
Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Lors d’un point de presse tenu le 19 mai 2025 par le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique sur le déroulement de la campagne électorale, ledit ministère a déploré certains incidents. Parmi ceux-ci figure l’attaque perpétrée par un groupe de personnes contre des membres du parti CNL alors qu’ils préparaient leur campagne sur la colline Kizina de la commune Mpanda dans la province de Bubanza. Cette agression a fait cinq blessés.
D’autres cas signalés incluent des disputes autour des lieux de meetings à Isare (Bujumbura) et à Gihanga (Bubanza), la destruction volontaire des cartes d’électeurs, des tentatives de mener des campagnes en dehors des heures légales, ainsi que divers accidents.
Il ne s’agit pas ici simplement d’énumérer ces incidents, mais plutôt de soulever quelques questions essentielles. Qui attaque qui ? Qui se dispute avec qui ? S’agit-il de ceux qui se partagent les fruits de la sueur du contribuable, ou de jeunes frères qui s’entredéchirent inutilement ?
Ce clash et crash semble bien souvent le fait de jeunes zélés qui, une fois les heures de campagne écoulées, ne récoltent au mieux que quelques gouttes de la sainte mousse aujourd’hui elle-même devenue rare ou peut-être quelques gorgées de boissons prohibées au détriment de leur santé. Pendant ce temps, ceux qui continueront à savourer les bons plats ne manqueront pas, le soir venu, de trinquer au champagne frais autour d’une bonne brochette, dans la joie, la fraîcheur et l’insouciance.
Et que dire de tous ces phénomènes inquiétants ? En l’espace d’une à trois semaines, certains jeunes en viennent à se regarder en chiens de faïence. Les blessés, eux, souvent sans même avoir pu obtenir une Carte d’Assurance Maladie (CAM) devront se faire soigner à leurs propres frais ; des frais qu’il est aujourd’hui difficile de se procurer dans un contexte de vie toujours plus rude.
A nos jeunes frères, il convient de rappeler que l’énergie déployée pour s’entredéchirer serait bien mieux utilisée à poursuivre des objectifs communs : la construction des infrastructures d’intérêt public, l’augmentation de la production agricole pour lutter contre la famine…Car, une fois élus, nombre de nos aînés ne se soucieront plus des préoccupations quotidiennes, abandonnant leurs petits frères ou petits enfants à eux-mêmes.
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