Environnement

Des caniveaux bondés de bouteilles en plastique

La pluie qui est tombée occasionnellement pendant la période estivale a dévoilé la face cachée des bouteilles en plastique dispersées dans les caniveaux, surtout à Buyenzi. Cela montre que le problème pourrait s’aggraver pendant la saison pluvieuse si rien n’est fait dans l’immédiat   

Dans la deuxième semaine du mois de septembre 2021 et un peu avant des pluies abondantes se sont abattues sur le sol burundais, y compris sur la ville de Bujumbura. Pourtant, nous sommes toujours dans la période estivale. En conséquence, la face cachée de l’assainissement des quartiers s’est relevé au grand jour. Pendant l’été, les caniveaux accueillent beaucoup de bouteilles en plastique et d’autres sortes de déchets malgré la présence des poubelles publiques qui sont placées ici et là dans la commune de Mukaza. Et la zone de Buyenzi en est une illustration la plus parfaite.

En plus d’être une zone florissante dans le business et dans la mécanique automobile, elle est aussi remarquable par son assainissement mis en question depuis longtemps. Les caniveaux sont remplis d’ordures de diverses sortes y compris les bouteilles en plastique servant d’emballage pour les boissons fabriquées localement et dans la sous-région.

L’insalubrité des quartiers populaires a été mise en exergue depuis longtemps, mais une solution durable n’est pas encore trouvée.

Buyenzi comme toujours

Pour illustrer cela, un reporter de Burundi Eco a constaté que de la 1ère à la 10ème avenue de la zone Buyenzi, il y a un problème commun : les caniveaux sont quasiment bouchés (ce problème est monnaie courante dans les quartiers populaires de la ville de Bujumbura). Ce n’est pas que les ordures ménagères qui en sont la cause, même les déchets des produits manufacturés dont les bouteilles en plastique sont pointées du doigt. Pour ce faire, les eaux usées des ménages ont du mal à ruisseler à travers les caniveaux susceptibles de les écouler jusqu’à la rivière Ntahangwa. En conséquence, ces eaux stagnent dans ces caniveaux et, à force d’y rester pendant longtemps, elles deviennent noirâtres. C’est le cas des caniveaux qui bordent la 10ème avenue. Cette situation n’est pas nouvelle, car les problèmes d’assainissement de la zone de Buyenzi ont fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis longtemps. Malheureusement, rien ne change même si cela ne doit pas être une fatalité.

C’est pour cette raison que les pluies qui sont tombées sur Bujumbura ces dernières semaines ont balancé dans les rues de la boue comme des ordures ménagères en grande partie des bouteilles en plastique. Ce qui a rendu difficile la circulation pendant et juste après la tombée de cette pluie. Cela est dû au fait que les caniveaux ne sont plus en mesure d’évacuer correctement les eaux de pluie jusqu’à l’ « embouchure ».

Cela est un signe avant-coureur que l’assainissement de ce milieu sera beaucoup plus inquiétant pendant la saison pluvieuse qui s’annonce à grands pas vers le dernier trimestre de l’année. Et les déchets en plastique acheminés par les eaux de ruissellement ont été charriés par la rivière Ntahangwa jusque dans le lac Tanganyika qui est devenu comme un véritable « dépotoir ». C’est probablement la raison pour laquelle les abords de ce lac sont caractérisés en permanence par des amas de déchets en plastique. Ce qui est l’une des causes de sa pollution.

La population n’est pas consciente de cette catastrophe écologique

Un employé d’un bistrot situé à la 9ème avenue indique que chaque fois qu’il pleut, le caniveau qui passe près de ce bar est bouché complètement par des ordures mélangées de bouteilles en plastique. Et les eaux envahissent toute la surface qui jouxte le bar. Lui et avec ses collègues sont toujours contraints de le déboucher pour normaliser la situation. C’est un travail qui dure plus ou moins une heure.

Dans l’édition No 445 du journal Burundi Eco, l’administrateur de la commune Mukaza Rénovat Sindayihebura affirme que la salubrité de la zone Buyenzi est remise en question depuis longtemps. La population locale n’a pas la culture de garder en permanence un œil vigilant sur l’assainissement du quartier. Qu’à cela ne tienne, l’administration ne baisse pas les bras. Elle continue à sensibiliser la population. Mais, selon toujours cette autorité communale, sans la contribution effective des habitants de Buyenzi, les initiatives du gouvernement n’aboutiront pas à grand-chose. Pour lui, les habitants de Buyenzi sont les premiers responsables de la propreté de leur entourage.

Pourtant, la recrudescence des unités de transformation des boissons influe sur le mauvais assainissement des quartiers populaires. Pour rappel, le décret No 100/099 du 08 août 2018 portant interdiction de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique est contraignant. L’article 7 dudit décret stipule que les déchets en plastique, y compris les bouteilles et les flacons en plastique doivent être retournés chez les fournisseurs qui en assurent le stockage, le recyclage ou la valorisation. Si rien n’est fait dans l’immédiat, nous nous attendons au pire pendant la saison pluvieuse qui s’annonce.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Un commentaire

Les commentaires sont fermés.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques