A partir du 30 septembre 2021, les grossistes des fruits (pastèques, tomates) et des légumes (amarantes) du marché de Cotebu vont être délocalisés vers le marché de Ngagara. Il en est de même pour le parking des transporteurs des biens et des personnes qui font le trajet Bujumbura-Bubanza vers Bubanza. C’est pour rentabiliser le marché de Ngagara actuellement peu fréquenté, selon la Mairie. Qu’en disent les concernés ? Reportage
Nous sommes jeudi le 16 septembre 2021. A 6h du matin, nous débarquons au marché Cotebu. Aux alentours de ce marché, un mouvement des motards s’y remarque. Ils débarquent des femmes qui viennent s’approvisionner à cet endroit. Derrière ce marché (côté Ngagara), il fait figure de lieu d’approvisionnement en différentes marchandises dont les tomates, les oignons, les pastèques, les choux, les carottes, les amarantes, etc. A cette heure, le lieu est déjà mouvementé. Des véhicules de types Proxbox, Dyna et Fuso sont garés sur place en train d’être déchargés. Les portefaix à travers les allées. Ils transportent des sacs vers l’intérieur du marché. Une bonne affaire en tout cas pour eux.
L’endroit est également vaste. En bas, des espaces réservés aux pastèques et aux choux. Les pastèques se vendent en dessous d’un grand arbre (Umuvumuvumu). En haut, il y a un espace réservé aux oignons, aux tomates et aux amarantes (lengalenga). A cet endroit, les tomates sont en grande quantité. On apprend d’ailleurs sur place que le prix est en baisse ces jours-ci. Un lot de tomates qui s’achetait à 150 mille FBu il y a de cela un mois s’achète actuellement à 70 mille FBu ou à 80 mille FBu.
Des réactions divergentes
J. N est une vendeuse de pastèques. Elle déplore que cette décision a été prise par la Mairie sans consulterles grossistes. Selon elle, la décision de délocaliser les grossistes des fruits (pastèques, tomates) et des légumes (amarantes) du marché de Cotebu vers le marché de Ngagara n’est pas bonne pour les vendeurs de pastèques. Elle indique qu’elles vont enregistrer des pertes parce que le marché ne connait pas d’affluence. « Là-bas, le marché n’est pas très mouvementé. Il n’y a pas d’acheteurs. Ce marché est quasi vide », déplore-t-elle. Et d’ajouter que ce marché n’est pas propice aux pastèques. « Ici, nous sommes en dessous de cet arbre à l’air libre alors qu’au marché de Ngagara nous serons dans des hangars où il y aura de la chaleur ».
Il en est de même pour les vendeuses des amarantes (lengalenga). Elles affirment qu’elles vont enregistrer de pertes non négligeables. «De nombreuses personnes viennent s’approvisionner ici. Les détaillants venant du nord et de l’Est de la capitale économique viennent s’approvisionner en lengalenga ici». «Ce lieu est très mouvementé. On n’aura pas le même nombre de clients au marché de Ngagara. Par exemple les habitants des quartiers du centre de la capitale ne vont pas venir à Ngagara parce que c’est loin», se lamente-t-elles.
Joachin Bucumi est un vendeur de tomates. Il transporte ses tomates sur le vélo en provenance de la commune Gihanga dans la province de Bubanza. Pour lui, il faut respecter les décisions des autorités. Il est confiant qu’il n’y aura pas des conséquences sur son business. «Les détaillants vont nous rejoindre là-bas». Il en est de même pour les transporteurs des biens et des personnes qui font le trajet Bujumbura-Bubanza. Les chauffeurs avec lesquels que nous nous sommes entretenus précisent qu’ils vont s’y délocaliser. Néanmoins, ils expliquent que cette décision va impacter négativement leurs clients. « Certains de nos clients vont faire beaucoup de dépenses pour arriver à Ngagara ».
Une décision prise pour rentabiliser le marché de Ngagara
Candide Kazatsa, chargée de la communication à la Mairie de Bujumbura précise que la décision de délocaliser les grossistes des fruits et légumes du marché Cotebu vers le marché de Ngagara a été prise dans l’objectif de rentabiliser ce marché qui est quasiment vide.
Erigé au bord de la route dite Kanyoni reliant le quartier Ngagara et le quartier Cibitoke, ce marché au commerce naguère florissant est aujourd’hui presqu’un désert. Lors de sa réhabilitation il y a 4 ans, les commerçants ont été obligés de se déplacer dans d’autres marchés provisoires leur indiqués par la Mairie ou de leur choix en attendant la fin des travaux. Après sa réouverture il y a 3 ans, ce marché demeure encore vide. Les commerçants ne sont pas revenus suite à la multitude des marchés qui prolifèrent à ses alentours.
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