Développement

Vers l’aménagement d’un port autonome ?

Le conseil des ministres du 31 août 2022 a qualifié le projet de construction et d’exploitation d’un port autonome et d’un chantier naval un projet intéressant qui cadre avec le plan d’aménagement intégré du littoral du lac Tanganyika. Toutefois, ce projet vient au moment où le littoral du lac Tanganyika est sous exploité en matière de transport. Il ne dispose que du port de Bujumbura en cours de réhabilitation et des points d’embarcation de Rumonge et de Kabonga    

C’est le président du conseil d’administration du port autonome de Bujumbura qui a formulé le 29 janvier 2022 une demande d’un terrain destiné à abriter le projet de construction et d’exploitation d’un port autonome et d’un chantier naval sur le lac Tanganyika. Le terrain visé relève du domaine public de l’Etat. Il est situé à Kajaga, commune Mutimbuzi dans la province de Bujumbura. 

Selon le communiqué du conseil des ministres du 1er septembre 2022, la société « Port Autonome de Bujumbura » est un regroupement de deux sociétés de droit burundais, à savoir : la « Canadian Total Logistic » issue de la diaspora burundaise au Canada, et la société coopérative « SOCIBUA-ABAHIZI ».  Ladite société a l’ambition de construire un port autonome répondant aux normes internationales des ports en eau profonde.

« Ce projet cadre avec le plan d’aménagement intégré du littoral du lac Tanganyika (c’est un plan qui vise l’aménagement du littoral du lac Tanganyika). Il priorise une solution qui permet d’améliorer, de rendre viable, de protéger les investissements et d’exploiter ce littoral de manière coordonnée et dans de bons endroits) », lit-on dans le communiqué du conseil des ministres avant d’annoncer que cette nouvelle société a réuni des moyens financiers et techniques adéquats pour réaliser ce projet.

Le terrain demandé pour être utilisé dans la construction d’un port autonome et d’un chantier naval à Kajaga n’a pas été octroyé, car c’est un milieu touristique. Pourquoi ne pas exploiter les terrains existants comme le port de Rumonge ou comme le port de Kabonga.

 

Une cession non honorée

Bien que le conseil des ministres ait trouvé le projet intéressant, il a estimé que le terrain demandé, d’ailleurs proche du port de Bujumbura, est un milieu touristique. D’où, il a recommandé d’identifier un autre terrain.

A part cela, le conseil des ministres aimerait que l’exécution de ce projet soit faite dans un cadre de partenariat public-privé. Cela tout en demandant également de déterminer les délais de réalisation de ce projet une fois le terrain accordé.

Et de renchérir : « Ce projet vient pour répondre aux défis liés au manque de lieux de construction et de réparation des bateaux sur le lac Tanganyika, aux difficultés de ravitaillement en marchandises au Burundi en particulier et dans de nombreuses autres villes de la sous-région en général et à la création de nouveaux emplois directs permanents ».

Des besoins urgents en matière de transport sur le lac Tanganyika

La flotte burundaise souffre du manque des paquebots utilisés pour transporter les personnes. Le port de Rumonge et le port de Kabonga installés sur le littoral du lac Tanganyika sont pour le moment des points d’embarcation.

Julienne Bakenda Mutabihirwa, directrice de « Shegema Shipping Company », une agence de transport œuvrant au port de Kigoma témoigne que la modernisation du port de Rumonge peut contribuer au développement du transport des marchandises entre le Burundi, la Tanzanie et la RDC.

« Actuellement, un gros bateau d’une capacité de 1500 tonnes ne peut pas accoster sur le port de Rumonge. Seuls les petits bateaux d’une capacité de 150 tonnes et dont les produits transportés sont exposés aux intempéries et à la pluie, car n’ayant pas de toiture dure, accostent sur le port de Rumonge. Ce qui ne sécurise pas les produits transportés », déplore-t-elle. 

Tel est le cas pour le port de Kabonga qui ne dispose pas d’infrastructures pour accueillir les gros bateaux.

Malgré cela, un projet de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura d’une capacité de 500 mille tonnes est en cours.

L’accord de financement de ce projet a été signé en 2019. Le budget pour exécuter ce projet est de 31 millions USD octroyé par le Japon. Les travaux seront exécutés par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).  La réhabilitation du port de Bujumbura concerne la construction d’un terminal à conteneurs et d’un chantier naval, le dragage du bassin portuaire et la déviation du canal de Buyenzi.  

Les experts estiment qu’avant d’initier de nouveaux projets de transport sur le lac Tanganyika, vaut mieux commencer par revitaliser les ports en place.  

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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