Editorial

Faire respecter les prix : Une mission impossible

Au mois de décembre dernier, un ultimatum de 15 jours a été donné au ministère en charge du commerce par le Président de la République du Burundi pour faire face aux défis liés à la spéculation sur les prix. Cependant, les prix n’ont pas été fixés dans le délai imparti. Ce n’est que le 27 mars 2025, trois mois après, que la ministre en charge du commerce a signé une ordonnance fixant les prix minimums et maximums d’une trentaine de produits de première nécessité tels que le riz, les haricots, la viande, la farine de maïs, les pommes de terre, etc.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Peut-être est-il encore trop tôt pour juger, mais les prix demeurent toujours un casse-tête et constituent un problème majeur, non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les vendeurs et les producteurs. Les vendeurs se plaignent du coût du transport en raison des pénuries répétitives de carburant. Les agriculteurs déplorent les coûts élevés liés à la production, du labour jusqu’à la mise en vente des produits, tandis que les consommateurs peinent à faire face à l’inflation galopante.

La spéculation sur les prix reste un défi majeur que les autorités compétentes doivent impérativement relever. Pour surmonter ce défi, de nombreux paramètres sont en jeu. Il est par exemple déplorable que les autorités fixent le prix d’1 kg de sucre produit localement à 6 000 FBu, mais qu’il arrive parfois que le consommateur doive l’acheter à 10 000 FBu après moûlt manœuvres de spéculation. Il serait également inquiétant qu’il existe des individus influents impliqués dans le commerce, car cela leur permettrait d’échapper plus facilement à leurs obligations, rendant ainsi leur contrôle encore plus difficile une fois qu’ils spéculent sur les prix.

Stabiliser les prix est une décision vitale dont le succès s’inscrit dans la dynamique du développement. Malheureusement, il s’avère que les prix sont le résultat de l’équilibre entre l’offre et la demande. Le rôle des autorités est donc crucial dans la fixation des prix, surtout dans des conditions aussi complexes. Aucun détail, qu’il s’agisse de la pénurie de carburant, de devises, des intrants agricoles, ou de la cherté de la main-d’œuvre saisonnière, ne doit être négligé ou sous-estimé lorsqu’il s’agit de fixer les prix. Sion la mission devient impossible.

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Mélance Maniragaba.

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