Agriculture

Filière blé : L’offre de loin inférieure à la demande

Le blé est la 3ème céréale cultivée au Burundi après le riz et le maïs. Il est d’une grande importance économique et alimentaire pour les Burundais. Toutefois, la production de cette céréale au Burundi reste faible

Depuis l’avènement de trois usines qui produisent la farine de blé, à savoir : Azam, Azania et Minolacs, la production du blé a reculé considérablement.  Elle est passée de plus de 9700 tonnes en 1970 à 5628 tonnes en 2014. Dès lors, les grands transformateurs de blé en farine ont les yeux tournés vers l’Occident. Et, pour cause, le Burundi est un marché en croissance et pas uniquement en raison de sa croissance démographique, mais aussi de la hausse de la demande dans le pays tirée par le développement rapide de l’urbanisation.

Consommation en hausse dans les villes

Les habitudes alimentaires ont changé avec l’urbanisation rapide du pays et la croissance démographique. Les Burundais se retrouvent en déséquilibre alimentaire et pour suppléer de la farine de maïs, les patates douces et le manioc, ils sont de plus en plus tournés vers la consommation du blé,comme complément alimentaire. Ce qui a occasionné l’importation du blé car la production locale est insuffisante pour approvisionner les pâtisseries.

Ezéchiel Hakizimana, ancien employé d’Azania indique que la population a cru que les importations du blé ont progressé au Burundi. Et, pour atteindre la production dont Minolacs a besoin, le blé utilisé actuellement est importé de l’Ukraine et de la Russie par le Programme Alimentaire Mondiale (Pam) au moment où les machines sont dotées d’une capacité de deux cent tonnes de blé et de quatre-vingt-sept tonnes de maïs par jour.

Les producteurs de blé burundais ne sont pas nombreux actuellement. Ce qui fait que les grands transformateurs de blé en farine ont les yeux tournés vers l’Occident.

Il a souligné que la production du blé au Burundi a chuté.  Cela est dû à beaucoup de choses, entre autres l’apparition de nouveaux modes de consommation alimentaire au Burundi qui est une conséquence de l’urbanisation rapide entraîne une augmentation de la demande de blé qui fait grimper le coût des importations et rend difficile la question de la sécurité alimentaire.

Mr Hakizimana ajoute également que toutes les usines de production de farine importent le blé.  Cela du fait que le blé produit au Burundi n’est pas à mesure de produire la farine qui est utilisée pour la fabrication du pain. Raison pour laquelle ces usines doivent importer le blé en quantité suffisante en provenance de Pologne, Belgique, Russie, le Canada. La liste n’est pas exhaustive.

Qu’en est-il du délaissement de la culture du blé au Burundi ?

Les producteurs de blé burundais ne sont pas nombreux actuellement. Cependant, certains producteurs commencent à s’intéresser à cette culture et sont prêts à être des grossistes pour approvisionner les usines. Ce qui peut être la cause du délaissement de la production du blé serait le manque de débouchés. Cela en a été la cause primordiale pour les producteurs burundais. Nombre de Burundais ne savent pas l’importance du blé et ce qu’on peut en produire pour la vie de l’homme ainsi que la production des fourrages pour le bétail.  Ceux qui pratiquent l’élevage ne sont pas informés  sur les produits très riches en vitamines pour leurs bétails.

Il indique également que le blé n’est pas cultivé sur toute l’étendue du pays. Mais il est cultivé dans la région naturelle de Mugamba où il fait froid et dans le reste du pays, ce n’est que pour des essais en vue de voir si le blé pourrait être cultivé sur toute l’étendue du territoire au même titre que le riz et le maïs.

Mr Hakizimana précise qu’il y a des qualités recherchées par ces usines et peut-être au Burundi il n’y a pas de ces qualités. Il cite entre autres le blé qui est apprécié selon les qualités et que les qualités les plus recherchées sont les deux premiers. Il s’agit de la première qualité et de la deuxième qualité seulement. C’est-à-dire le blé dur « hard » et le blé « soft ». Il précise que même s’il y a un manque entre ces deux qualités sur le marché d’approvisionnement, les usines préfèrent arrêter les activités.

Il recommande aux producteurs Burundais d’aiguiser l’appétit des trois grands importateurs de blé au Burundi. Il leur revient d’aller faire le marketing auprès de ces usines. Cela suppose la réduction importante des importations et la stimulation de la production locale, conclut-il.

Rappelons que le prix du blé sur le marché local est estimé à 1700 FBu par kg et 2500 FBu kg pour la farine de blé. Et les commerçants s’approvisionnent le blé dans les régions de Mugamba.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

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