Editorial

De l’énergie pour booster la croissance économique

Le Burundi enregistre un déficit énergétique énorme. Ce qui ralentit la croissance économique du pays. Les industries, les usines de transformation et d’autres unités de transformation énergétivores font recours à des énergies de secours pour pallier aux coupures intempestives d’électricité. Cette alternative augmente les dépenses et réduisent la marge bénéficiaire des opérateurs économiques. Le taux d’électrification reste faible et la création des richesses est plombée par le manque d’électricité. Le développement des zones rurales et péri-urbaines non connectées au réseau électrique patine.

Le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, l’Inde, l’Union Européenne, la Chine, etc.) mobilisent des moyens conséquents pour résorber le déficit énergétique de notre pays. Ainsi, des barrages hydroélectriques sont en cours de construction sur les rivières Jiji, Mulembwe, Kaburantwa, ….

Directeur de publication

Au niveau régional, le barrage « Rusumo falls » sera opérationnel d’ici l’an prochain. Cette centrale hydro-électrique apportera autour de 27 MW au pays. Dans l’entretemps, le gouvernement a fait recours aux investisseurs privés pour pallier aux délestages chroniques surtout pendant la saison sèche. La centrale thermique exploitée par la société Interpetrol depuis 2017 a réduit drastiquement les délestages dans la capitale économique. Un projet de remplacement du réseau vétuste est en cours pour réduire les pertes enregistrées tout au long du réseau. De plus des mesures ont été prises pour limiter les pertes commerciales liées au recouvrement. Pourvu que ces mesures produisent les effets escomptés.

Aucun pays ne peut prétendre au développement durable sans une certaine autosuffisance énergétique. Le rythme de développement des infrastructures énergétiques est relativement lent par rapport à l’extension des villes et à la démographie. L’investissement dans ce secteur est d’autant plus important l’électricité est un produit très prisé dans les ménages (utilisation des appareils électroménagers, l’éclairage, la cuisson etc.).

L’industrie locale est sous-développée. Le déficit énergétique n’y est pour quelque chose. Sans énergie, les machines ne peuvent pas fonctionner à plein régime. L’économie burundaise dépend essentiellement de l’agriculture (consommation locale et exportation des produits agricoles). Le café et le thé demeurent les principaux produits générateurs de devises. La transformation des produits agroalimentaires est une priorité pour diversifier les produits d’exportation. Cela nécessite l’extension du réseau de distribution d’électricité vers des zones non encore électrifiées.

Le secteur minier consomme beaucoup d’énergie. Les travaux d’extraction et de raffinage sont extrêmement énergétivores. Les sites miniers exigent des mini-réseaux d’électricité puisqu’ils sont souvent dispersés et situés loin du réseau. Ce sont des investissements qui ne sont pas à portée de la bourse de tous opérateurs économiques attirés par les ressources minières. La redynamisation du secteur passera sans doute par la construction des minicentrales hydroélectriques tout près des régions à forte concentration minière. Cela profitera à la population environnante et contribuera au développement du pays. Le raffinage apportera une valeur ajoutée aux ressources minières. Les recettes d’exportation vont considérablement augmenter. Bref, l’énergie est indispensable pour aspirer au développement durable et collectif.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Un commentaire
  • Luca dit :

    Pourquoi ne pas faire recours au photovoltaïque? Cette technologie permettrait de générer de l’électricité à proximité des entreprises, sans besoin immédiat de développer le réseau national.

Les commentaires sont fermés.


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques