Entrepreneuriat

Ina-Shaza, un rêve devenu réalité

Créatrice et férue des accessoires de beauté et de décor faits à partir de la vannerie, Ingrid Nzeyimana fait désormais la fierté de son pays grâce à son « made in Burundi »pour la sauvegarde de la culture burundaise. Regard sur cette jeune entrepreneure

Des corbeilles pour le décor des maisons, des corbeilles utilisées comme sac à main, des corbeilles en osier, des boucles d’oreilles, des colliers, des bracelets,  des sacoches,…  dans « Ina-Shaza », une petite boutique qui fabrique des produits artisanaux. Tous ces objets sont des produits de la vannerie, l’art de tresser la fibre végétale. De toute beauté, ils sont décorés par des fibres végétales teintées de colorants.

Des corbeilles pour le décor fabriquées chez Ina-Shaza.

Elle a grandi dans une famille de gens qui faisaient la vannerie. Ainsi, depuis son jeune âge, Ingrid Nzeyimana,  regardait sa grand-mère et ses tantes tisser et elle a grandi en admirant ce métier. Arrivée en 6ème année primaire, elle a commencé à apprendre à tisser mais a dû arrêter car il a fallu qu’elle rejoigne à l’école qui était éloignée de chez elle. Mais cette envie d’apprendre à tisser est restée grandissante en elle. Quelques années après, elle a eu la chance de voyager en dehors du pays, où elle a vu les autres faire de la vannerie et fabriquer des produits qui étaient très beaux et originaux. « Là, j’ai acheté deux boucles d’oreilles et, de retour à la maison, je les ai montrés à ma mère qui m’a rassuré que ces boucles d’oreilles n’ont rien de spéciale et que moi-même je pouvais les confectionner ». Pour apprendre à le faire, elle a dû démonter une boucle d’oreille pour essayer de la reproduire. Et c’est là que tout a commencé.

Des débuts plutôt prometteurs

Ina-Shaza soutient que beaucoup de gens l’ont soutenu financièrement : « Quand on me donnait de l’argent pour mes besoins personnels, je m’achetais le matériel nécessaire pour bricoler ». J’ai montré à mes cousines la première boucle d’oreille qu’un travailleur de la maison m’avait aidé fabriquer. Elles ont été stupéfaites et m’ont encouragé à apprendre à les fabriquer moi-même. Et c’est ce que j’ai fait. Maintenant je peux les fabriquer moi-même.

Des boucles d’oreilles fabriquées chez Ina-Shaza.

En outre, elle fait référence à un stage qu’elle a eu et qui l’a fort propulsé financièrement. L’argent issu de ce stage m’a fort aidé dans l’accomplissement de certains travaux. Cette jeune entrepreneure, la vingtaine, révèle que quand elle a décidé de faire de la vannerie un métier, elle a fait recours à sa tante pour l’aider à trouver deux autres personnes qui vont l’aider à faire ce travail. « Ils travaillent suivant les commandes que je leur donne et le designer que je souhaite et après livraison, je leur donne leur dû ». Elle a déjà  participé à quatre expositions qui lui ont fait gagner de l’argent pour le bon déroulement de ses activités. Pour s’approvisionner en matières premières, elle fait des descentes vers Kirundo. Mme Nzeyimana ne cesse de vanter les bienfaits de son travail. Désormais, elle parvient à s’autofinancer et à  vivre de ses efforts. De ce fait, elle ne dépend plus de ses parents

Les défis ne manquent pas pour Ina-Shaza

Quand l’idée lui ait venu d’y associer des corbeilles pour le décor, cela n’a pas vite abouti, car une des matières premières utilisées n’est pas disponible au Burundi et coûte cher. Ce sont des poudres de teinture utilisées pour colorer les corbeilles. Ces teintures proviennent du Kenya. Malgré cela, elle soutient que ces accessoires ne sont pas chers vu le temps que ça prend pour les confectionner. « Le prix des boucles d’oreilles varie entre 10 mille et 15 mille FBu selon le  designer alors que leur tissage prend environ deux semaines ».

Elle se réjouit qu’actuellement, les jeunes citadins commencent à s’intéresser beaucoup plus aux produits de beauté fabriqués à base de vannerie. « Je leur conseillerai de s’intéresser beaucoup plus aux produits «  made in Burundi ». Malheureusement, certains se rendent compte de la beauté de ces produits quand ils ne sont plus au Burundi ».

A propos de l'auteur

Chanelle Irabaruta.

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