Société

La vérité comme moyen de lutte contre les messages haineux

Le Burundi est encore dans le processus de réconciliation et de recherche de la vérité. Dans ce processus, le mensonge, l’exagération, les rumeurs ou souvent la globalisation sur ce qui s’est passé ne rendent pas la tâche facile. Mais chercher à savoir ce qui s’est réellement passé au sein de la communauté burundaise s’avère un moyen sûr de lutter contre les messages de la haine véhiculés les parties en conflits    

Les sociétés sortant des conflits violents ou des régimes oppressifs éprouvent souvent des difficultés à se rétablir, à bâtir un avenir meilleur et à ne pas retomber dans le piège du conflit. Elles sont alors confrontées à un dilemme de taille. Les deux parties en conflit éprouvent un fort besoin de justice, en essayant de pointer du doigt  l’autre comme étant à l’origine de ce qui s’est passé. Certains exploitent ce qui s’est passé pour assouvir leurs propres intérêts. Ou encore on peut tomber dans le piège de chercher à résoudre le problème en attaquant les feuilles au lieu des racines, les conséquences au lieu des causes.

Blaise Izerimana, socio-anthropologue : « La prolifération des messages haineux est basé sur des mensonges ».

La prolifération des messages haineux est basée sur des mensonges

«La prolifération des messages haineux est basée sur des mensonges», explique Blaise Izerimana, socio-anthropologue. Après avoir compris lavérité sous-jacente, il va falloir définir ces mensonges en essayant de tirer au clair cette vérité, ajoute-t-il.

Le pays a connu plusieurs crises interethniques. Il y a des générations qui n’ont pas assisté à ces dernières. Au risque de ne pas éviter la transmission ou la répétition de ces crises  de génération en génération, il faut éviter la globalisation, indique M. Izerimana.

C’est la communauté qui détient souvent la vérité

Les conflits interethniques ont causé trop de dégâts. Mais la vérité sur ce qui s’est passé n’est pas de savoir que telle ethnie a tué telle autre mais l’origine  de ce fléau. Pour le socio-anthropologue, la recherche de la vérité consiste à déterminer d’une façon détaillée les responsables (en ne dénonçant pas tout un groupe, mais par individu), l’objectif, les victimes, mais surtout la motivation.

A travers un dialogue, fondé sur une expérience commune, on parvient à une plus grande coïncidence d’idées et à une formulation commune de jugements et une vérité commune. La communauté ou les victimes en possèdent plus que les observateurs.

Si le rôle de recherche de la vérité revient en premier lieu la commission nationale de vérité et de la réconciliation,  celui de la transmettre revient  également aux  parents qui ont le devoir de semer dans leurs enfants de bons grains comme l’explique M. Izerimana. Mais il faut qu’ils soient eux-mêmes au courant de cette vérité qui réconcilie. Sinon, ils leur transmettront du venin. Et peut-être que, l’auteur de la phrase : « ntihica ubwoko hica ubutegetsi bubi » (Ce n’est pas l’ethnie qui tue mais plutôt un gouvernement irresponsable), n’avait pas tellement tort.

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A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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éditorial

Sans transparence, pas de confiance

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