Développement

ZLECAF : La balle dans le camp des opérateurs économiques

Le Burundi a déposé les instruments de ratification de l’accord sur la ZLECAF en 2021 et a mis en place des facilités pour intégrer ce vaste marché. Cela a été dit au début de ce mois de juillet dans un atelier sur la ZLECAF organisé au niveau de l’EAC à Bujumbura. Les opérateurs économiques burundais sont invités à s’en approprier comme marché d’écoulement

Jean Marie Bobby Ndizeye, directeur des Douanes, du Commerce, de l’Industrie et des Investissements au ministère des Affaires de la Communauté Est Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture : « Les opérateurs économiques Burundais doivent concentrer les efforts sur la qualité parce qu’il est difficile de faire la compétition au niveau de la quantité avec des pays vastes »

Selon Jean Marie Bobby Ndizeye, directeur des Douanes, du Commerce, de l’Industrie et des Investissements au ministère des Affaires de la Communauté Est Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, les opérateurs économiques ont une obligation de rentabiliser le commerce au niveau de l’Afrique.

Il rappelle que depuis 2021, l’Union Africaine (UA) a institué en mars 2018 la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLECAF). Celle-ci prévoit des protocoles sur le commerce des biens, des services, de l’investissement, des droits de propriété intellectuelle et de la politique de concurrence. C’est cette zone ou ce vaste marché, martèle M.Ndizeye que les opérateurs économiques est interpellé à faire au niveau du continent.

La volonté du gouvernement manifesté

M.Ndizeye indique que les gouvernements ne font pas le commerce. Pour lui, ils sont chargés de mettre en place des politiques, des règlements pour faciliter les affaires.

« Le gouvernement a mis en place une stratégie nationale pour la mise en application de l’accord de la ZLECAF depuis janvier 2024. Le 28 mai 2024, un décret présidentiel a mis en place un comité national chargé de la mise en application de l’accord de la ZLECAF », signale-t-il. Ce qui montre la volonté du gouvernement de faciliter le commerce au niveau continental. Ce qu’on appelle l’initiative du commerce guidé.

Et de marteler : « Le gouvernement ne va pas croiser les bras. Il va continuer à appuyer les efforts du secteur privé via le renforcement des capacités des parties prenantes afin de promouvoir la conquête de ce grand marché ».

M.Ndizeye informe que la volonté du gouvernement est que les hommes d’affaires burundais soient capables d’affronter n’importe quel marché au niveau continental. Actuellement, annonce-t-il, il existe des instruments qui guident le marché africain comme le Système de Paiement et de Règlement Panafricain (PAPSS), l’Observatoire Africain du Commerce (ATO) servant de référentiel de données et d’informations commerciales. Il permet de suivre en temps réel les progrès effectués en matière d’intégration commerciale et économique en Afrique.

Il cite aussi Trade Map, un instrument qui fournit sous forme de tableaux, graphiques et cartes, des indicateurs sur la performance à l’exportation, la demande internationale, les marchés alternatifs, les marchés concurrents, ainsi qu’un répertoire d’entreprises importatrices et exportatrices.
« Avec ces instruments, aujourd’hui un commerçant burundais peut être au courant des conditions qui guident un marché africain étant au pays», précise M.Ndizeye.

Le manque d’infrastructures de transport et de monnaie unique, un défi généralisé

M.Ndizeye déplore un manque d’infrastructures de transport et de liaison directe des avions ainsi qu’une monnaie unique sur le continent Africain. Cela malgré tant d’initiatives.

Par exemple, explique-t-il, le Kenya et la Tanzanie ont essayé d’acheminer les containers vers les pays africains. « Le trajet a duré entre 40 et 60 jours pour arriver à destination », s’inquiète-t-il sans toutefois être pessimiste. Cela car, à un défi généralisé, on cherche une solution ensemble.

Quant à l’étroitesse de la superficie du pays, M.Ndizeye prône la concentration des efforts sur la qualité parce qu’il est difficile de faire la compétition au niveau de la quantité avec des pays vastes.

La double taxation, une épine dans le dos des opérateurs économiques

M.Ndizeye reconnait qu’il y a des taxes collectées par l’OBR, l’administration communale ou la mairie.

« Un commerçant se retrouve donc face à 3 institutions de l’Etat qui collectent les mêmes impositions », s’interroge-t-il.

Il avoue que la taxe communale est payée pour un produit vendu dans la même commune. Elle n’est pas perçue par la commune d’origine d’un produit plutôt par la commune où se trouve le marché de consommation de ce produit, soit la commune de destination. Ce qui n’est pas toujours le cas.

Malgré cela, M.Ndizeye se veut rassurant. Il déclare que depuis 2021, le secrétariat général de la Communauté Est Africaine (CEA) a initié un travail qui consiste à identifier toutes les impositions, les frais, les taxes ayant un effet équivalent.

Des comités nationaux en charge d’identifier ces impositions ont déjà dressé un rapport. « La liste n’est pas exhaustive. Après avoir terminé l’identification, on va procéder soit à l’harmonisation, soit à la suppression de certaines impositions », conclut-il.

Un contribuable de la région sera taxé des mêmes impositions dans son pays. Dans le territoire de la CEA, on aura des taxes harmonisées dans toute la communauté conformément à la loi.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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