Si rien n’est fait pour inverser la tendance, l’expérience des années passées risque de se reproduire au sein de l’ANAGESSA. 58,6 % du maïs collecté est toujours en stock alors qu’une nouvelle période de récolte approche. Dans certains stocks, les grains de maïs commencent à se détériorer suite à de mauvaises conditions de conservation. Paradoxalement, le prix d’un kilo de maïs se négocie entre 2400 et 2600 FBU sur différents marchés à Bujumbura.

Plus de 58% des grains de maïs collectés par l’ANAGESSA sont toujours dans les différents stocks à travers tout le pays.
Depuis le 19 décembre 2024, l’ANAGESSA a lancé une campagne de commercialisation des graines de maïs. Aujourd’hui, plus de 58 % des grains de maïs collectés par l’ANAGESSA sont toujours dans les différents stocks à travers tout le pays. La campagne de commercialisation de ces graines a été tardive et a coïncidé avec une autre saison de récolte de maïs, ce qui a été l’une des causes de cette faible commercialisation.
Ce constat a été tiré par les députés lors d’une descente effectuée dans différentes provinces du pays pour évaluer l’état de la collecte des maïs et du riz fait par l’ANAGESSA en 2024. La situation se présente ainsi alors que la prochaine campagne de collecte de ces graines approche à grands pas.
Et si on apprenait du passé ?
Lors de ces visites, il a été constaté que dans certains stocks, les grains de maïs commencent à se détériorer suite à de mauvaises conditions de conservation. À Cibitoke et Kirundo, par exemple, certains sacs ont été troués par des souris, permettant ainsi à l’air d’entrer dans les sacs et provoquant la détérioration des grains. À Ndava, il a été constaté que certains stocks sont conservés dans de mauvaises conditions. Dans les provinces comme Cankuzo, où ils ont accueilli la récolte provenant des provinces de Cankuzo et Ruyigi, les récoltes se détériorent en raison de leur grande quantité. Même si les grains de maïs commencent à se détériorer dans les stocks de certaines provinces, dans d’autres comme Bururi et Mwaro, les stocks sont déjà écoulés.
De même, malgré cette surproduction, les grains de maïs restent chers sur les différents marchés de la capitale économique. Un kilo s’achète entre 2400 et 2600 FBu, un prix jugé exorbitant par plus d’un consommateur. Pour certains, le fait de vouloir rémunérer les agriculteurs ne devrait pas être une cause de détresse pour les consommateurs. Les députés ont suggéré à l’Anagessa de chercher un moyen de commercialiser ces stocks, de façon à ce que cette surproduction ait un impact sur le marché.
Quelle sera la solution ?
Pour trouver une solution à cette problématique, le ministre en charge du commerce a annoncé qu’ils ont mis en place quelques initiatives pour essayer d’écouler cette récolte. Elle a cité, entre autres, la mesure d’interdire l’importation de grains de maïs, surtout pour les grands groupements tels que les services de défense et de sécurité et les écoles à régime d’internat. Ces entités ont reçu l’injonction de s’approvisionner d’abord auprès de l’ANAGESSA. Des permissions ont été octroyées également aux propriétaires d’usines de transformation pour s’approvisionner auprès de l’ANAGESSA plutôt qu’à l’étranger.
Une autre solution consiste à chercher des marchés d’écoulement à l’extérieur du pays. À cette fin, un mémorandum d’entente vient d’être signé entre le Burundi et le Tchad pour faciliter les échanges commerciaux. Le maïs est parmi les produits offerts par le Burundi au Tchad.
Concernant l’interdiction de l’importation de farine de maïs en provenance d’autres pays comme l’Ouganda et la Tanzanie, qui viennent concurrencer la farine produite localement, la ministre ayant le commerce dans ses attributions a expliqué qu’il est difficile de prendre de telles mesures en tenant compte d’une récolte reçue sur une ou deux saisons seulement. Elle a également évoqué que le Burundi fait partie des communautés régionales où il a signé des accords d’échanges commerciaux avec d’autres pays, qu’il doist respecter.
Pour garantir une bonne conservation de ces récoltes, un projet de construction de deux stocks régionaux et celui de la réhabilitation de deux silos : celui de Ngagara et l’autre érigé à Gitega, seront mis en œuvre.
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