Transport

Les bateaux, une alternative pour échapper au calvaire de la RN3 ?

Depuis environ 5 ans, l’état défectueux de la RN3 tracasse les usagers de cette route nationale longeant le littoral du lac Tanganyika pour relier la capitale économique et le Sud du pays, vaut mieux abandonner ledit tronçon surplombé par les montagnes des Mirwa pour utiliser la voie lacustre. Malheureusement, les paquebots font défaut

La terre battue a remplacé le goudron sur la route Bujumbura-Rumonge (RN3) qui s’étend sur presque 70 km. L’élévation du niveau du lac l’approche de plus en plus. Des boues et des morceaux de cailloux en provenance des montagnes surplombant ladite route y tombent. Dans cette route, serpentent les nids de poules.

«C’est quand on emprunte la route Bujumbura-Rumonge qu’on remarque qu’il est temps de réfléchir à d’autres voies de transport», explique Aline Muhorakeye, habitant à Rumonge.

Elle indique qu’elle a toujours peur d’emprunter cette route, surtout quand elle est enceinte. Pourtant, j’ai une famille à Bujumbura. «Je devrais lui rendre visite ou participer à des fêtes familiales», déplore-t-elle.

Selon Muhorakeye, l’affaire devient compliquer pour les commerçants qui empruntent cette route chaque jour. « A part la fatigue, je doute même que l’état de leur santé se dégrade », s’inquiète-t-elle.

Le risque inhérent à la défectuosité de la RN3 peut être évité en utilisant la voie lacustre.

La voie lacustre, une alternative

Arcade Ntirampeba est un chauffeur  d’un véhicule de type « Probox » effectuant le transport sur le tronçon Rumonge-Karonda. Il lui arrive de faire le trajet Bujumbura-Rumonge. Pour lui, voyager sur le tronçon Bujumbura-Rumonge est une aventure  sans précédent. « Les conducteurs violent exprès le code de la route en passant dans le sens unique. Ils veulent se frayer un chemin là où la route est presqu’en bon état et cela arrive à ceux qui utilisent les vélos, les motos et les véhicules », fait-il remarquer.

Il signale par ailleurs que le trajet devient long suite au mauvais état de la route. « Comparativement à lorsque la route était en bon état, le temps utilisé pour boucler le tronçon a presque quadruplé. Au lieu de faire le trajet en 45 minutes, on le fait en 2heures ou 2 heures 30minutes. Dans ce cas, même la consommation de carburant augmente», s’exclame-t-il. Ce qui occasionne une diminution des rotations, passant de trois à deux rotations par jour par exemple et, partant, une diminution des frais de location du véhicule et de la ration du chauffeur.

De plus, rappelle-t-il, plus la route est défectueuse, plus les pièces du véhicule se détériorent. « Maintes fois, nous sommes au garage. Or, les pièces de rechange sont devenues chers. Sans oublier également que lorsque le véhicule est au garage, on chôme », certifie-t-il.

Dans le passé, le gouvernement avait proposé aux opérateurs économiques d’exploiter la voie lacustre. Au lieu d’investir de grosses sommes dans la réhabilitation  de la RN3, vaut mieux investir cette somme dans la construction des paquebots afin de faire face à la défectuosité de la RN3.

Malheureusement, il n’y pas de paquebots au Burundi. Il n’y a que des bateaux cargos. Aussi, les opérateurs économiques s’habituent petit à petit à utiliser la voie lacustre qui est moins chère, moins risquant et moins polluant comparativement à la voie routière.

En utilisant la voie lacustre dans le transport des marchandises, les statistiques estiment qu’on peut gagner 40% sur le coût du transport.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Menace évidente ?

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Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

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