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Des priorités pour la promotion du secteur genre

Le Burundi a enregistré des avancées notables en matière d’égalité des genres, notamment à travers la promotion des droits des femmes, l’autonomisation économique des femmes, etc. Néanmoins, la mobilisation financière destinée au genre demeure essentielle. Dans ce contexte, la Banque Mondiale a réaffirmé son engagement à accompagner le gouvernement du Burundi dans ce domaine

D’après les participants à l’atelier consacré à la réflexion et au plaidoyer pour la mise en œuvre des priorités de la politique de genre, le financement adéquat de l’éducation des filles dès leur jeune âge doit être une priorité absolue.

Compte tenu des engagements déjà pris par le gouvernement du Burundi en faveur de l’égalité des genres, notamment à travers la promotion des droits des femmes, l’autonomisation économique des femmes et la lutte contre les discriminations et les violences basées sur le genre(VBG), il est crucial d’augmenter la part allouée à ce secteur dans le budget général de l’Etat. C’est ce qu’a souligné Imelde Sabushimike, ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre lors d’un atelier de haut niveau qui s’est tenu mardi le 26 novembre 2024 à Bujumbura.

Cet événement axé sur la réflexion et le plaidoyer pour la mise en œuvre des priorités de la politique genre a réuni divers partenaires au développement du Burundi parmi lesquels figurent la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’ONU Femmes), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), etc.

Lors de sa présentation, Donatienne Girukwishaka, directrice générale de la Promotion de la Femme et de l’Egalité du Genres a précisé que le genre ne dispose pas toujours de lignes budgétaires spécifiques. Les fonds alloués à la promotion du genre restent insuffisants pour mener des actions durables. Elle a illustré son propos en évoquant le budget consacré à la jeunesse et à la protection sociale qui aborde indirectement les questions de genre. Ce budget représente environ 2,9 % du budget global pour l’exercice 2023/2024, selon la loi de finances 2024-2025.

Cet atelier s’inscrivait dans le cadre du « Groupe Sectoriel Genre » ainsi que de la campagne de16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, édition 2024.

L’éducation des filles dès leur jeune âge

Hawa Cissé Wagué, représentante résidente de la Banque Mondiale au Burundi a signalé que l’éducation des filles devrait être une priorité absolue en leur fournissant tous les moyens nécessaires. Selon elle, si les filles ne parviennent pas à terminer leur scolarité secondaire, elles ne pourront pas contribuer efficacement au développement économique et sociale du pays. Il est donc impératif d’investir dans l’éducation des jeunes filles.

De plus, dans un monde en constante évolution technologique, elle a souligné l’importance de la digitalisation dans la promotion de l’égalité des genres. Actuellement, le développement passe par la digitalisation qui permet d’accélérer les progrès dans divers domaines. A ce titre, la digitalisation doit être un élément clé à considérer pour favoriser l’autonomisation des filles et des femmes, a-t-elle insisté.

Selon la présentation de Girukwishaka, plusieurs défis subsistent, notamment la pauvreté des ménages, la parité dans l’éducation fondamentale, ainsi qu’un faible taux de transition au post fondamental (68 %) et un faible taux de formation professionnelle (30 %). De plus, les normes sociales privilégient l’éducation des garçons par rapport à celle des filles, ce qui contribue à des niveaux élevés de grossesses non désirées, etc. Parallèlement, celui qui a représenté l’Union Européenne a indiqué qu’une jeune fille sur cinq termine ses études. De surcroît, seulement 3 % des femmes rurales ont un emploi, ce qui souligne la nécessité d’investir davantage dans l’éducation des filles.

La Banque Mondiale perpétuellement engagée dans le soutien des femmes

Au Burundi, la Banque Mondiale met en œuvre des programmes axés sur le capital humain, l’éducation, la santé et la protection sociale, entre autres. Récemment, elle a également développé une stratégie genre pour la période 2024-2030 visant à accélérer l’égalité des genres afin d’éradiquer la pauvreté tout en préservant un environnement viable. La représentante résidente de la Banque Mondiale au Burundi a souligné que l’égalité des genres est une condition sine qua non pour le développement à l’échelle mondiale. Parmi les projets financés par cette institution figure le projet de restauration et de résilience du paysage qui a contribué à faire évoluer les normes sociales. Le projet Nyunganira est également de la partie, car il vise à autonomiser les femmes en créant des emplois et en leur facilitant l’accès au crédit. En outre, la Banque Mondiale s’intervient dans le domaine de l’électrification.

Mme Wagué a indiqué qu’en collaboration avec le gouvernement du Burundi, elle définira le programme le plus pertinent pour le pays. Elle a mentionné un programme régional axé sur l’autonomisation économique des jeunes femmes destiné à renforcer leur résilience. Ce programme qui a rencontré un grand succès en Afrique de l’Est a été conçu en partenariat avec l’UNFPA et a suscité l’intérêt de nombreux pays de la région. Elle considère ce programme comme particulièrement prometteur pour le Burundi.

La représentante résidente de la Banque Mondiale a également réaffirmé son engagement à travailler avec le gouvernement burundais pour soutenir des actions concrètes en faveur des jeunes.

Autres points à privilégier

Les participants à cet atelier ont souligné les priorités sur lesquelles une attention accrue devrait être portée. Clara Anyangwe, représentante de l’ONU Femmes au Burundi a mis en avant plusieurs axes essentiels : la participation des femmes dans les instances de décision, l’accès des filles à l’éducation, l’accès à l’information technologique et l’élaboration d’un budget sensible au genre.

Parallèlement, le délégué du représentant résident de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Burundi a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités du ministère en charge du genre. Cela pourrait passer par la mise à disposition d’outils appropriés et par l’actualisation de la politique genre afin de définir des orientations claires. Il est crucial d’élaborer une stratégie genre qui prenne en compte ces priorités, en adoptant des objectifs à moyen et long terme. Francine Inarukundo, secrétaire permanente au ministère des finances a indiqué que ce ministère est prêt à accueillir des projets visant à soutenir les femmes.

La ministre en charge du genre a par ailleurs chaleureusement remercié les partenaires au développement pour leur participation et leur engagement financier en faveur des priorités de la secteur genre.

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