.

Actuellement, la question qui fait couler beaucoup d’encre et de salive chez les fonctionnaires, dans les entreprises publiques et parapubliques est la correction des disparités salariales et le déblocage de la carrière des fonctionnaires et agents de l’Etat.

Dans le privé, l’attention est souvent focalisée sur l’augmentation des salaires et les cotisations dans les institutions de protection sociale voire sur les frais pour les heures supplémentaires. Il arrive même que les travailleurs ne prennent pas les congés annuels ou réclament l’équivalent de peur de perdre l’emploi.

Ce qui retient également l’attention de plus d’un, aujourd’hui, est la création des industries pour générer de l’emploi et booster les exportations.

Le secteur informel vit le pire. Les collecteurs des déchets ménagers par exemple, sont obligés de patauger dans les déchets sans gants ni bottines. Ils accompagnent gentiment dans une souffrance physique et morale indicible leur source de survie dans le dépotoir. Cela dans de vieux épaves roulants, soit-disant des camions de transport de déchets ménagers.

Cependant, nul n’ignore qu’un bon travailleur est un travailleur vivant en bonne santé. Il profite le salaire ou d’autres indemnités lorsque sa santé est au top. L’employeur, lui, n’hésite pas de remplacer celui ou celle dont la santé se détériore. Seul prime pour le producteur le rendement.

La sécurité et la santé en milieu de travail demeure donc une préoccupation. L’état des sièges et des tables, le manque de kits de protection, l’usage des produits chimiques, la poussière pour ne citer que cela règnent en roi en milieu de travail. Ce qui expose les travailleurs aux douleurs lombaires, à l’asthme, aux cancers du poumon, aux pneumopathies chroniques. La liste n’est pas exhaustive.

C’est dommage donc que la politique nationale de sécurité et de santé au travail vient d’être pensée alors que le monde du travail est en pleine évolution.

Qu’à cela ne tienne, surtout que le besoin est encore d’actualité.

Seulement il vaudrait mieux agir avec perspicacité, car on a vu pas mal de bonnes initiatives qui restent lettres mortes.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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