Editorial

Vers une transparence dans la gestion de la chose publique ?

Le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique traque les percepteurs d’impôts et taxes défaillants. Il s’est avéré que les collecteurs des taxes ne versent pas toutes les taxes sur les comptes des communes. Rien qu’en mairie de Bujumbura, 121 millions de FBu supplémentaires ont été collectés lors de la « semaine témoin ». En d’autres termes, la Mairie aurait perdu plus de 5 milliards de FBu en une année.

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Les percepteurs défaillants sont tombés dans le pétrin. Sur un ton ferme, le ministre en charge de l’intérieur CPC Gervais Ndirakobuca a été catégorique. « Désormais, tous les percepteurs de taxes communales sont suspendus », a-t-il déclaré. Le verdict est tombé. Tous les collecteurs de taxes à l’échelle nationale seront suppléés par les jeunes en quête d’emploi.

La société civile salue les efforts déployés par le gouvernement pour combattre la corruption endémique et les malversations économiques devenus. « Nous félicitons et encourageons le ministre en charge de l’intérieur pour cette initiative. C’est une preuve qu’il y a un réseau de gens qui partagent le butin. Il y a des gens qui ont fait de la malversation économiques leur mode de vie au lieu de manger sur la sueur de leurs fronts. D’où l’enrichissement illicite, explique Faustin Ndikumana qui réclame des mesures conséquentes pour endiguer ce phénomène.

L’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) encourage le gouvernement à contacter les experts de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International (FMI) ou de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour faire un audit général de l’Etat. « Ces détournements s’observent dans tous les services publics », justifie Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.  Pour lui, la suspension des anciens collecteurs des taxes en Mairie de Bujumbura ne suffit pas. Il faut des poursuites judiciaires.

Le ministre Ndirakobuca invite les gouverneurs des provinces et leurs collaborateurs à devenir des modèles dans la société. Bref, les administratifs doivent être de bons leaders dans la communauté. Ils ont la lourde responsabilité de gérer les biens publics. A titre illustratif, les nouveaux conseillers administratifs et financiers des gouverneurs ont la mission de surveiller et de contrôler la gestion des finances communales dans toutes les communes de la province. Les budgets communaux seront systématiquement contrôlés. Pour ce faire, les communes doivent bien tenir leurs comptabilités. Il met en garde les administratifs qui exigent des pots de vin pour servir les citoyens. Les préposés de l’Etat doivent gérer la chose publique en bon père de famille. « Les biens publics doivent être préservés et entretenus », dixit Ndirakobuca.

La redistribution des ressources deviendra-t-elle une réalité au lieu de servir les intérêts égoïstes d’une poignée de fonctionnaires de l’Etat. Ainsi, les ressources de l’Etat sont affectées dans les travaux d’intérêt public, notamment la réfection des routes, la construction des écoles, des hôpitaux.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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« A l’ordre ! »

« A l’ordre ! »

A l’ordre ! Je suis fier de répondre à l’appel du commandant suprême. Ces phrases sont publiées sur les statuts et comptes de diverses plateformes (Twitter, Facebook, etc.) par certains individus ou institutions publiques pendant la semaine dédiée à la propreté, organisée par le numéro 1. Celui-ci s’est levé en personne pour donner l’ordre de nettoyer les lieux de travail et les résidences. Ce qui est surprenant, c’est que ceux qui publient ces messages le font sciemment, fièrement et sans complexe, alors que normalement ce n’est pas le numéro 1 qui devrait s’approprier de cette problématique en premier lieu. Ce dernier dispose de représentants un peu partout : des directeurs généraux dans les entreprises aux chefs de cellules, et surtout les hygiénistes, qui sont les principaux concernés.
  • Journal n° 622

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