
Mgr Jean Louis Nahimana, président de la CVR
La Commission Vérité-Réconciliation (CVR) a procédé au lancement de la phase de recueil des dépositions et des enquêtes au cours d’une conférence de presse. Pour Mgr Jean Louis Nahimana, président de la CVR, c’est une étape primordiale car la découverte de la vérité constitue la fondation de base du travail de la CVR.
Depuis le lancement officiel de la phase opérationnelle des activités de la CVR en avril 2016, cette dernière a initié un vaste programme de sensibilisation à travers des séances d’échanges et de partage d’informations avec la population. Selon Mgr Jean Louis Nahimana, malgré la divergence de perception et d’opinion, tout le monde s’accorde sur la nécessité de la réconciliation entre les burundais.
Par ailleurs, poursuit Mgr Nahimana beaucoup de burundais viennent d’attendre plus de quatre décennies pour connaître la vérité sur la disparition des leurs. « La vérité que nous cherchons viendra d’abord des témoignages et des récits des personnes qui ont été affectées par les différentes crises qui ont endeuillé notre pays », a précisé Mgr Nahimana.
La nécessité de la réconciliation entre les burundais est réelle et urgente ; d’où la mise en place d’une loi sur la CVR et la nomination du corps de commissaires
Se mettre à l’œuvre en attendant la disponibilité des moyens
Par rapport aux moyens, Mgr Nahimana informe qu’en attendant que toutes les conditions soient réunies, la CVR a décidé de commencer déjà avec la phase des dépositions qui n’exige pas beaucoup de moyens. En effet, souligne t-il, toutes les phases ne nécessitent pas les mêmes moyens. Et d’ajouter qu’une commission technique est en consultation avec les bailleurs pour la finalisation des détails du financement. Mgr Nahimana informe que pour le moment ce sont les onze commissaires qui vont se mettre à l’œuvre en commençant par la mairie de Bujumbura en attendant la disponibilité des moyens nécessaires à la réalisation de ce travail dans les provinces.
Pas de soucis avec la protection
Concernant la protection des témoins et des victimes, Mgr Nahimana informe qu’une loi sur la protection des victimes vient d’être promulguée il y a quelques mois. Pour lui, ce qui reste c’est de traduire cette loi en mécanismes concrets avec un programme clair qui montre comment, compte tenu des spécificités de notre pays, nous allons nous organiser pour assurer et garantir la protection des victimes.
Cependant, pour Mgr Nahimana, cela ne constitue pas un obstacle pour le travail que la CVR vient de lancer qui concerne la phase des dépositions. Il explique que le recueil des dépositions est un travail qui se fait à huis clos. « Les victimes pourront venir à la commission demander un rendez-vous et les membres de la CVR pour leur part vont s’organiser pour les rencontrer un à un dans des endroits sécurisés qui mettent en confiance ceux qui vont se confier à la CVR ».
Il souligne que la protection physique sera nécessaire au moment de la phase des audiences car elles seront publiques et les victimes auront besoin d’être protégés parce qu’ils vont devoir confronter leurs bourreaux.
Pour ce qui est de la protection, Mgr Nahimana fait savoir que cela va s’organiser en trois sections. D’abord la protection physique qui sera faite par une brigade de protection ; ensuite une section d’accompagnement psychologique, médicale et enfin la section logistique pour assurer le déplacement des victimes. Cette question est très complexe et demande beaucoup de moyens.
Cependant il précise que pour la phase de dépositions, la CVR n’a pas encore besoin de tout cet arsenal de dispositions pour assurer et garantir la protection des témoins et des victimes car c’est un travail qui se fera à huis clos.
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