Malgré une multitude de défis auxquels la COGERCO est confrontée, cette société reste à l’œuvre pour inverser la tendance. Elle a mis en place une stratégie de redynamisation de la filière coton. Elle compte atteindre une production de 12 000 tonnes de coton fibre sur 10 000 ha. C’est dans ce sens qu’elle parviendra à satisfaire la demande tant nationale qu’internationale

Un document de redynamisation de cette filière a été élaboré et validé pour guider la COGERCO, le gouvernement et ses partenaires dans la relance de cette société.
La COGERCO souhaite augmenter la production du coton dans l’objectif de satisfaire la demande. Comme l’a indiqué lundi le 5 juin 2023 Gustave Majambere, directeur général de cette société dans une conférence de presse, la COGERCO souhaite atteindre une production de 12000 tonnes de coton fibre.
Pour y arriver, elle compte étendre son périmètre cotonnier jusqu’à 10 000 ha. «C’est dans ce sens qu’elle parviendra à satisfaire son client potentiel qui est l’Afritextile», fait remarquer Majambere.
Pour gagner le pari, Majambere fait savoir qu’un document de redynamisation de cette filière a été élaboré et validé pour guider la COGERCO, le gouvernement et ses partenaires dans la relance de cette société. Ce document retrace les activités à réaliser. «Nous sommes aussi en train de connecter les coopératives des cotonculteurs aux banquiers pour leur permettre d’accéder aux crédits. Dans ce sens, ils parviendront à s’approvisionner en fertilisants et procéder au semis à temps», confie- t- il.
De plus, Majambere fait savoir que le gouvernement va analyser s’il peut augmenter le prix du coton par kg pour motiver beaucoup plus les cotonculteurs. Actuellement, ce prix est fixé à 900 FBu par kg. La COGERCO compte aussi acquérir des champs de coton propres à elle.
Et selon toujours lui, pas mal de défis font que la COGERCO n’évolue pas. Parmi les causes de la diminution des superficies réservées à la culture du coton figure la spoliation des superficies cotonnières par des personnes qui se sont illégalement attribuées des terres.
D’autres terres ont été attribuées par les autorités qui en avaient les prérogatives mais, malheureusement ces superficies n’ont pas été utilisées pour les causes pour lesquelles elles avaient été demandées, a indiqué le directeur général de la COGERCO dans les colonnes de Burundi Eco ces derniers jours.
A cela, s’ajoute la pression démographique qui a fait que certains ménages s’octroient des terres dans les réserves cotonnières. « La population a fortement augmenté. Cette augmentation devrait aller de pair avec la demande de la population en termes de nourriture. La superficie naguère allouée au coton a été par après utilisée pour la production des cultures vivrières qui sont directement consommables par la population», déplore- t- il.
Le directeur général de la COGERCO évoque également la faible mécanisation de la culture du coton. La COGERCO fait face au manque de tracteurs, outils incontournables dans la production du coton. Dans le temps, la COGERCO avait beaucoup de tracteurs et pouvait exploiter une superficie importante mais, actuellement, cette société n’en dispose plus. Pour Gustave Majambere, même la petite superficie cotonnière qui est actuellement disponible n’est pas exploitée en entier faute de tracteurs. Donc pas de possibilités de labourer par mécanisation et le recours à la population qui utilise la houe s’avère nécessaire.
La COGERCO ne croise pas les bras
Malgré tous ces défis, Majambere laisse entendre que la COGERCO ne croise pas les bras. Elle demeure encore à l’œuvre pour booster la production. Lors de la campagne Coton 2022-2023, on a exploité 3100 ha et atteint une production de 1500 tonnes de coton graine contre une prévision de 1800 tonnes. Au cours de la campagne Coton 2020-2021, la production de cette société a été de 1 010 tonnes de coton graine (67%) sur une superficie de 2 000 ha contre une prévision de 1 500 tonnes sur une superficie de 2 500 ha. Et au cours de la campagne coton 2021-2022, la production attendue était de 2 400 tonnes sur 3 000 ha.
Malgré cette situation, les données de la COGERCO montrent que la superficie cotonnière était vaste vers les années 90. Elle est passée de 8.491 hectares en 1993 à 2.481 hectares en 2020 et la production a suivi la même courbe descendante en passant de 8.813 tonnes en 1993 à 763 tonnes en 2020. Et dans les années 80, le coton était la troisième culture industrielle parmi les trois produits que le Burundi exportait, après le café et le thé. Il faisait rentrer des devises mais, actuellement, elle ne parvient même pas à satisfaire l’Afritextile (la seule société qui est spécialisée dans la fabrication des tissus, des pagnes et d’essuie-mainss). Cette dernière est obligée aussi de s’approvisionner à l’étranger pour couvrir la quantité nécessaire.
Notons que la culture du coton a été introduite au Burundi en 1920.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.