Développement

Village Health Works : Améliorer la santé de la population pour donner espoir à la communauté

Dans le cadre de la clôture de la semaine dédiée à la diaspora, les Burundais vivant ou travaillant à l’étranger ont effectué une excursion à l’intérieur du pays  pour contempler le paysage du Burundi. Avec le thème retenu cette année « La diaspora, partenaire important pour la mise en œuvre du Plan National de Développement », les membres de la diaspora ont visité un village abritant l’hôpital de Kigutu en commune Vyanda de la province Bururi. Ledit village a été fondé par un Burundais de la diaspora 

Niché au milieu des montagnes surplombant le lac Tanganyika, « Village Health Works » (VHW) est situé dans la zone rurale de Kigutu à une soixantaine de kilomètres de Bujumbura. Ce centre a été fondé en 2007 par Déogratias Niyizonkiza, lui-même natif de la localité. Selon Gérard Hakizimana, chargé des relations publiques à VHW, la mission de Village Health Works est de fournir des soins de santé de qualité et compatissants dans un environnement digne tout en s’attaquant aux causes profondes de la maladie, de la pauvreté, de la violence et de la négligence. Il prend des initiatives de classe mondiale en matière de soins médicaux, de sécurité alimentaire, d’éducation et de développement économique. 

VHW forme aussi les enseignants et nourrit les étudiants, soutient des coopératives agricoles et d’élevage et les programmes de coopératives communautaires qui créent des opportunités économiques et fournissent les outils nécessaires pour sortir les populations de la pauvreté.

Le parcours d’un titan pour arriver à fonder ce village 

« Déo » comme tout le monde l’appelle quitte le Burundi en 1993 avec pour destination les Etats-Unis. Arrivé à New York presque sans sou et ne connaissant personne ni un mot d’anglais, il finit par dormir à belle étoile à Central Park. En pratiquant l’épicerie, il a eu une rencontre fortuite avec une ancienne religieuse qui s’intéressa à l’aider et l’a mit en contact avec un couple qui est finalement devenu sa famille d’adoption.

Situé dans la zone rurale de Kigutu, le VHW a pour mission de fournir des soins de santé de qualité et compatissants dans un environnement digne tout en s’attaquant aux causes profondes de la maladie, de la pauvreté, de la violence et de la négligence. (© VHW)

Déo savait qu’il avait eu une seconde chance et il l’a saisie. Malgré les obstacles qu’il a dû affronter au Burundi et aux Etats-Unis, il a finalement fréquenté Columbia, Harvard et Dartmouth. A Harvard, il a rencontré Paul Farmer, fondateur de Partners in Health, une organisation médicale à but non lucratif dont la mission est de mettre en place des systèmes de santé dans certains des pays les plus pauvres du monde. Inspiré par son travail avec Partners in Health, Déo a entrepris d’aider le Burundi.

La vie inspirante de Déo est racontée dans le livre de Strong Tracy Kidder, lauréat du prix Pulitzer, intitulé « Strong in What Remains », un best-seller du New York Times. Le livre s’achève avec la naissance de Village Health Works et l’idée d’ouvrir une clinique dans le Burundi rural. Le prochain chapitre de cette histoire incroyable est tout aussi inspirant que le premier.

En 2001, Déo est rentré au Burundi pour la première fois en près de dix ans. Au cours de ses voyages, il a été témoin de la misère des hôpitaux burundais et savait qu’il devait faire quelque chose pour améliorer la santé de la population. Il y est retourné en 2005 et a rencontré un groupe de 11 hommes et 4 femmes de son village pour les convaincre de disponibiliser  un terrain pour la construction d’un dispensaire. Le 25 décembre 2005, la communauté du village, composée d’agriculteurs de subsistance, a donné 25 ares de terre, son bien le plus précieux. Deux ans plus tard, Village Health Works a vu  le jour et un centre de santé a été ouvert sur la colline Kigutu dans sa commune natale.

Un village qui a changé la vie de la population

La clinique de Kigutu est ouverte 24h / 24 et dessert une population de plus de 200 000 personnes principalement concentrées dans les provinces de Rumonge, Makamba et Bururi. En 2017, la clinique a effectué près de 38 000 consultations pour les membres de la communauté à la recherche d’un traitement pour des problèmes divers tels que les soins prénataux, la malnutrition, le paludisme, le diabète et la dépression. « Au cours des cinq dernières années, nous avons satisfait  aux besoins de plus de 90.000 patients dont la plus grande partie est composée par des femmes », précise Gérard Hakizimana.

Aujourd’hui, Village Health Works compte plus de 490 employés à temps plein et à temps partiel, dont 70 membres du personnel clinique et de soutien et plus de 250 agents de santé communautaires. « Nous employons une équipe de 33 enseignants qui sont responsables de 550 étudiants. En outre, plus de 1 000 membres de la communauté participent à des programmes de service communautaire réguliers », indique-t-il.

Un pavillon de la santé des femmes est en construction 

« Nous avons commencé la construction de l’hôpital de Kigutu, d’un pavillon de la santé des femmes, d’un hôpital universitaire de 150 lits situé sur notre campus, qui fournira des soins obstétriques et chirurgicaux essentiels et d’urgence, en mettant l’accent sur la santé de la mère et de l’enfant », fait savoir M. Hakizimana. La fondation, le sous-sol et le premier étage sont terminés et le deuxième étage est déjà bien avancé et l’objectif est que cette clinique soit fonctionnelle en 2020.

Selon Japhet Legentil Ndayishimiye, président de la diaspora Burundaise qui était à la tête de la diaspora qui a visité le centre, l’hôpital servira de modèle de soins de santé pour la région et le pays, illustrant à la fois ce qui peut être accompli et la manière de le faire. Il servira de terrain de formation pour les cliniciens, les enseignants, les chercheurs et les dirigeants et servira de plateforme pour former et retenir le personnel médical du pays. « Nous sommes fiers de ses réalisations et encourageons tous les Burundais vivant à l’étranger à emboîter le pas à M. Déo en investissant dans notre pays », a-t-il conclu

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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