Chers lecteurs, chaque semaine, la rédaction vous propose un condensé d’informations relayées par les médias de la région. Cela dans le but de vous familiariser avec les réalités quotidiennes des populations de l’Afrique de l’Est, d’identifier les opportunités d’affaires ou encore d’anticiper les changements sur le plan social et économique. Dans ce numéro, nous reviendrons sur le colloque tenu autour de la politique minière, la rareté de la mélasse en Ouganda et l’impact de la crise ukrainienne sur la deuxième économie de l’Afrique de l’Est
Un business inédit se développe autour de la commercialisation de la mélasse. Ces déchets qui proviennent des sucreries rentrent dans la fabrication de l’éthanol. C’est une matière première très prisée au niveau de la sous-région. Ainsi, les commerçants Ougandais de la localité de Busoga se sont tournés vers le Kenya, le Burundi et la Tanzanie entre autres destinations, après que les sucreries de la sous-région ont intensifié leur production de spiritueux et de désinfectants pour les mains.
Localement, la mélasse est utilisée pour fabriquer du gin puissant local communément appelé waragi, dont la production est florissante dans les villages de Makenke et Mawoito dans le district de Jinja et de Wandago et dans le district de Mayuge, rapporte the Daily monitor. La production de masse d’alcools et de désinfectants a poussé la recherche de la mélasse au-delà de la frontière, a déclaré M. Milton Opoka, secrétaire général d’Alolepipit, une association de 600 membres à Makenke.
« Depuis que Kakira Sugar, Sugar Corporation of Uganda Limited (SCOUL), GM Sugar et Mayuge Sugar ont augmenté leur capacité à distiller les spiritueux, la mélasse est rare et lorsque la pandémie de Covid-19 a frappé en mars 2020, ils se sont diversifiés vers les désinfectants », a déclaré M. Milton Opoka, secrétaire général d’Alolepipit, une association de 600 membres à Makenke. Mme Janet Ojok, présidente de l’organisation affirme qu’avant la pandémie, une tonne de mélasse coûtait entre 350 000 et 400 000 shillings, mais elle coûte maintenant 500 000 shillings.
«L’obtenir du Kenya ou du Burundi est moins cher, mais lorsque vous ajoutez les taxes, les frais de dédouanement et de transport, cela revient presqu’au même prix, bien que l’achat dans ces destinations élimine les intermédiaires peu scrupuleux», a-t-elle déclaré. Selon Mme Ojok, la pénurie a un impact considérable sur leurs activités quotidiennes étant donné que la plupart des femmes ont des prêts à rembourser, tandis que d’autres sont des mères célibataires.

Les cours des matières premières repartent à la hausse en pleine crise entre la Russie et l’Ukraine.
SADC : vers la mise en place d’une politique minière commune ?
L’Ong Southern Africa Ressource Watch (SARW) et ses partenaires a organisé un colloque de deux jours qui s’ouvre ce mercredi 30 mars à Johannesburg en Afrique du Sud. Les discussions s’articulaient autour de la politique minière de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) : un bloc régional dont fait partie la République Démocratique du Congo (RDC).
L’objectif de cet évènement était d’amener les pays membres de la SADC à valoriser leurs produits miniers. « Il s’agit d’une démarche qui peut contribuer au développement social et économique de ces pays. Pour cela, ces pays doivent accélérer la mise en œuvre de leur politique minière commune », rapporte nos confrères de la radio Okapi.
Les cours du pétrole font craindre une inflation
La présidente Samia Suluhu Hassan a instruit ses fonctionnaires d’informer les citoyens de la réalité que vivent les peuples dans le monde à propos de la montée des cours du pétrole qui influe négativement sur le reste des matières premières. Elle a donné cette directive à partir de Dodoma en marge de l’analyse des rapports du contrôleur et auditeur général de l’Etat (CAG) et celui de l’Institut pour la prévention et la lutte contre la corruption (PCCB) pour l’exercice 2020-2021, relaie le quotidien Nipashe.
Le chef de l’Etat estime que les citoyens ont le droit de savoir les tendances mondiales des cours des matières premières. Il est indispensable d’expliquer ce qui se passe et pourquoi les prix augmentent, fait-elle savoir. Elle parle de double crise. D’une part, l’inflation consécutive à la sous-communication durant la crise sanitaire due à la Covid-19. D’autre part, la reprise de l’activité économique se heurte à la crise économique mondiale qui s’installe. Mme Hassan évoque les prix élevés du pétrole qui se répercute directement sur les coûts du transport. « Quand le pétrole monte, tout monte. Les tarifs montent. Pour acheminer un conteneur de 40 pieds de la Chine à Dar-es-Salam, les commerçants payaient 1 500 USD mais, actuellement, les frais de transport d’un conteneur d’une même capacité varient entre 8 000 USD et 9 000 USD.
Attention au risque de stagflation !
Pour le journal Le Monde, la flambée des cours matières premières intensifiée par la guerre en Ukraine réveille le souvenir des crises énergétiques de 1973 et 1979, marquées par l’apparition de la stagflation, c’est-à-dire un cocktail de forte inflation et de croissance faible.
La littérature montre qu’en 1973, la guerre du Kippour entre Israël et une coalition de pays arabes fut à l’origine du choc pétrolier. Ainsi, les pays exportateurs de pétrole ont décidé d’augmenter de 70% le prix du pétrole et de réduire de 25% leur production. « En l’espace de quelques semaines, le prix du baril de pétrole a quadruplé passant de 3 à 12 USD. Ce qui a entraîné une flambée de l’inflation, une hausse du taux de chômage et une réduction de l’activité économique dans les pays importateurs de pétrole », explique Jean-Philippe Décarie, Chroniqueur économique pour le quotidien canadien en ligne La presse.
Revue de la presse réalisée par Benjamin Kuriyo
Baril qui coûte 3 à 12 dollars ?? vous êtes sûrs? ou bien ca passe de 30 à 120 dollars ou meme 140 dollars ?