
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
La loi des finances, exercice 2022-2023 est intervenu dans un contexte particulier de mise en œuvre des réformes en matière de gestion des finances publiques visant la migration du budget de moyens vers le budget programme. Ce budget est un mode de gestion des finances publiques basé sur la logique des performances. Il passe de la logique des moyens à la logique des résultats. Cependant, le parlement demeure sceptique quant à la mise en œuvre du budget programme.
Le projet de loi des finances pour l’exercice 2023-2024 n’a fait que définir et regrouper les activités programme budgétaire et actions. Les membres de la commission en charge des finances au niveau de l’Assemblée nationale trouvent que la logique reste le budget de moyens. « Pour preuve, les activités ne comportent pas de résultats »
Malgré la mise en place des institutions de contrôle des finances publiques en l’occurrence la Cour des Comptes qui a le mandat de juger les comptes et les comptables publics, les manquements sont légion dans la gestion budgétaire. Il existe des discordances entre les données qui sont renseignées par l’Office Burundais des Recettes (OBR) et celles figurant dans la loi des finances publiques en ce qui concerne les recettes fiscales et non fiscales
D’après Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, il y a manque de rigueur budgétaire qui est pourtant un principe important en matière de gestion des finances. Des mandataires publics dépensent les deniers publics comme bon leur semble sans aucune suite
Il reste optimiste que les choses vont changer avec le budget-programme qui est en train d’être initié. Le président de l’OLUCOME appelle le gouvernement à fournir beaucoup d’efforts pour qu’il dispose des cadres compétents pour la bonne gestion de la chose publique.
D’années en années, les charges de l’Etat augmentent en flèche. Cependant, les hypothèses macroéconomiques retenues pour chaque exercice ne reflètent pas nécessairement la réalité du terrain. Pour l’exercice qui prend, le gouvernement avait projette une croissance économique de 4,6% et une inflation annuelle de 8%. Cela dans un contexte de crise économique marquée par la pénurie récurrente des produits de base. Les données de l’Institut National de la Statistique du Burundi (INSBU) montrent que le taux d’inflation annuel s’établit à 32,6% en avril 2023.
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