La récurrente rareté des devises est due au déséquilibre de la loi de l’offre et de la demande sur le marché. Cependant, la réalité reflétée par le marché de change parallèle donne une idée sur les réserves en devises

Le taux de change de référence du BIF est déterminé par la moyenne pondérée des taux appliqués aux opérations d’achat et de ventes de devise effectuées la veille par les banques commerciales.
La valeur à l’achat du dollar américain au taux officiel ce mercredi 22 mai 2024 est de 2 854, 917 FBu tandis que celui à la vente est de
2 900, 96 FBu. Pour l’euro, la valeur au même jour est de respectivement 3100, 725 FBu et 3150, 74 FBu.
En même temps, les cambistes achètent le dollar à 6 000 FBu et l’euro à 6 200 FBu, soit le double. Sur la vente, les cambistes ajoutent 50 FBu sur le prix d’achat.
Or, selon la Banque centrale, le taux de change de référence du BIF est déterminé par la moyenne pondérée des taux appliqués aux opérations d’achat et de ventes de devise effectuées la veille par les banques commerciales.
Le marché parallèle, un reflet de la réalité
Dans une émission à Pj classic FM du 16 mai 2024, Faustin Ndikumana, directeur national de Parole et Action pour le Reveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM) explique que normalement ce n’est pas la Banque centrale qui fixe la valeur des devises, mais plutôt la loi de l’offre et de la demande.
« Si les devises sont moins nombreuses sur le marché et que ceux qui les cherchent sont nombreux, le BIF perd sa valeur. On est alors obligé de chercher des sommes colossales de BIF pour se procurer un seul dollar », indique-t-il.
M.Ndikumana précise que si la Banque centrale fixe le prix de la devise, la question qui se pose est de savoir si celle-ci est capable d’octroyer cette devise à ce prix aux nécessiteux ?
Il rappelle que c’est le marché parallèle qui détermine l’offre et la demande. Pour lui, les devises sont rares. Au cas contraire, fait remarquer M.Ndikumana, la Banque centrale devait donner les devises aux banques commerciales et aux bureaux de change conformément à la loi. La référence est la réserve de change.
Des mesures pour atténuer la situation
En vue notamment d’améliorer le cadre réglementaire des changes, d’éliminer les restrictions sur les transactions courantes et de libéraliser le marché des changes, la Banque centrale a édicté une nouvelle réglementation des changes et ses textes d’application le 28 décembre 2023.
Dans un communiqué publié le 3 janvier 2024, les changements apportés par la nouvelle réglementation des changes sont notamment ; la levée de l’obligation de domiciliation à la BRB des comptes en devises des Organisations Non Gouvernementales (ONGs) locales et étrangères et des entités privées recevant des appuis extérieurs.
Cette nouvelle réglementation signale également la levée de l’obligation de cession à la BRB des devises issues de l’exportation, sauf pour les entités étatiques et paraétatiques exportatrices du café et du thé. Les autres exportateurs sont tenus de rapatrier les recettes d’exportation, dans les délais règlementaires, via leurs banques commerciales qui ont validé leurs déclarations d’exportation.
Le plafond autorisé pour les paiements anticipatifs des importations sans garantie bancaire a été aussi augmenté passant de 100 000 USD à 200 000 USD.
Chaque banque a été sommée de nommer en son sein un négociant en devises disposant d’une certification professionnelle (Certificat ACI Dealing), comme exigence minimale pour effectuer les opérations en devises (transferts, arbitrages, achats, ventes…) afin d’améliorer la qualité des services rendus par les banques.
Les bureaux de change ont été obligés d’effectuer l’agrément des gérants et de disposer à chaque fois d’une trésorerie équivalente à 75% du capital minimum net de la caution, soit 375 millions de BIF pour les bureaux de change avec associés burundais ou 300 mille USD pour les bureaux de change avec associés étrangers ou mixtes.
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