La pénurie criante du carburant ajoute le drame au drame. C’est un véritable parcours de combattant pour se déplacer dans la capitale économique. Des files d’attente se forment en début d’après-midi au grand parking de l’ex-marché central. Les bus viennent à compte-gouttes. Les passagers attendent de longues heures tout en espérant avoir un bus. Au niveau des quartiers, c’est la galère. La mesure d’interdiction de circulation aux deux roues et aux tuk-tuks limite la libre circulation des biens et des personnes. Les retards au boulot deviennent une habitude avec toutes les conséquences que cela comporte sur les performances des entreprises. En tout cas, le transport en commun baigne dans un imbroglio inextricable. Malgré les initiatives entreprises pour redynamiser ce secteur, les défis restent de taille.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Depuis bientôt deux semaines, la toile s’enflamme. Les internautes commentent sur l’arrivée de nouveaux bus. Une nouvelle agence de transport vient d’importer des bus flambant neufs pour assurer le transport en commun. La nouvelle a été confirmée par les médias locaux. A terme, cette agence veut atteindre une flotte de 100 bus en circulation. Certains, il s’agit d’un pas, mais les enjeux restent de taille. De par le passé, pas mal de sociétés se sont lancées dans le secteur, mais elles ne sont pas arrivées à maîtriser les tracasseries qui hantent le secteur du transport. La question essentielle qu’il faut se poser : la nouvelle agence réussira-t-elle là où les autres ont échoué ? Ce n’est pas évident !
Très récemment, l’agence de transport Volcano a décidé de dépêcher des bus pour faciliter le transport dans la capitale économique. N’est-ce pas un stratagème pour éviter de faire de long voyage à l’intérieur du pays ? Puisque la situation demeure préoccupante. Il en est de même pour l’Agence Memento qui avait créé deux guichets au centre-ville. Les rabatteurs appelaient les passagers à l’aide des mégaphones. Mais, actuellement, les bureaux sont cadenassés. Le lieu se transforme en un centre de négoce pour les acheteurs potentiels et les vendeurs du matériel scolaire, des vêtements de seconde main et des condiments.
La création de la société SEVITEB a été perçue comme une révolution. L’agence disposait de bus d’une grande capacité de transport. Le confort et la climatisation interne attiraient tous les passagers. Les voyageurs s’attendaient à de meilleures conditions de transport avec l’arrivée de nouveaux gros bus qui desservaient surtout le Sud de la capitale économique. Malheureusement, cela n’a duré que le temps de la rosée. Les gros bus qui garaient près de l’ex-marché central se sont volatilisés.
L’exonération des droits de douane pour les opérateurs économiques qui achètent des bus main droite d’au moins 30 places assises a été acclamée. Sur le terrain, il reste du pain sur la planche pour atteindre les résultats escomptés. Le mauvais état des infrastructures, l’exiguïté des voies de transport (embouteillages lors des heures de pointe), la surimposition du secteur, la pénurie du carburant et la cherté des pièces de rechange pèsent lourdement sur ce business.
Le secteur nécessite de réformes profondes. Il faudra arrêter des stratégies et mobiliser des investissements conséquents pour promouvoir la mobilité urbaine. Le tâtonnement n’a plus de place dans un contexte de croissance rapide de la population urbaine. Au lieu de privilégier l’acquisition des tuk-tuks électriques les pouvoirs publics devraient emboîter le pas aux opérateurs économiques privés pour redynamiser le transport urbain. Dans ces conditions, la suppression des minibus (18 places) au profit des autobus seraient une décision prématurée. En tout cas, le ministère en charge du transport a du pain sur la planche pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues. Pour faciliter la mobilité urbaine, il faudra probablement installer des échangeurs autoroutiers au niveau des grands rondpoints. Il faudra également réformer l’Office des Transports en Commun (OTRACO) pour révolutionner ce secteur. Pour rappel, en 2010, cet office a reçu 86 bus flambant neufs de la part du gouvernement japonais. C’était une bonne base pour impulser un changement mais, apparemment, la situation ne s’est pas du tout améliorée.
« …il faudra probablement installer des échangeurs autoroutiers au niveau des grands rondpoints… » ! Trop chers !!!
De bons policiers bien formés et rigoureux suffiraient pour réguler la circulation.