L’impact de la crise socio-politique de 2015 est sans appel. Les indicateurs macroéconomiques restent au rouge. Avec le désistement des bailleurs de fonds, les réserves en devises ont sensiblement chuté et restent faibles. Le rapport sur la politique monétaire établi par la Banque centrale montre que les réserves en devises ont reculé de 35,7%. Elles sont passées de 113,5 millions USD à 73 millions USD entre 2019 et mars 2020. Les exportations n’arrivent pas à couvrir les besoins en devises. Par conséquent, les prix des produits importés augmentent. L’inflation est loin d’être maîtrisée avec la nouvelle flambée des prix. Sur le plan macroéconomique, la dette publique explose avec un endettement intérieur qui frôle les 2000 milliards de FBu. La dépréciation monétaire se poursuit et le PIB réel enregistre une croissance timide.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Malgré les efforts du gouvernement pour accroître la production et l’élargissement de l’assiette fiscale, on a toujours du pain sur la planche pour relever l’économie toujours sous le choc des crises politiques et sanitaires. C’est ainsi que le pays fait recours au financement extérieur pour réaliser des projets budgétivores. Il fait les yeux doux aux investisseurs et aux bailleurs de fonds.
Le Burundi renoue avec les partenaires traditionnels. En tout cas, les signes précurseurs sont là. Ces derniers jours, les responsables des institutions financières régionales et internationales visitent le Burundi. Ils manifestent l’intérêt de collaborer avec le gouvernement. Les bailleurs profitent de cette période d’accalmie pour relancer l’économie durement touchée par les crises à répétition.
Les institutions de Bretton woods, en l’occurrence le Fonds Monétaire Internationale (FMI) et la Banque Mondiale (BM) renforcent leur coopération avec le gouvernement du Burundi. Les experts du FMI travaillent de nouveau avec la Banque centrale après quatre ans caractérisés par des relations à sens unique. En juillet 2020, le conseil d’administration du FMI a approuvé un allégement de la dette de 7,6 millions USD en faveur de la République du Burundi au titre du fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes.
Une année plus tard, le FMI et la République du Burundi viennent de conclure un accord pour une assistance financière de 78 millions USD au titre de la facilité de crédit rapide. Ce financement vise à soutenir les efforts du Gouvernement dans la lutte contre les impacts de la pandémie de Covid-19, y compris les mesures prises pour soutenir l’économie et la population ainsi que pour renforcer les services de santé, selon le communiqué officiel.
Très récemment, la Banque de Commerce et de Développement (TDB), ancienne banque de la ZEP annonce son grand retour au Burundi. Cette institution rejoint la liste des autres partenaires au développement. La TDB s’est engagée à déployer des experts pour soutenir les investisseurs en vue de promouvoir l’économie. La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) étudie les possibilités d’investir dans de grands projets de développement socio-économique initiés par le gouvernement.
Le réchauffement des relations avec les bailleurs traditionnels dont l’Union Européenne et les pays voisins permettra sans doute de remettre l’économie sur les rails. D’ailleurs, « aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut vivre seul », a confié le chef de la diplomatie Burundaise à nos confrères de Jeune Afrique. Les opérateurs économiques se frottent les mains. Ils espèrent que l’assainissement du climat des affaires et le retour des partenaires va casser sans doute le différentiel de change qui mine les investissements. Les pays partenaires dont la Chine, les Etats-Unis d’Amérique, le Japon ou encore les pays de l’UE affichent la volonté de s’impliquer dans le développement du pays. Il en est de même des pays africains dont la Tanzanie et le Nigeria-des modèles économiques-qui relancent également la coopération bilatérale avec le Burundi.
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