Environnement

Zone Buyenzi – Salubrité : Un mois pour dégager les épaves des rues

La mairie de Bujumbura accorde un délai d’un mois aux habitants de la zone Buyenzi dans la capitale Bujumbura pour dégager les épaves des rues de cette zone. Le maire de la ville indique que ceux qui ne vont pas mettre en exécution cette décision se verront infligés une amande

« Pour des raisons de sécurité, à partir de 17h, tous les véhicules en réparation doivent être garés à l’intérieur des clôtures », a précisé Freddy Mbonimpa, le maire de la ville de Bujumbura.

Nous sommes lundi 05 novembre 2018, un après-midi dans les avenues de la zone Buyenzi quatre jours après la décision du maire de la ville de Bujumbura de dégager les rues de Buyenzi, des carcasses de voitures ainsi que d’autres voitures qui sont là pour différentes réparations. Les activités s’y déroulent comme à l’accoutumée et les mécaniciens s’y adonnent de bon cœur.

Les épaves eparpillées dans les rues de la zone Buyenzi sont souvent des réfuges de voleurs et gènent aussi la circulation

Au-delà de leurs occupations quotidiennes, des préoccupations à propos de la décision du maire de la ville persistent. Omar Juma, un trentenaire trouvé à la 8ème avenue de la zone Buyenzi ne cache pas son indignation. «J’exerce le métier de mécanicien dès mon jeune âge. Nous travaillons depuis lors dans cette même place et ça nous sera difficile de trouver un autre endroit où garer les voitures en réparation», regrette-t-il. A la 10ème avenue, la même activité s’y observe. Des mécaniciens installés aux abords de cette avenue trouvent que cette mesure vient empirer la situation de leurs vies et de celles de leurs familles en indiquant que personne ne leur a montré où transférer ces épaves. «La mairie de Bujumbura connait les dimensions des parcelles de Buyenzi. Je pense qu’il fallait nous aviser et nous donner le temps suffisant pour qu’on se prépare au déménagement», déplore Aruna Ndayisaba, un des mécaniciens opérant dans cette zone.

Une décision plutôt salutaire pour les habitants de Buyenzi

Les quelques habitants rencontrés dans les rues de Buyenzi se disent satisfaits et espèrent que la mesure sera suivie pour le bien de tous. «Ces épaves constituent un problème au niveau sécuritaire, parce qu’elles abritent des voleurs pendant la nuit», précise une dame de la 7ème avenue qui affirme que des passants sont souvent victimes de racket et que leurs agresseurs disparaissent dans ces tas de ferrailles.  Un autre habitant ajoute que les épaves constituent une menace à la libre circulation surtout que les avenues de Buyenzi sont étroites.

Une certaine opinion estime que les garages constituent une source d’insalubrité dans les quartiers de Buyenzi. Il n’est pas rare de voir les huiles de moteur se déverser aussi bien dans les caniveaux que dans les rues. En outre, les épaves constituent des refuges privilégiés pour les moustiques. Il existe même des épaves qui sont considérées comme des poubelles dans lesquelles on jette plusieurs déchets biodégradables.

Absence d’un centre de gestion des voitures hors d’usage

Le recyclage de ces carcasses de voiture reste inexistant au Burundi. Il y a de cela quelques années que le commerce des épaves de voitures hors d’usage était florissant. Des commerçants Burundais exportaient les déchets des métaux en Ouganda et au Kenya où ils sont recyclés dans les usines sidérurgiques pour fabriquer des fers à béton, des tôles et autres matériaux de construction. Yussuf Niyongabo., un des commerçants qui effectuaient l’exportation de ces restes de voitures fait savoir que ce commerce n’existe plus, car ceux qui investissaient dans l’achat des épaves ont préféré délocaliser leur business d’autres pays de la sous-région.

Toutefois, les mécaniciens de Buyenzi demandent que l’emplacement promis par les gouvernements antérieurs à proximité de l’ex-usine textile Cotebu leur soit octroyé pour mieux exercer leur métier.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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