Commerce

Hausse du prix des produits Brarudi : Bonjour la mévente  

La plupart des consommateurs des produits de la Brarudi commencent à diminuer la consommation de ces produits car ils sont chers. Certains s’orientent vers la consommation des boissons locales très alcoolisées telles que Kick, Hozagara,Karibu ,etc. Les gestionnaires des cabarets témoignent la mévente des produits Brarudi

 La plupart des consommateurs des produits de la Brarudi commencent à diminuer la consommation de ces produits, car ils sont chers.

Après que la Brarudi ait procédé à la hausse de ses produits, certains amateurs de ces produits rencontrés dans différents quartiers de la municipalité de Bujumbura commencent à changer de comportement dans la consommation de ces produits.  « Je n’ai pas d’autres choix. Je consomme à peine deux bouteilles de Primus si je vais au cabaret alors qu’auparavant je pouvais prendre quatre bouteilles », témoigne un retraité habitant la zone Cibitoke.

Selon lui, plus les prix augmentent, plus le pouvoir d’achat des consommateurs s’effrite.  « C’est pour cela que j’ai été contraint de diminuer la consommation des produits Brarudi », argue ‐t‐ il.

Un chauffeur de Coaster rencontré abonde dans le même sens. « Les prix des produits Brarudi sont actuellement élevés. Pour cela, je les consomme rarement. Je peux passer trois jours sans ingurgiter aucune goutte de la sainte mousse », insiste-t-il.

Un enseignant contacté fait savoir que la consommation des produits Brarudi est actuellement considéré comme une thérapie. « Souvent je la consomme pour bien dormir pendant la nuit », explique-t-il.

Quand les produits Brarudi sont destinés aux richissimes

Sinon, il indique qu’il allait abandonner catégoriquement la consommation de ces produits, car ils sont très chers. Ce sont des produits destinés aux richissimes, argue-t-il.

Même les tenanciers des cabarets affirment que l’affluence des clients s’étiole de plus en plus suite à la cherté desdits produits. « Aujourd’hui, il n’est pas facile d’écouler 4 cartons de boissons de la Brarudi par jour alors que nous parvenions à vendre même 10 cartons par jour ces derniers jours », explique un gérant de cabaret opérant dans la zone Cibitoke.

Il laisse entendre que la semaine passée, il a vendu au détail 6 cartons d’Amstel pendant trois jours.

Il en est de même pour la commercialisation de l’Amstel de type Bechou et de la primus Black. « Une vingtaine de cartons de primus Black viennent de passer tout un mois en stock suite au manque de clients.   Je ne parviens pas à écouler un carton de Bechou par jour» , déplore un tenancier de cabaret situé dans la zone Ngagara.

Il insiste aussi sur le fait que la plupart des amateurs de la sainte mousse passent des heures et des heures dans un cabaret et ne dépassent pas deux prises de bière pendant tout ce délai suite à la cherté de ces produits. Ils s’assoient et échangent avec les autres pour rentrer pendant les heures de repas, renchérit-il.

Ces gestionnaires de cabarets font savoir qu’ils ont actuellement du mal à s’approvisionner suite au manque de bouteilles vides.  Si les fournisseurs de ces boissons viennent, ils laissent entendre qu’ils trouvent que les bouteilles sont encore remplies de boissons suite à la mévente.

Selon ces derniers, le pire s’observe chez les nouveaux commerçants des produits Brarudi. Ils risquent de tomber en faillite suite au manque de clients lié à la cherté de ces produits.

Les vendeurs des boissons Kick,Hozagara , Savana enchantés

Pourtant, les vendeurs des boissons alcoolisées telles que Kick, Hozagara, Savana, etc jubilent. Lors de notre visite, il a été constaté que certaines composantes de la société, surtout les jeunes commencent à se contenter beaucoup plus de la consommation de ces dernières à la place des produits de la Brarudi.

D’autres migrent vers la consommation de la bière de banane (Isongo et Rugombo) ainsi que de la bière de sorgho et d’éleusine. Les consommateurs de ces boissons locales font savoir que la cause de cette situation est la cherté des boissons de la Brarudi.

Une mévente qui s’exprime

Nestor Bayubahe, économiste et professeur d’université s’inquiète de cette hausse des prix des produits Brarudi, car la population traverse déjà une crise socioéconomique innommable. Déjà son pouvoir d’achat est faible.

Selon lui, c’est alors compréhensible que les consommateurs de ces produits adoptent un autre comportement. Ils répondent au principe du comportement rationnel du consommateur qui consiste à minimiser les dépenses sous contrainte du revenu.

Ils doivent minimiser les dépenses destinées à la consommation de ces produits, car ils ont déjà d’autres priorités qui sont entre autres les denrées alimentaires, les habits, le loyer, les soins de santé, etc.

Certains vont même se décider à ne plus les consommer, car à l’impossible nul n’est tenu, poursuit-il.

Nonobstant, il demande aux consommateurs des boissons locales très alcoolisées telles que que Kick, Hozagara, etc d’être prudents quant à leur qualité. Selon lui, ces boissons risquent de leur causer des ennuis s’ils ne les consomment pas avec modération, car leur degré d’alcool est très élevé.

Notons que la Brarudi a procédé à la hausse du prix de ses produits le 1er août 2023. Elle explique que cela est motivé par l’augmentation du coût des matières premières. Le prix des boissons gazeuses, de Viva tangawizi et de Viva malt pomme est passé de 1000 FBu à 1500 FBu la bouteille. Nyongera 72 cl est passé de 1200 FBu à 1700 FBu la bouteille. La Primus 72 cl est passée de 1700 FBu à 2200 FBu la bouteille. La Primus 50 cl est passée de 1200 FBu à 1700 FBu la bouteille. L’Amstel blonde de 65 cl est passée de 2500 FBu à 3000 FBu la bouteille, L’Amstel blonde de 50 cl est passée de 2100 FBu à 2600 FBu la bouteille. L’Amstel bock 33 cl est passée de 2100 FBu à 2600 FBu la bouteille. L’Amstel royale 50 cl est passée de 2600FBu à 3100 FBu la bouteille.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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