Développement

BBN : La certification des produits reste problématique

Les producteurs Burundais qui ne comprennent pas l’importance de la certification d’une part et les défis auxquels fait face le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de qualité (BBN) d’autre part montrent que la certification des produits Burundais accuse un retard. On fait le point avec le Directeur Général du BBN 

Les leaders du pays ne cessent de lancer un appel aux Burundais à produire localement et valoriser les produits « made in Burundi ». Du coup, on assiste à une multiplicité d’unités de transformation, surtout  des jus de fruits et des unités de mouture qui s’accroissent du jour au jour. Toutefois, ces produits semblent n’avoir de succès que sur le marché local, mais là également leur qualité est mise en doute.

Des produits non certifiés sur le marché

« Je serai entrain de mentir si je dis que le BBN peut couvrir tout le pays », affirme Sévérin Sindayikengera, directeur général du BBN tout en ajoutant qu’il y a sur le marché  burundais des produits non certifiés. Heureusement dans la fabrication de ces produits agroalimentaires, il y a des traitements thermiques qui réduisent le nombre de microorganismes. Sinon, ce serait très grave, dit-il. A cela s’ajoute le non renouvellement de la certification de la part des producteurs.

Le DG du BBN explique cette défaillance par le fait que beaucoup de ces unités de transformation ne comprennent pas l’importance de la certification et que le BBN qui n’est pas à mesure de contrôler tous les produits qui sont sur le marché faute d’équipements et de personnel suffisant et qualifié. La certification n’est pas la seule mission du BBN. Il doit également assurer le contrôle et l’inspection sur le marché, sur les stations-services, les balances…

Le DG du BBN indique qu’il y a sur le marché burundais des produits non certifiés.

Les producteurs Burundais peuvent exporter avec le certificat du BBN

Le BBN a les capacités de certifier à ce que les produits Burundais soient exportés, indique le Sindayikengera. Il explique que le BBN est reconnu au niveau national, régional et même international. Les normes de certification sont nationales, mais sont adaptées à partir  des normes régionales et internationales. Par un système de collaboration avec les autres bureaux régionaux et internationaux, quand le BBN donne un certificat, normalement, il accompagne les produits à l’extérieur. Toutefois, il n’exclut pas qu’il peut arriver que les pays développés dans la certification refusent de reconnaître le certificat du BBN en tenant compte des défis dans la certification auxquels le Burundi fait face. Toutefois, le DG du BBN fait savoir qu’il y a des producteurs qui exportent notamment le miel vers les Emirats Arabes Unis  et qui utilisent des certificats du BBN sans avoir aucune contrainte. « Normalement, tout produit certifié par le BBN est éligible  à être mis sur le marché local que celui extérieur », tranquillise-t-il.

Quant au control des produits importés, le DG  du BBN indique que souvent c’est la confiance qui joue. « Avant d’entrer dans le pays ces produits ont des certificats. Nos agents sur les frontières vérifient les documents qui les accompagnent ». Toutefois, quelques produits font attendre à la frontière avant d’être analysés dans les laboratoires de BBN. C’est le cas du sel.

BBN et CNTA, deux entités

Avant d’implanter une unité de transformation, la première étape consiste à passer au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, plus précisément à la direction générale du développement industriel pour avoir  l’autorisation. Une fois l’autorisation reçue, c’est là où le CNTA devrait intervenir. C’est ce centre qui fait la recherche auprès des  unités de transformation afin qu’elles respectent  les procédés technologiques, c’est-à-dire tout ce qui est de la transformation en soi, l’analyse des contaminants chimiques, les microorganismes et les mycotoxines jusqu’à la  conservation. Le BBN intervient alors quand le produit est fini pour vérifier si le produit remplit les normes.

Vers la redynamisation du BBN

Via le projet MARKUP et le COMESA, le BBN a reçu des équipements. Mais comme l’indique M. Sindayikengera, ces équipements étaient destinés aux laboratoires de biochimie et de microbiologie. Mais le laboratoire de métrologie c’est-à-dire de la mesure n’est pas équipée.  « Ils nous ont octroyé des équipements et dispensé des formations, mais je peux affirmer à 100% que la redynamisation du BBN dans le sens de contrôler la qualité est au top ».

Le BBN compte une soixantaine d’employés dont la plupart sont des employés d’appui (chauffeurs, plantons,…), indique M. Sindayikengera. Un personnel très insuffisant pour accomplir les missions qui lui sont assignées. Sur ce, le DG tranquillise que, d’ici une année, l’effectif du personnel sera augmenté et bien formé. Du côté équipements, ce Bureau compte travailler en étroite collaboration avec les autres institutions qui sont impliquées dans le contrôle de la qualité comme l’ISABU, le CNTA, l’OBM, les laboratoires de l’Université du Burundi et avec d’autres organisations régionales qui œuvrent dans le contrôle de la qualité.

Pour rappel, le BBN gère le contrôle de la qualité des marchandises produites par des entreprises locales en se référant sur les systèmes de gestion de qualité internationaux comme ISO9001, ISO22000, ISO14000, BPH et HACCP. Cependant, le BBN n’est pas certifiée  système. « C’est comme toute institution qui contrôle la qualité ici au pays », fait savoir le Directeur Général du BBN.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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